Culture
Zorn, le pastel et nous : entre rêve et modernité au Petit Palais
27 OCTOBRE . 2017
Construit à l’occasion de l’Exposition universelle de 1900, le Petit Palais continue sa mise en lumière d’artistes de la fin du XIXème – début XXème siècle. Pour cet automne, deux expositions temporaires, l’une thématique, l’autre centrée sur un peintre, explorent les notions de rêve et de modernité.
Anders Zorn, le maître de la peinture suédoise
En se penchant sur l’œuvre oublié en France du peintre suédois Anders Zorn, le Petit Palais rend hommage à un grand voyageur à la technique picturale reconnaissable entre mille.
D’un petit village de Suède aux grandes capitales comme Paris, Londres et New York, en passant par les ports d’Alger et d’Istanbul, Zorn n’eut de cesse de représenter les paysages avec une précision proche de la photographie – certaines toiles présentent ainsi des zones floues, comme si le peintre avait réalisé une mise au point sur le sujet principal.
Un réalisme que l’on retrouve dans ses portraits des grands hommes d’affaires de l’époque et de leur entourage. Portraiturés dans leur bureau ou leur appartement afin de mieux cerner leur psychologie, ils deviennent pour le spectateur des témoins de l’époque où la modernité des villes contraste encore avec le calme de la campagne.
Sur certaines toiles, ces deux mondes se côtoient d’ailleurs, seulement réunis par l’éclat de la mer ou du soleil caché derrière la brume. Les toiles si précises se teintent alors d’un onirisme certain, à ne pas manquer.
L’art du pastel de Degas à Redon
De l’onirisme, vous en trouverez aussi au sous-sol du Petit Palais, où le pastel est à l’honneur. Contrairement à la première exposition, où des éléments de décoration rappellent des maisons suédoises et des rues parisiennes au fil des voyages de Zorn, la scénographie est épurée et classique.
Près de 150 pastels appartenant aux collections permanentes du Petit Palais sont exposés, souvent pour la première fois en raison de leur grande fragilité. L’exposition s’attelle à retracer le parcours de cette technique d’abord utilisée comme travail préparatoire et qui, à mesure que les peintres sortent de leur atelier pour peindre en plein air, s’impose comme un art à part entière jusqu’à nos jours.
Si on peut regretter sa facture un brin scolaire, l’exposition vaut pour ses artistes (des découvertes et des « têtes d’affiche » comme Gauguin, Morisot, Tissot…) et certaines de ses toiles, notamment érotiques – quoi de mieux que le pastel pour évoquer la lumière caressant le grain de peau d’une femme alanguie ?
Louise Bollecker
Courez-y !
Anders Zorn, le maître de la peinture suédoise
Jusqu’au 17 décembre
L’art du pastel de Degas à Redon
Jusqu’au 8 avril
Petit Palais
Avenue Winston Churchill,
75008 Paris,
Du mardi au dimanche de 10 h à 18 h