Café des Abattoirs : père et filles au service d’une tradition succulente

Voici la dernière escale en date d’une très estimable et séduisante famille de restaurateurs, les Rostang père et filles, qui taquinent de la gamelle depuis bientôt 6 générations, oeuvrant avec la même gourmandise du gastro au bistrot. Posée en lisière de la place du Marché Saint Honoré où sa soeur Caroline pousse depuis quelques années déjà les feux réjouissants de son Absinthe, ce Café des Abattoirs, placé sous la houlette de Sophie Rostang, joue la carte du bistrot à viande mâtiné de bouchon lyonnais.

Le décor très contemporain d’un bar noir aux suspensions immenses et de murs parés de cuir faisant naître des formes animales, se teinte de souvenirs popu lorsqu’il assoit ses clients sur des tabourets constitués de sièges de tracteurs ou qu’il les met à table sur des tables de bois taillées dans d’anciennes parois de wagons de train. C’est beau, confortable et chaleureux.

Au menu donc, de la viande. Mais avant de pouvoir goûter à l’entrecôte de race bretonne, extra-tendre et au goût délicieusement fumé (elle cuit dans un four à bois) ou au gratin de gras double à la lyonnaise (beaucoup moins gras qu’on pourrait le craindre), avant d’engloutir un tartare de veau du limousin relevé d’une petite sauce césar (toutes les sauces, du BBQ à l’Estragon sont faites maison) ou de se saisir des frites accompagnant le coquelet en crapaudine, il vous faudra partager les entrées du jour déposées sur la table (soupe de potirons, salade de lentilles, oeufs brouillés et beignets de crevettes). On considèrera ce détail comme un encouragement à la convivialité. De beaux produits, de belles cuissons, du franc du collier et du solide, de la générosité, aucun doute, on est ici dans une maison qui sait y faire.

Les vins sont tarifés avec raison (très jolie trouvaille que ce vin bio du pays de l’Hérault, Le fruit défendu – Magellan, à 4,50 € le verre) et le service, joyeux et diligent, s’accorde au mieux avec la bonhommie d’une clientèle de quartier, chic mais pas bégueule. Une belle surprise.