Gastronomie

Zebulon

10 FéVRIER . 2015

L’équipe aux commandes du Pirouette a déposé ici une table moderne, claire et spacieuse en remplacement de l’antique Pierre du Palais Royal qui changea beaucoup de mains sans trouver la martingale. On y égraine tous les attributs de l’époque : cave à vins, cuisine ouverte, table d’hôtes, couleurs sages et mobilier vintage. A la barre, le chef Yannick Lahopgnou, camerounais, passé chez Alleno au Meurice et expatrié depuis à Osaka. Avec du talent plein les casseroles, il propose une cuisine franche du collier, solide, qui ne recule pas devant les appétits bien charpentés, sait remuer une sauce et se teinte au détour d’une assiette de colorations asiatiques (Osaka, on vous a dit !) A l’image de cet « Onglet, panais poêlés, échalottes confites et tempura de shimeji » valeureux et tranchant, ou de ce « Turbot fenouil » où se glissent subtilement quelques algues Nori. Les vins sont plutôt malins (mais comptez tout de même entre 7 et 15 € pour un verre) et l’on peut les choisir dans la cave attenante moyennant un droit de bouchon. De quoi raffermir encore notre engouement pour ce bel endroit dont les nourritures solides, joliment twistées, ne manquent pas de ressort (tout comme les prix hors de la formule déjeuner, malheureusement).

Thierry Richard