Auto
Land Rover Defender ou Mercedes G-Wagen ?
03 MARS . 2016
Avant d’acheter un Land Rover Defender
Soyons sérieux, la mode des soit-disants SUV* est risible et inutile. Quel est le pire ? Voir les constructeurs proposer des Mini ou des 500 grimés comme des participantes au Paris Dakar, ou constater qu’il existe bien des clients pour ces incongruités ? Si l’on peut considérer de porter des sneakers avec un costume, on se trouverait plutôt là dans le cas contraire, à savoir chausser des mocassins avec un survêtement.
Intéressons-nous justement aux dites boites dans lesquelles on emballe les pataugas, à savoir le Land Rover (ou Defender) et le Mercedes G-Wagen.
Hasard du calendrier, ou plutôt d’irréversibles contraintes réglementaires, les deux pavés tirent leur révérence de façon quasi-simultanée. Gentleman-farmer ou farmer-gentleman, à vous de choisir votre camp.
Commençons dans l’ordre chronologique, en 1948. Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, l’opportuniste et mercantile anglais pompe honteusement la Jeep salvatrice pour en faire un véhicule agricole. Restons au rayon labours et pâtures pour parler des motorisations 4 cylindres antédiluviennes qui tentent de déplacer ces armoires normandes. Il faudra attendre 1983 pour qu’un V8 soit enfin installé sous le capot, vous permettant ainsi de cruiser confortablement quelque soit le réseau routier. Voilà une bonne bête de somme, à conduire bottes Aigle aux pieds dans les chemins creux de votre propriété.
L’allemand, lui, attendra 25 ans pour proposer une alternative avec l’aide de Steyr Puch. Si les concepts peuvent sembler similaires, la modernité relative du G-Wagen en fait un outil autrement plus polyvalent. Trois évolutions principales, les premiers exemplaires et leurs intérieurs tartan qui ne dépareilleraient pas dans une Porsche contemporaine, puis à partir de 1990 avec un intérieur de taxi que les quarantenaires devraient reconnaître au premier coup d’œil. Oublions volontairement les derniers exemplaires principalement destinés à faire de vous l’Überstrumpführer de l’autobahn reliant Dubaï à Abu Dhabi… uniquement jusqu’à 250 km/h.
Si les trains roulants ou le confort intérieur sont un grand cran au dessus de son homologue britannique, c’est surtout sous le capot que l’on peut dénicher de vrais blocs souples, pour évoluer en dehors des sentiers battus, et disposant de suffisamment d’allonge pour rejoindre des mares de boue à l’autre bout de la France. En premier lieu, le 6 cylindres 2.8L, légèrement dégonflé par rapport aux berlines, souple, discret et efficace… sans vraiment de miracles au niveau du passage à la pompe. A partir de 1990, nous retrouvons les excellents 6 cylindres 3L et surtout 3.2L.
Nos deux modèles étant dotés de châssis séparés, ils se voient proposer en variantes courtes ou longues, avec ou sans hardtop, voire pick-up.
A vous de choisir le vôtre.
Arnaud Bulteau
* Stupid Useless Vehicles…
Le Duel
Land Rover Series et Defender
Attention au nombre de places assises mentionné sur la carte grise, à défaut de vouloir profiter des sièges souvent installés à l’arrière à la hâte pour vos compagnons à quatre pattes.
Indestructibles, presque trop, le châssis acier et la caisse alu finissent souvent par divorcer pour incompatibilité d’humeur. Les pièces sont largement disponibles et le changement de châssis pas aussi difficile et cher que l’on pourrait penser.
Good taste
– Land Rover Series III 109.
Bad trip
– Les versions bardées de snorkel et de stickers qui ne quittent jamais le centre ville.
Mercedes G-Wagen
Un passé de bête de somme fait que les premiers beaux exemplaires bien entretenus sont rares, un peu plus compliqué et cher à entretenir que son homologue de tracteur anglais.
Good taste
– 280 orange, intérieur tartan assorti.
Bad trip
– Toutes les versions AMG.
– La papamobile.
Land Rover Defender
Mercedes-Benz Classe G