Auto
Sélection : ces icônes ignorées des grands designers de l’automobile
09 NOVEMBRE . 2017
Derrière chaque icône automobile du XXème siècle, qu’elle se nomme Ferrari, Lamborghini ou Aston Martin, se cache le talent d’un véritable artiste… Celui de son designer, le plus souvent italien, dont le génial coup de crayon peut transformer n’importe quel amas de tôle en œuvre d’art. Une forme de génie également mis au service de la moyenne et grande série… A priori insipides et sans saveur au premier regard, quelques berlines ou discrets coupés peuvent pourtant revendiquer une prestigieuse paternité. A mieux les observer, on finirait presque par leur trouver un petit côté « couture »…
BMW Série 5 « E34 », Ercole Spada
500 à 40 000 euros
Au panthéon de l’automobile figure l’Aston Martin DB4 GT Zagato, icône aussi rare que vénérée, dont les lignes ont été tracées par un certain Ercole Spada, également auteur de… la BMW E34.
Autrement dit : cette bonne vieille Série 5 née à la fin des années 1980. Laquelle incarnait alors la berline chic et sportive mieux qu’aucune autre rivale. Dernière de la lignée à posséder les 4 phares ronds emblématiques, elle sortira forcément du purgatoire un jour… Après avoir bien touché le fond côté image, certes. La 540 I et son V8 de 286 ch reste un must de puissance contenue. La M5, un véritable collector.
Saab 9000, Giorgetto Giugiaro
500 à 8000 euros
A la fin des années 1980, Saab et le groupe Fiat décident de partager une plate-forme commune pour créer une berline du segment supérieur dans leurs marques respectives. Les Fiat Croma, Lancia Thema, Alfa-Romeo 164 et Saab 9000 naissent donc avec un châssis commun. Côté habillage, c’est Giorgetto Giugiaro qui se charge d’insuffler un esprit scandinave à la grande Saab. Si cette dernière ne peut rivaliser avec la mythique 900 en terme de personnalité, elle parvient – du moins en version bicorps à hayon – à maintenir un certain standing nordique. La version Aero promet des relances explosives.
Maserati Quattroporte IV, Marcello Gandini
10 000 à 25 000 euros
Auteur de la Lamborghini Miura, peut-être l’une des plus belles automobiles de tous les temps, Marcello Gandini a également exercé ses talents dans la grande série, traçant entre autres le profil atypique de la Citroën BX. Dans les années 1990, il signe aussi les dernières Maserati de l’ère Biturbo, avec la Ghibli deuxième du nom et la Quattroporte de quatrième génération. Une berline luxueuse, compacte et nerveuse, parfaitement équilibrée côté ligne, moins côté châssis. Enfin, il paraît… Une très belle voiture tout de même.
Volvo 780, Nuccio Bertone
5 000 à 10 000 euros
« Un camion en robe de soirée », c’est ainsi que Nuccio Bertone aurait qualifié l’une de ses créations les plus inattendues. A savoir, le coupé Volvo 780, lancé en 1986. De « cube » étrange, la grande berline venue du Nord se mue en un élégant coupé grâce au génial coup de crayon du maestro italien. Comme d’habitude, il faut fuir la version diesel pour se tourner vers celles animées par le V6 PRV ou, encore mieux, par le 4 cylindres turbo forte de 200 ch.
Jaguar X-Type, Ian Callum
2000 à 10 000 euros
Père de la DB7 et de la bestiale Vanquish de 2001, le designer écossais Ian Callum est à l’origine du renouveau stylistique d’Aston Martin. Egalement directeur du design de Jaguar depuis 1999, on lui doit, entre autres, la mal-aimée X-Type dont le semi-échec commercial ne saurait être imputé à sa jolie carrosserie néo-rétro évoquant les berlines Jaguar des années 1960.
Pour une poignée de cerises, il est possible de s’offrir aujourd’hui une efficace version V6 3,0 litres et 4 roues motrices, la seule véritablement digne d’intérêt… La version break est tout aussi « féline » que la berline, l’aspect pratique en plus.
Lancia Gamma Coupé, Aldo Brovarone
5 000 à 10 000 euros
Aussi prolifique que talentueux, Aldo Brovarone a signé, pour le compte de Pininfarina, quelques unes des plus belles Ferrari de la grande époque, comme la 400 Superamerica et la 500 Superfast. Mais son chef-d’œuvre reste incontestablement la Dino 246 GT.
Côté grande série, on lui doit plusieurs Peugeot, dont la jolie 504 coupé, ainsi que la remarquable Lancia Gamma Coupé, vaine tentative du constructeur transalpin d’aller courir sur les plates-bandes des concurrents allemands. Et pourtant, quel profil ! Côté performances et fiabilité, ça se gâte un peu, mais on lui pardonne.
Bertrand Waldbillig