Culture
Julião Sarmento : l’expression du désir
18 MARS . 2016
Né en 1948 au Portugal, Julião Sarmento est un artiste contemporain encore méconnu en France. Le MAMAC de Nice lui avait consacré sa première exposition monographique sur notre sol en 2014 : c’est désormais au tour de la Fondation Calouste Gulbenkian, dans le 7ème arrondissement, de mettre en lumière l’oeuvre protéiforme de l’artiste.
Peintre, photographe, sculpteur, vidéaste, Julião Sarmento porte bien des casquettes. Il commence sa carrière avec pour seule ambition la liberté de sa création, alors que la dictature salazariste portugaise vient de s’achever. Depuis, il crée des univers modernes, accessibles, où revient la figure universelle d’une femme sans tête, souvent vêtue d’une petite robe noire : « Je travaille toujours sur cette femme anonyme qui n’existe pas mais qui, pour moi, représente toutes les femmes ».
Face à ces œuvres sensuelles, la position du spectateur est multiple : la posture de voyeur face à une société de plus en plus tournée vers la pornographie (illustrations du marquis de Sade, mausolée photographique à la gloire des actrices X et autres starlettes, striptease vidéo) se mêle à de la curiosité pour des installations énigmatiques, de la compassion, de l’admiration. Déçu que l’on résume souvent ses œuvres à cet aspect sensuel – voire sexuel, Julião Sarmento a pris soin d’y glisser bien d’autres choses, comme la mise en relation des textes et des images, de la littérature et du visuel. Sous les hauts plafonds de la Fondation Calouste Gulbenkian, c’est une belle découverte que l’on nous offre, complète sans être indigeste.
Louise Bollecker
Julião Sarmento à la Fondation Calouste Gulbenkian
39, boulevard de la Tour-Maubourg,
75007 Paris
Exposition du 20 janvier au 17 avril 2016
Lundi, mercredi, jeudi et vendredi de 9h à 18h, samedi et dimanche de 11h à 18h
Entrée libre