Voyages
Arles, Avignon, art : un long week-end en A
19 JUILLET . 2017
La question du week-end était : Comment, en quatre jours, être au Festival d’Avignon, aux Rencontres d’Arles et dans un lieu aimable qui déconnecte de la cavalcade parisienne ?
Pour résoudre ce problème crucial, il fallait trouver un hôtel à équidistance des deux villes. La chose n’a pas été simple… Bien sûr, il aurait pu être aussi simple de couper la poire en deux : deux jours en Avignon à La Mirande ou au Cloître et deux autres jours en Arles au Nord Pinus. Mais faire et défaire des valises ne sont pas des réjouissances et rien ne vaut de trouver un coin de paradis loin des turpitudes des villes soumises aux foules.
Le Domaine de Fontenille, une ambition
Au Domaine de Fontenille
À moins d’une heure d’Avignon et d’Arles, à Lauris, est sorti de terre il y a deux ans le Domaine de Fontenille. Le Domaine de Fontenille, c’est un changement de vie, un cadre, un chef et une ambition.
Un changement de vie pour leurs propriétaires ayant réussi leur carrière dès quarante-cinq ans. Le cadre est un mas d’apparence pourvu d’un confort élégant, moderne et généreux avec notamment un parc soigneusement travaillé, des vignes et un potager qui devrait donner, dans peu de temps -en mode permaculture- l’ensemble des produits de la table du chef.
Le jeune chef, Jérôme Faure, qui, à peine ouvert le restaurant gastronomique dans le Domaine, le Champ des Lunes, est déjà auréolé d’une étoile Michelin. Sa cuisine est inventive, cassant certains codes avec quelques tentatives heureuses comme son ris de veau ou son tartare de taureau au caviar. D’autres demandent encore un peu d’effort, comme son dessert à la tomate ne parvenant pas à faire oublier celle aux douze épices d’Alain Passard.
Enfin, le Domaine de Fontenille est la première pierre d’une belle ambition. Leurs propriétaires, Frédéric Biousse et Guillaume Foucher font, avec leur domaine, leur classes dans l’hôtellerie, la permaculture, la viticulture et la restauration et préparent des ouvertures à Marseille et Minorque. (Vous, chers Grand Ducs, êtes le cœur de cible de ce groupe en pleine naissance, alors gardez en tête ces ouvertures prochaines en fin d’année et en mai 2018…)
Le Domaine de Fontenille remplissant toutes les conditions entre Arles et Avignon, le long week-end en A peut alors commencer.
Arles, les Rencontres
Aux Rencontres d’Arles, où la faune des connaisseurs est arrimée à des appareils photos dernier cri, mon petit Q de chez Leica s’est rapidement senti en famille.
Je vous recommande les travaux de Masahisa Fukase, un photographe des années 60/70 qui après des années dans le coma est revenu à la photo avec une esthétique bouleversée. De même, ne ratez pas le travail de Michael Wolf ancien journaliste photo passé avec succès à la photo d’art pour dénoncer nos inepties et qui, dans une installation de plusieurs dizaines de mètres carrés, montre tous nos excès dans la consommation d’objets plastiques pour nos enfants.
Pour le déjeuner, si le pop-up du Nord Pinus est complet, déportez-vous légèrement vers les quais à l’Entrevu, un marocain d’excellente facture bénéficiant en plus d’une brise légère – salutaire par temps de canicule – et jouxtant les éditions Acte Sud où vous pourrez toujours faire quelques emplettes.
Si vous n’avez pas accès au « in », ne vous en faites pas, le « off » est bien plus inspirant
Avignon, le Festival
Au Festival d’Avignon, si vous n’avez pas accès au in, ce n’est pas grave et cela arrive ne vous en faites pas, le off est bien plus inspirant (1480 spectacles) notamment avec la pièce Mon Ange avec l’éblouissante Lina El Arabi qui raconte comment une jeune femme est devenue une icône d’une résistance sans jamais renier qui elle était.
Vous pouvez aussi courir voire Adieu Monsieur Hoffman de Jean-Philippe Daguerre ou encore le spectacle comique et ubuesque La tragédie du dossard 512 avec Yohann Métay.
Pour le déjeuner, trois options : La Mirande (joliment chic) ou le Cloître mais en horaires tardifs (…le petit-déjeuner du Domaine de Fontenille au restaurant d’Amélie devrait vous permettre de tenir…) ou bien vous pouvez aller chez Violette, au milieu de la collection d’Yvon Lambert. D’ailleurs, avant de retourner voir d’autres monter sur les planches, prenez le temps de vous balader dans cette superbe collection.
Alors, vous faites quoi le week-end prochain ?
Emery Doligé