Gastronomie
La Table de l’Orient Express : voyage en gastronomie
27 JUILLET . 2016
Pour les amoureux de voyage, certains noms ont un écho particulier. Qu’il s’agisse de destinations, palaces ou hôtels mythiques ayant accueilli écrivains de renom, acteurs ou chefs d’état, ces lieux ont une aura particulière leur donnant un supplément d’âme avant même d’y avoir séjourné.
Parmi eux, un train se distingue et emplit toutes les cases du Voyage avec un V majuscule : L’Orient Express. Star de la littérature, de défis, d’aventures au long cours, de romances… L’Orient Express constitue pour beaucoup un rêve tant il faut du temps et quelques moyens pour vivre pleinement l’expérience.
A l’heure où le train devient tristement banal et laisse le luxe à l’aérien, voyager en Orient Express prend ainsi une saveur bien particulière. Si on y ajoute une expérience culinaire de haute volée conçue par Yannick Alléno, le voyage devient alors un but en soi, peu importe la destination.
C’est à l’invitation de Moët Hennessy que nous avons pu goûter aux charmes de l’Orient Express dans le cadre de la Grande Table qui a offert le temps de différentes soirées aux départs de Cannes, Bordeaux, Strasbourg et Paris Gare de Lyon la possibilité de pleinement vivre cette expérience à part le temps d’un diner.
Le bar Art Déco du train devient dès le départ le lieu indispensable où se retrouve l’ensemble des voyageurs d’un soir autour d’une coupe d’une grande dame amoureuse de voyages, Barbe Nicole Ponsardin qui a donné naissance aux champagnes Veuve Clicquot. Les pièces apéritives estivales se succèdent à un rythme effréné, plus rapide que celui du train qui traverse différentes banlieues vers la Seine et Marne en longeant des paysages qui ont finalement peu évolué. On redécouvre avec délectation les plaisirs surannés de la lenteur, du voyage, de la découverte à travers les vitres du train.
Melun devenue hype depuis que Pete Doherty s’y est installé laisse la place aux rivages sublimes de la Seine. On comprend sans peine pourquoi des impressionnistes au chanteur des Libertines, le lieu a su les charmer. Le homard bleu à la nage au fumet de Meursault sublime l’expérience, d’autant plus quand il a pour compagnon de route un Puligny Montrachet 1er cru annonciateur d’une escale au Nord de l’Yonne aux portes du Chablisien et de la Bourgogne…. Si chacun des convives rêve certainement de poursuivre le voyage vers Venise en dégustant son blanc de turbot poché en son lait, le train marque une pause à Montereau avant de rebrousser chemin vers Paris.
La pavlova de framboises, crème d’estragon de Yann Couvreur et un soleil couchant qui laisse place à la nuit nous ramènent vers la gare de Lyon. Il est quasiment minuit, nous voilà aux pieds du restaurant du Train Bleu dont sortent les derniers convives. Les autres trains ont l’air bien ternes et penauds en voyant l’Orient Express séjourner à leurs côtés.
Quant à nous, Paris nous attend. Nul ne le sait, mais nous revenons d’un Grand Voyage.
Etienne Raynaud
(Photographie : Lucy Freedman)