Bateau
La baignoire de Marilyn aux Voiles de Saint-Tropez
21 OCTOBRE . 2014
S’allonger dans une baignoire où Marilyn Monroe s’est prélassée, vous en rêvez ? D’autant que ce n’est pas n’importe quelle baignoire : c’est celle dissimulée sous le plancher de Manitou, le yawl bermudien du président John Fitzgerald Kennedy. Ce superbe deux mâts de 18,20 m tout en bois, dessiné en 1937 par le célèbre architecte naval américain, Olin Stephens, est l’une des nombreuses vedettes des Voiles de Saint-Tropez qui ont animé le golfe jusqu’au dimanche 5 octobre.
Ce bateau, vendu par son propriétaire à l’US Coast Guard Academy, n’était que rarement sur l’eau jusqu’à ce que le président, grand amateur de voile, ne le repère. Très vite, « Manitou » devient la Maison Blanche flottante. Il est équipé des moyens de communication les plus sophistiqués de l’époque et JFK y emmène souvent sa famille pour naviguer sur le Chesapeake bay. Mais Jackie, aux dires des rumeurs, n’est pas la seule femme à partager la cabine arrière du président. L’histoire raconte qu’elle a abrité les amours secrètes de Kennedy avec Marilyn et que le champagne coulait à flot, y compris dans la baignoire…
Cette cabine, impeccablement vernie comme le reste du bateau, est aussi équipée d’un cabinet de toilette et d’une seconde couchette. En faisant preuve d’un peu d’indiscrétion, nous avons découvert avec surprise, dissimulé dans un petit placard tout en haut… un pistolet. On n’est jamais trop prudent. Au pied de la descente (assez raide) sur tribord, une alcôve abrite la table à carte tandis que le carré spacieux et tout de bois vernis dispose d’un charmant petit poêle à bois en faïence aux couleurs des Yacht Clubs de New-York et Chicago. La totalité des boiseries est couverte de 20 couches de vernis ! Quand on sait qu’il faut poncer entre chaque couche, on imagine que l’hiver du boat captain est occupé.
Après l’assassinat de JFK, Manitou a attendu de nouvelles belles heures sur un quai avant d’être vendu à la Harry Lundeburg School of Seamanship. A cette époque, Aristote Onassis a proposé des ponts d’or à l’école pour l’acquérir et l’offrir à Jackie Kennedy qu’il courtisait. Mais le patron de l’école n’a jamais voulu en priver ses jeunes élèves.
Avec le temps, il est à nouveau délaissé et c’est le petit-fils du premier propriétaire qui l’achète en 1999 et le restaure avant de le mettre en vente. Les actuels propriétaires sont quatre amis, un Néo-Zélandais, un Suédois, un Américain et une Suisse qui se partagent entretien et jouissance de ce joyau du patrimoine américain à l’occasion des régates de yacht classiques de Méditerranée.
Patricia-M. Colmant
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