Eros

Licence noire, l’érotisme au féminin

16 DéCEMBRE . 2015

Il faut grimper quelques mètres sur les hauteurs de Montmartre pour atteindre le pas de la porte de la boutique. Puis c’est le 7ème ciel. Car dans cet antre de l’érotisme chic, Sofi, la propriétaire, a les moyens de vous envoyer dans les cieux de l’extase. Une jolie boutique aux murs dorés et papier peint géométrique turquoise dans laquelle tout commence par la lingerie. De la dentelle noire sur laquelle on laisse glisser nos mains avec plaisir. Des modèles provocateurs signés Paloma Casile, des ensembles malicieux grâce aux aimants de chez Dément, des matières délicates conçues par Maud & Marjorie, des soutiens-gorge minimalistes de Maison Close, ou encore cette marque polonaise ingénieusement baptisée « Le petit trou ». On vous laisse imaginer…

Exit le string, et autres dessous vulgaires. Depuis des années qu’elle côtoie l’univers de la lingerie, Sofi maîtrise les tendances. Il faut se laisser faire, se laisser guider, essayer ces élégants body à porter sous une veste, ou ces dessous aux allures SM de la marque Bordel. Du cuir, des lanières, des bijoux dorés d’Absainte qui s’enroulent délicatement autour d’un buste… Ici l’érotisme se veut raffiné. Le corps de la femme est, et doit être, sublimé.
Pour le plaisir des femmes. Et des hommes.

A la lingerie, s’ajoutent les parfums sensuels aux noms effrontés d’Etat libre d’Orange, les senteurs renversantes N-cigale dont le flacon aux formes de l’insecte rappelle qu’il est l’emblème d’Apollon. Certaines étagères ressemblent à un cabinet de curiosité avec des parures tressées, des hemimorphoses où se devinent des seins. Quelques livres de photos éveillent également notre intérêt… Alors poussons cette curiosité jusqu’aux cabines d’essayage ornées de photos noires et blancs érotiques, et dans lesquelles Sofi a laissé de jolis kimonos pour les clientes qui voudraient trainer dans la boutique avant de se rhabiller. Deux cabines XXL pour y pénétrer à deux.
Parce que c’est toujours mieux. A deux.

Eva Roque
(Photographies : Lucile Pillet)