Style de vie
Barbour, toujours
05 DéCEMBRE . 2016
Créé à South Fields, dans le Nord-Est de l’Angleterre, en 1894, J. Barbour and Sons – aujourd’hui simplement Barbour – acquiert sa renommée pour ses vestes en coton ciré. Cadeau de la tante prévenante et un peu old school, la Barbour est la veste que nous avons tous connus, ou subi, durant notre jeunesse. Identifiable à la sensation de froid et de moiteur que procure le contact des doigts sur le coton huilé, elle n’en reste pas moins un grand classique. Retour nostalgique sur trois modèles à garder à portée de main pour être bien au chaud cet hiver : la Beaufort, la Bedale et l’International.
Les modèles Beaufort, classique de la chasse, ou la Bedale, plus courte, sans gibecière, plus moderne et citadine sont reconnaissables par leurs poches pour se réchauffer les mains, deux pour stocker des champignons ou des oiseaux morts avec deux rivets pour évacuer l’humidité ou le sang, une grande gibecière dorsale pour la Beaufort, des bords cotes cachés dans les manches, et un col en velours côtelé pour éviter tout contact direct avec le coton ciré froid et humide.
Initialement prévus pour la chasse ou les activités d’extérieur, ces deux modèles font partie de l’uniforme classique des années 1980-1990 en France. Pour un week end à la campagne, la Barbour se portera par-dessus un pull Saint James, un Levi’s 501 et une paire de Paraboot. En ville, troquez le Saint James par un polo Lacoste et un cachemire Bompard et les Paraboot par une paire de Weston 180 ou de belles William de chez John Lobb.
Pour des activités plus sportives comme la moto, privilégiez plutôt l’International. Huilée, elle sera plus pratique grâce à sa grande poche à carte sur la poitrine (anglée pour faciliter l’accès à la main du pilote) et sa petite poche zippée pour ranger permis et autres documents légaux. Plus rare, c’est, à dire vrai, notre préférée.
Ce vêtement a beau rappeler des mauvais souvenirs d’enfance de promenades forcées en plein air, il n’en reste pas moins le meilleur vêtement d’extérieur jamais conçu. Pratique, classique, doté d’un design efficace, chaque détail est pensé pour un usage précis, sans superflu. Un exemple de design dans lequel la fonction fait la forme.
Autre atout majeur, votre Barbour sera de plus en plus belle chaque année. Comme un beau jeans brut (un RRL par exemple), la patine du temps s’imprimera dans le tissu, et s’adaptera à votre corps et à vos mouvements. Alors ne la remplacez pas quand elle commence à se fatiguer car c’est ce qui la rendra précisément unique.
Dernier détail, et pas des moindres, Barbour est la seule marque de vêtements à posséder trois Royal Warrants : celui du Duc d’Edinburgh (1974), de la Reine Elizabeth II (1982), et du Prince de Galles (1987). Ces mandats permettent de bien dater un Barbour : sans “crest” avant 1974, une jusqu’en 1982, deux jusqu’en 1987, puis trois jusqu’à aujourd’hui. Moins l’étiquette porte de couronnes, plus elles sont rares et collectionnées. Car, comme beaucoup de marques, plus le temps avance, plus la qualité des fournitures (fermeture éclair, doublure, pressions, tissue etc.) et la qualité de fabrication baisse. Même si, quoiqu’il arrive, une Barbour reste une veste prestigieuse. A vos armoires donc !
Charles Bonnet et Gauthier Borsarello