Auto
Coupés japonais, samouraïs de l’asphalte
14 NOVEMBRE . 2016
La France, comme la plupart de ses voisins européens, a longtemps appliqué un sévère régime de quotas aux importations de voitures japonaises. Par crainte d’une invasion ? Il est vrai qu’avec leur réputation non usurpée d’engins technologiques, fiables et efficaces, les Toyota, Nissan et autres Honda ont souvent semé le doute, voire la panique, chez nos constructeurs. Même Ferrari et Porsche ont tremblé un jour. C’est dire… Retour sur quelques fleurons de l’industrie automobile nippone.
Toyota 2000 GT – entre 600 000 et 1 million d’euros
Née sur les cendres d’un projet abandonné par Nissan, la 2000 GT fut, à sa sortie en 1967, l’étendard d’une industrie japonaise pétrie d’ambitions. Rien n’avait été refusé à la belle : carrosserie fuselée librement inspirée de la Type E, châssis-poutre semblable à celui des Lotus, 6 cylindres en ligne de 150 chevaux haut-perchés… Et même une apparition dans James Bond avec une unique version découvrable. Produite à seulement 351 exemplaires, le modèle est aujourd’hui une star des ventes aux enchères.
Mazda Cosmo Sport 110 S – entre 100 000 et 140 000 euros
Née la même année que la Toyota 2000 GT, la Cosmo Sport est l’une des premières voitures de série à être équipée d’un moteur à pistons rotatifs. Elle marque le début d’une longue lignée de sportives badgées Mazda, qui s’éteindra en 2012 avec la RX8. La brève carrière de la Cosmo Sport, sa diffusion limitée et sa ligne de concept-car en font aujourd’hui un collector très convoité, aussi compliqué à dénicher que difficile à entretenir. Un sacerdoce, donc. Mais le moteur Wankel compte de nombreux adeptes.
Datsun 240 Z – entre 10 000 et 30 000 euros
A la fin des années 1960, Nissan part à l’assaut du marché américain de la voiture de sport avec la Datsun 240 Z. Avec plus de 100 000 exemplaires produits, le succès est énorme. Comme souvent, le design puise son inspiration en Europe, avec un zest de muscle-car américaine. Le moteur est un six-cylindre en ligne plutôt rustique, donc très costaud. La 240 Z est une ancienne utilisable au quotidien, mais les beaux exemplaires sont assez rares de ce côté-ci de l’Atlantique.
Nissan 300 ZX – entre 10 000 et 20 000 euros
Nissan abandonne l’appellation Datsun dans les années 80, mais pas le « Z » réservé à ses modèles les plus sportifs. A sa présentation en 1990, la 300 ZX donne un sérieux coup de vieux à ses rivales européennes. Très performant, grâce à son V6 bi-turbo de 282 ch, l’imposant coupé mise sur une technologie de pointe avec, entre autres, quatre roues directrices. Confortable mais un peu lourd, il s’apprécie sur les longs trajets autoroutiers. La ligne a plutôt bien vieilli, mais le tuning a fait des ravages, comme souvent avec les sportives japonaises.
Honda NSX – entre 40 000 et 70 000 euros
Stupéfaction ! En 1990, pour la première fois, une japonaise provoque une Ferrari en duel, à armes égales. Dans la presse de l’époque, la perfectible 348 TB sort rarement grandie des nombreux comparatifs qui l’opposent à la surdouée Honda NSX. La Porsche 964 tremble également… Aujourd’hui, les 274 petits chevaux de la japonaise et ses roulettes de 15 pouces (à l’avant) font sourire, mais sa ligne reste spectaculaire tandis que sa cote monte en flèche. Au Japon, elle fait l’objet d’un véritable culte.
Honda S 2000 – entre 15 000 et 25 000 euros
Un quatre cylindre en ligne de 2 litres fort de 240 ch, sans turbo, avec une zone rouge perchée à 8 800 tr/min… Le moteur de la S 2000 est un petit chef-d’œuvre. Et le reste est à l’avenant : look, comportement, fiabilité… Le roadster Honda plaçait la barre très haut lors de sa présentation en 1999. En dix ans de production, il ne fut que très peu modifié. Son avenir en collection est assuré, on ne voit pas comment il pourrait en être autrement.
Et aussi : Toyota Supra, Lexus LFA, Subaru SVX…
Bertrand Waldbillig