Hôtels & Chambres d'hôtes
Gstaad Palace
18 MARS . 2015
Cet hiver, ce printemps, où partir ? Que choisir ? La mer, l’Asie, le ski ?
Et pour ce dernier, jamais les montagnes n’ont autant rivalisé d’offres à coup de palaces rénovés de fond en comble accueillant piscines, chefs étoilés et multipliant les attentions pour une clientèle voulant associer sport, luxe et détente.
Et si face à cette avalanche d’offres on revenait aux fondamentaux ?
Ceux d’une station vivant à l’année et non seulement l’hiver, avec de vrais habitants, fiers de leurs vallée, de leurs agriculteurs et de leur qualité de vie ?
Qui serait restée à taille humaine ?
Rêvons un peu… Qui serait accessible en train panoramique, version ancienne avec service d’un Campari à bord pour admirer les montagnes vierges de toute construction agressive à l’œil ?
Alors le poussons rêve encore plus loin… Et qui comporterait un palace à l’ancienne ? Un vrai avec ses habitués, ses légendes, son style un rien old school mais si agréable à vivre ?
L’étau se resserre, ils sont peu à boxer dans cette catégorie. Oh pour sûr vous en avez bien un ou deux en tête.
Et peut-être bien que le Gstaad Palace s’imposera de lui-même.
Bingo ! Le majestueux Palace veille avec son architecture à part sur la vénérable Gstaad, son train panoramique donc, sa vallée, ses habitants qui ne renieraient pour rien au monde leur très belle qualité de vie…
Et contrairement aux idées reçues, Gstaad ne surjoue pas la carte du luxe et encore moins de la débauche… Bref, on a plus affaire à un lieu qui respire la old money discrète que la new money comme on dit…
Ô certes, la vue d’une Lamborghini ne serait pas une totale surprise, le Greengo, la célèbre boîte du Palace accueille des folles soirées, certains aiment bien diner avec des lunettes ceinturées de diamants mais on a plus l’impression de s’inscrire dans une forme de réminiscence de soirées festives des années 70 que des soirées bling plus récentes.
Alors qu’est ce qui fait l’essence d’un Grand Palace, de ceux où 80% de la clientèle revient année après année, où on se sent immédiatement chez soi, comme un de ces discrets club privés où l’on pratique un entre-soit discret avec ses doses de folie.
1. Une légende
Aucun nouveau venu, quand bien même il dépenserait des millions ne pourra rivaliser avec un palace qui a depuis son ouverture, en 1913, accueilli entre ses murs stars et grands de ce monde, vu grandir plusieurs générations de familles, s’ouvrir au monde… Quand bien même l’hôtel faillirait à sa mission, on y viendrait en pèlerinage pour prolonger l’Histoire du lieu voire en écrire un nouveau pan.
Le Gstaad Palace est de cette trempe là, ses murs ont tout vu et il n’a rien à prouver tout en ayant su se moderniser avec talent pour en garder sa superbe et son charme.
L’histoire veut d’ailleurs que Michael Jackson en quête d’un chalet ait succombé au Palace au point de vouloir se l’offrir avant que la famille propriétaire ne l’en dissuade…
Bref, une histoire à part et un lieu à part !
2. Une atmosphère
Le Gstaad Palace fait partie de cette caste qui n’a pas besoin d’en rajouter. Tout est à sa place et est naturel contrairement à ceux qui veulent trop en faire.
Ce graal là est d’abord le fruit d’une première grande famille. Celle du palace, des propriétaires qui n’ont pas succombé aux diktats des modes ou des exigences des grandes chaines. Ils ont su rester indépendants et préserver une atmosphère familiale comme une grande maison tout en investissant suffisamment pour rester en première ligue… Et cet esprit familial, on le retrouve d’abord dans l’exceptionnelle qualité du service, soudé, fier de sa maison, habitué à recevoir le monde entier et vous faisant immédiatement sentir que vous êtes désormais chez vous une fois la porte franchie.
Il est aussi le fait d’une autre Grande Famille, celle des clients… Beaucoup d’habitués, de familles discrètes revenant chaque année pour écrire les riches heures de l’hôtel. Ainsi trois tonnes de bagages sont stockées chaque année pour ceux qui reviennent d’une année sur l’autre sans avoir à transporter leurs bagages ! Ce service est gratuit et garanti pour 20 ans… et c’est seulement au bout de cette période où sans nouvelles du tout, on se résoudra à ouvrir les bagages et exhumer des manteaux de fourrure d’un autre temps pour en faire profiter l’armée du salut locale !
Certes, palace oblige, on saura aussi retrouver un vrai grain de folie, celui des demandes extravagantes au concierge tel cet américain venu profiter des Jeux d’Albertville et qui a exigé qu’on surélève le sol de sa suite de 6 centimètres pour contempler assis (il était de petite taille) la vue sur les sommets environnants. Ou encore ce couple bien décidé à revivre un dîner romantique dans leur restaurant japonais préféré au point de demander à ce qu’on reproduise dans le bar le décor dudit restaurant le temps d’une soirée avec en cuisine le chef détaché pour ce dîner à part !
Le Greengo la boîte star du palace a vu défiler le tout Hollywood et sait encore se transformer en jungle en plein hiver ou accueillir les belles de Milan habillées coutures et brillant de leurs parures après avoir diné autour de la traditionnelle fondue truffes-champagne à la Fromagerie à laquelle vous accéderez au travers d’une Porte Blindée, l’endroit ayant abrité les réserves d’or d’une banque suisse pendant la seconde guerre mondiale…
Mais, extravagances ou discrétion suisse, on s’y sent en réalité très vite à l’aise et on a plaisir à venir et revenir au bar boire un Bloody Mary avant d’aller déambuler dans la piscine intérieure et extérieure… puis de se rendre le soir près du feu de cheminée le temps d’un negroni.
Bref, on n’a pas envie de quitter cette grande maison subtilement rénovée avec ses chambres impeccables, un nouveau penthouse extraordinaire qui aimerait dominer le village mais dont les chambres ferment encore avec des clés, comme dans une maison donc…
3. Le ski
S’il vous prenait l’envie d’aller skier, le ski shop du palace vous fournit évidemment tout ce qui fera de vous un skieur élégant et sportif. Le domaine n’est pas amoureux des extrêmes, on est plus proche des pistes de Megève – tant par l’altitude que par le nombre de pistes bleues – que de celles de Val d’Isère, mais elle réserve des panoramas grandioses et quelques vrais plaisirs terrestres !
Ainsi, la pause déjeuner accessible avec ses seuls skis se pratiquera au Saanewald Lodge où les burgers grillés sous vos yeux sauront vous faire oublier quelques courbatures.
On filera ensuite dévaler les pentes avant de rêver de spa, hammam, massages et pauses au bar du palace…
Bref, une vraie parenthèse ski, plaisir et luxe qui sait rendre la vie plus légère et joyeuse !
Et si c’était ça la vie de Grand Duc?
Henry Duanyard
Gstaad Palace Hotel
Palacestrasse
3780 Gstaad
Suisse
http://www.palace.ch