Culture
Carambolages maîtrisés
20 MAI . 2016
Le Grand Palais propose jusqu’au 4 juillet un exposition originale qui juxtapose des œuvres de toutes époques dans un grand jeu de ricochet. Un parti pris réussi qui aurait néanmoins gagné à être plus ludique.
Carambolage, quésaco ?
Le Grand Palais définit le terme comme un coup de billard dans lequel la bille du joueur va toucher deux autres billes. Au figuré, il s’agit d’un coup double, d’un ricochet. En effet, 185 œuvres sont présentées dans des vitrines : chacune d’entre elles introduit la suivante par une association de formes ou d’idées. Ainsi, des santons médiévaux rappellent des statuettes d’art premier ; une étude de mains sur une toile du XVIIème fait place à la main d’une statue du Christ ; une tête momifiée guide le spectateur vers un memento mori d’Amérique latine.
Un parcours atypique
Le visiteur est amené à zigzaguer dans les allées du Grand Palais, d’une vitrine à l’autre. Sur le côté, les œuvres défilent sur des écrans, indiquant leur auteur et leur époque. Un brin répétitive, cette mise en scène est pourtant réussie : inédite, elle permet de nous amuser à tester nos propres connaissances en matière d’histoire de l’art – et force est de constater que l’on se trompe souvent. Le propos est alors clair : les artistes de tous horizons, en tout temps, ont puisé leur inspiration et leurs références dans l’art universel, brouillant les frontières habituellement dressées entre eux.
Des moments de grâce
Si l’ensemble manque d’aspérité et reste classique (pas d’œuvre musicale, ni d’art contemporain vidéo), certains passages de l’exposition se démarquent par leur originalité et leur pertinence : ainsi, au deuxième étage, un espace comporte quatre écrans sur lesquel des formes féminines se succèdent. Statuettes primitives, photographies de pin-up des années 50, toiles Renaissance et même L’origine du monde de Courbet se fondent les unes dans les autres, démontrant ainsi la permanence du corps féminin dans l’art. Sensuel et universel, ce motif clairement explicité par le montage est frappant. On regrette que plus d’inventivité de la sorte ne se retrouve pas ailleurs dans l’exposition.
Louise Bollecker
Carambolages au Grand Palais,
Du 2 mars au 4 juillet 2016
De 10 h à 20 h le lundi et du jeudi au dimanche. De 10 h à 22 h le mercredi. Fermé le mardi et le 1er mai. Dans le cadre de la Nuit européenne des musées, le samedi 21 mai, l’exposition est gratuite de 20 h à 1 h.
13 € le plein tarif, 9 € le tarif réduit, 35 € le tarif tribu (deux adultes et deux jeunes de 16 à 25 ans)