Voyages
Corse : Porto-Vecchio, vu de la mer, c’est maintenant !
29 AOûT . 2017
Destination de choix des amoureux de l’azur estival, la Corse ne se savoure jamais mieux qu’hors saison, quand les températures deviennent plus clémentes et les plages moins assaillies. Mais le secret d’un séjour réussi passe avant tout par la mer. On vous embarque donc avec nous pour Porto-Vecchio, vu du large.
Épargnons-nous les clichés, l’ “ île de beauté”, les montagnes se jetant dans la Méditerranée, les routes torturées et le saucisson de sanglier, et allons droit au but : la Corse c’est le paradis à portée de main, les Maldives à 2h de Paris, le lieu idéal pour une retraite bleutée de quelques jours, un grand week-end entre ciel et mer.
En connaisseurs, vous privilégierez la fin du printemps (mai-juin) ou l’été indien (septembre y est enchanteur). Ca tombe bien, c’est maintenant !
On sait la foule qu’un lieu chic et réputé comme Porto-Vecchio attire l’été venu. On n’en sera que plus heureux de découvrir la région épargnée des touristes et réservée aux amateurs éclairés… Et qui dit Porto-Vecchio, dit Casadelmar. Cet hôtel devenu un mythe sur les rivages de la Méditerranée se décline en deux parfums. Le Casadelmar à proprement parler, aux accents modernes derrière une façade boisée, plongeant son regard et sa piscine vers la mer, entouré d’un jardin odorant dont on s’enivre autant que de la vue le soir venu.
Son restaurant draine – à raison – tous les gastronomes de la région qui viennent y savourer la cuisine doublement étoilée du chef italien Fabio Bragagnolo (ne passez pas à côté du « Loup de ligne en croûte de charbon végétal, sucrine, tomberry et couteaux ») et découvrir toutes les richesses du terroir et des vins corses (comme un magnifique blanc « Comte Abattucci Cuvée Général de la Révolution » sublimant le poisson de roche).
De l’autre côté de la baie se trouve la Plage du Casadelmar, une halte plus intime, plus proche de la nature avec ses petits appartements épurés, sa terrasse de bois clair, son vivier de langoustes qui, les pieds dans l’eau, déborde sur une plage privée léchée par une eau transparente. On y respire une forme d’indolence chic qui devrait vous plaire. C’est assurément notre coup de cœur du golfe ! On y resterait bien une vie entière.
C’est du ponton de la Plage que vous pourrez alors vous élancer en bateau semi-rigide à la découverte du littoral, longeant la côte découpée, de Calla Rossa à Santa Giulia, en passant par la plage alanguie de Palombaggia.
Comme nous, vous aimerez ce luxe suprême, après avoir profité de la vue sur la côte, rochers et pins mêlés, du vent et de la vitesse, de mouiller presque seuls dans une petite crique abritée et de plonger dans les eaux turquoise depuis le bateau (ne loupez pas, en la matière, les eaux paradisiaques de Rondinara ou de Porto Novo). Quel plaisir également d’aborder la plage depuis la mer, de glisser pieds nus vers un débarcadère de bois, chauffé au soleil, et de s’attabler dans une de ces paillotes où le poisson frais est l’incontournable du déjeuner. Les Trois Deux, à Santa Giulia, est en la matière un spot recherché : une cuisine simple mais généreuse, une ambiance chaleureuse où se retrouvent les insulaires, tout le plaisir sans fard d’une halte les pieds dans l’eau.
Si la ville de Porto-Vecchio n’offre en soi que peu d’intérêt (joli point de vue sur le golfe et charmante petite place autour de l’église) on prendra néanmoins plaisir, le soir venu, à déguster un cocktail en terrasse au Patio, lovés dans de profonds canapés disposés sur une placette un peu à l’écart.
Et que diriez-vous, entre deux bains de mer, de découvrir de manière plus intense toutes les richesses du maquis corse et de son biotope ? Une amie corse nous a gentiment mis en contact avec Stéphane Rogliano, un agriculteur de la région, passionné de botanique. Avec lui, vous pourrez, comme nous, filer quelques heures dans le maquis et découvrir de manière ludique et passionnante ses plantes et ses parfums. Immortelles de Corse, lavande sauvage, myrte…
Mais aussi un nombre incalculable de plantes odorantes offertes au promeneur. Parfums, huiles essentielles, on froisse les feuilles, on sent les fleurs, on coupe, on taille. On goûte le fenouil sauvage, on parle géologie, biotope, physiologie des plantes et on découvre la spécificité et l’incomparable richesse du maquis corse. Une balade que vous n’êtes pas prêts d’oublier : avec Stéphane, on parle latin et on enchaîne les questions sur l’histoire mouvementée et passionnante de l’île.
Un peu d’exercice qui vous ouvrira forcément l’appétit. Alors pourquoi ne pas l’assouvir en goûtant quelques spécialités locales comme les aubergines à la bonifacienne, les raviolis au brocciu ou (c’est notre péché mignon) une belle assiette de pâtes à la langouste ? Car ici, vous l’avez compris, la mer, on y revient toujours.
Thierry Richard
(Texte et photos)