A.Noste

Changement de braquet pour Julien Duboué, ex-Afaria (belle cantine basque du 15ème), qui vient d’emménager il y a à peine deux semaines dans un grand espace proche de la Bourse, un restaurant à double-fond jouant une partition à plusieurs tons.

Petite terrasse et rez-de-chaussée affirment leur spécificité du sud-ouest sous la forme de tapas que l’on grignote entre amis, perchés sur des chaises hautes, dans une ambiance chaleureuse et colorée. Dans un coin, une camionnette écarlate distribue ses Taloas, sandwichs basques, enrobant des saveurs roulant gentiment leurs « r » : Poitrine de porc, fromage de brebis, pequillos, confit de canard, chorizo…

A l’étage, le restaurant à proprement parler. Une vaste salle lumineuse, joliment décorée de couleurs vives auxquelles répondent celles les légumes éclatants disposés sur la table d’hôte. Ils arrivent tout droit du jardin landais du père de Julien. A la carte, une proposition à moins de 40 € comprenant trois amuse-bouche (crème de poivron-gingembre, piments doux poêlés à la fleur de sel…), une entrée (un tartare de coeur de boeuf – la tomate –  incroyable de fraîcheur et judicieusement relevé d’une pointe de crème d’ananas), des viandes rôties à la broche à volonté (boeuf, cochon, veau) et un entremet vanille made by Conticini, blanc, fondant, d’une délicieuse rondeur en bouche.

Le petit truc en plus ici, ce sont ces viandes tout juste décrochées de leurs broches, moelleuses, fortes en goût (toutes viennent du Sud-Ouest) découpées à la table, encore brûlantes et ruisselantes de leur jus que l’on peut commander à satiété. Un spectacle qui ouvre grand les portes de l’estomac.

Un service d’une absolue gentillesse, une assiette franche, généreuse et sans artifices, un décor contemporain bien fichu et un choix adapté à la dimension de son appétit et de son portefeuille : il n’en faut pas plus pour faire de A.Noste l’un de nos chouchous de cette rentrée. Courez-y !

Thierry Richard