Rétromobile 2014, l’auto ancienne en grand format

N’en déplaise au maire de Paris, la Ville-Lumière est la capitale de l’automobile. Une petite victoire « à l’ancienne ». Le temps d’une semaine ; à la faveur du magnifique salon Rétromobile. Filons vite à la Porte de Versailles.

Que de chemin parcouru depuis les origines de ce rendez-vous des passionnés de l’auto et de la moto ancienne ! Presque confidentiel à ses débuts, le salon créé par Marc Nicolosi, est devenu l’un des plus importants au monde, sous la houlette de François Melcion. Au point d’investir cette année – enfin ! – le prestigieux Pavillon 1 du Parc des Expositions de la Porte de Versailles. 41 000 m² d’exposition voués aux plaisirs mécaniques divers, de l’automobile et de la moto de collection, entre expositions de qualité muséale, stands des clubs de marque, libraires, artistes photographes, sculpteurs ou peintres de l’automobile, et marchands de véhicules comme d’automobilia, de documentation ou de pièces détachées. Pour les novices, c’est une excellente introduction à l’univers de « l’ancienne », vue ici dans toute sa globalité et sa diversité. Pour l’amateur déjà averti, c’est une mine d’or.

Difficile de tout voir, bien sûr. Sauf à y passer la semaine, et profiter des nocturnes du mercredi et du vendredi ; prétextes à prendre une coupe de champagne sur divers stands et de croiser, parmi la foule quelques visages connus du sport automobile, parfois des pilotes titrés, comme Paul Belmondo, sur le stand de Chapal, signant le retour au salon de la maison de cuir haut de gamme dirigée par Jean-François Bardinon, après dix ans d’absence.

Le plaisir de Rétromobile, c’est de se laisser aller à la découverte. De-ci, de-là, au gré de ses envies, des exposants, des bistros éphémères et des allées du salon, riches en étonnements. Parmi les belles surprises de l’édition 2014, il faudra aller découvrir, pêle-mêle, de sublimes Lancia, les valeureuses voitures et motos du Paris-Dakar ou encore les fastueuses automobiles des Maharajas.

Autre animation canon, le Musée des Blindés invitera les visiteurs à admirer en démonstration dynamiques un impressionnant char Patton M47 qui fut le premier char américain de l’après-guerre. Ce blindé fut étudié à la fin de la seconde guerre mondiale et était construit par l’American Locomotive Company. Deux autres blindés, des chars Renault FT de 1916, seront aussi présentés sur le stand consacré au centenaire de la première guerre mondiale.

Un tour parmi les prototypes Alpine qui rythmèrent en tricolore les 24 Heures du Mans dans les années soixante s’impose, alors que Renault prépare dare-dare le retour sur le devant de la scène de la marque française, fondée par Jean Rédélé, à Dieppe, en 1955. Affaire à suivre, donc.

Comment passer à côté de la Ferrari 330 P4, arrivée deuxième des 24 Heures du Mans en 1967 ? Un Cavalino qui fera piaffer d’impatience les postulants au Mans Classic 2014. Patrick Peter et ses équipes de Peter auto présenteront pendant le salon l’épreuve sarthoise de l’été, mais aussi le Concours d’élégance programmé dans le cadre majestueux du château de Chantilly en septembre 2014.

Une manifestation internationale où détonnerait l’étonnant prototype de camionnette de livraison imaginé par Gabriel Voisin, toujours en avance sur son temps, exposé par Lucien-François Bernard sur le stand LDA-Classic Car. L’assureur gentleman-driver en profite pour dévoiler son nouveau site internet, riche en contenus et en images, mais offrant aussi un très judicieux et opportun système de cotation des voitures de collections (www.ldaclassiccar.fr). Un outil précieux, à l’heure où l’automobile ancienne, en plus de l’agrément de rouler différemment qu’elle délivre, est aussi devenue une valeur patrimoniale et une forme d’investissement. Même s’il est vrai que quand on aime, on ne compte pas…

Frédéric Brun