Gastronomie

Le Clarence (Hôtel Dillon)

15 FéVRIER . 2016

Ce sera sans doute l’une des tables les plus courues des amateurs en 2016. Un morceau de France éternelle, dans ses habits Grand Siècle, planté aux abords des Champs Elysées. Voici donc, ouvert en toute discrétion depuis deux mois à peine, Le Clarence.

Nul doute que le décor de cet hôtel particulier, entièrement rénové par les propriétaires du grand cru classé Château Haut-Brion, déchainera les passions. Dans le plus pur style « à la française » se déploient sur 3 niveaux petits salons XVIIIème, pièces de réception aux épais tapis, cheminées, antiquités, fleurs fraîches et tableaux signés. Rien ici qui ne soit chiné aux meilleures origines, rien qui ne rappelle les fastes d’un style français que l’on croyait – à tort – obsolète. Les tables ont l’élégance d’être largement espacées, laissant aux conversations leur pré carré.

La cuisine de haute volée du Clarence signe le retour (en grâce) de Christophe Pelé, chef 2 étoiles de la Bigarade. On est aux anges de retrouver enfin la finesse et le raffinement de ce chef aux assiettes d’une précision exemplaire : Bar de ligne, huitres Utah Beach et caviar Baeri d’une douceur confondante, boeuf du Ponclet, blettes et truffes blanches au parfum délicat, fromages affinés par Maître Antony, poire aux épices, glace au lait, sabayon au Madère pour un dessert en légèreté aérienne…

Ajoutons une salle cornaquée par l’adorable Antoine Pétrus tout juste exfiltré de Lasserre et une carte des vins – par définition – de très belle extraction. Et voilà donc la table étoilée sans étoile (mais cela ne saurait tarder), encore confidentielle, à côté de laquelle il ne faudra pas passer. On vous fait confiance, vous trouverez bien une occasion exceptionnelle pour aller y casser votre tire-lire.

Prix gastronomiques, cela va sans dire.

Thierry Richard