Culture
Lucio Fontana : fentes, trous et paillettes
10 JUIN . 2014
En écho à l’expo du MAM, l’Italien et ses « sensations spatiales » s’installent avenue de Matignon.
Si vous êtes un peu radin mais que vous voulez faire comme si vous aviez été voir Lucio Fontana au musée d’Art moderne, ou si vous aimez enjamber des jolies filles pour admirer une toile, alors foncez à la galerie Tornabuoni. Et tant pis si la scénographie, comme souvent dans les galeries, laisse à désirer – les peintures étant parfois accrochées derrière les bureaux des employé(e)s.
Fasciné par l’espace, Lucio Fontana (1899-1968) signe, après la Seconde Guerre mondiale, des manifestes spatialistes qui, dans la lignée du futurisme, cherchent à opérer la synthèse entre « couleur, son, espace, mouvement » en développant de nouvelles techniques. Percluse de trous, recouverte de sable ou illuminée de paillettes, la peinture de cet Italien iconoclaste se fait minérale, lunaire, physique.
On retrouve notamment dans la galerie florentine ses sublimes monochromes incisés par une lame tendre : ces fentes dégagent quelque chose de mystérieux, comme une porte ouverte vers un ailleurs sensuel, gracieux, charnel, irradié de couleurs vibrantes. Le documentaire qui accompagne le clou de l’exposition, Le Jour (tableau conçu en 1962 avec le peintre belge Jef Verheyen mais invisible depuis trente ans) montre à quel point Fontana concevait son art comme un mouvement spontané et radical. A la croisée de la peinture, de la sculpture et de la performance.
Edgar Levison
Jusqu’au 21 juin
Galerie Tornabuoni
16 avenue de Matignon
75008 Paris Ouvert du lundi au samedi de 10h30 à 18h30
Entrée libre Le site de l’exposition.