Style de vie
L’hiver après les pistes : petit éloge de l’après-ski
08 FéVRIER . 2018
Quelles chaussures au ski ? La question paraît simple, mais tout comme le soulier estival, elle est cruciale ! Oui, contrairement à ce qu’on parfois peut penser, on peut être digne, voire élégant, tout en profitant des sports d’hiver. Bien sûr, les chaussures de ski à proprement parler se ressemblent à peu près toutes. Mais un certain nombre de maisons traditionnelles proposent des avant ou après-ski dignes de ce nom…
Heschung s’arroge la première place du podium de la légitimité : historiquement, il s’agit d’une marque de ski qui s’est ouverte au grand public. Parmi tous les modèles proposés, la fameuse bottine Ginkgo s’avère la plus adaptée, avec son style Chasse à nez fendu, l’usage de deux matières (toile et cuir, veau velours et cuir…), le tout sur semelle gomme (environ 500€). Le résultat est un produit de belle facture. Il existe même un service de commande spéciale pour élaborer sa propre paire. La fabrication reste française ou européenne.
Timberland de son côté, décline ses boots en de nombreuses versions. La 10061 jaune est un classique, mais il faut également jeter un oeil sur les autres teintes en nubuck ou cuir. Outre l’esthétique, indémodable, elles figurent parmi les rares chaussures réellement imperméables. Même si elles vieillissent plutôt bien, le grand chic est de les porter toujours immaculées comme Jay Z ou Kanye West. Les puristes déploreront une fabrication qui n’est plus tellement américaine (sauf produits premium), mais plutôt vietnamienne ou bangladeshi aujourd’hui.
Pour les plus dandys d’entre nous, une marque propose le chef-d’œuvre absolu, l’ovni total, le comble du chic : Santoni et sa bottine norvégienne fourrée. Une base de cuir patiné, un bout carré atténué au départ (devenu plus rond aujourd’hui), un montage en cousu norvégien et un rabat et doublure en vison. Un produit à la fois unique, très haut de gamme et bien entendu confortable. Attention, ces chaussures restent raffinées, et ne sauraient être utilisées comme des Timberland ! Mais si vous osez le style et le prix (sur demande), vous serez le phénix des hôtes des bois.
A noter également, les classiques Crockett & Jones, Weston ou Edward Green. Le premier propose la Coniston, des bottines magnifiques avec un cousu norvégien en baraquette sur semelle gomme Dainite. Comme d’habitude chez C&J, excellent produit à tarif placé (560€).
Chez Weston, deux modèles à retenir : Country Gents dessinées par Michel Perry, une bottine derby en cuir foulonné (855€) et des bottines de montagne en veau huilé à 750€, les deux sur la semelle gomme Ridgeway des Golf.
Quant à Green, son mythique Galway est proposé en de nombreuses déclinaisons (formes 82 et 202), mais on retiendra l’original dans la vieille forme 64 et là encore semelle gomme (environ 1100€).
N’oubliez pas Paraboot et Bowen ! Le premier, proche d’Heschung, s’exprime avec les Neuilly, sage derby bout droit norvégien et les jolies Avoriaz, de style trappeur, dont le confort n’est pas usurpé. On appréciera une fabrication française de qualité. A noter qu’à l’instar de Weston, ces deux marques sont cultes au Japon, marché hyper exigeant s’il en est.
Pour clore le débat, le second propose les Thetford, en cuir foulonné et tweed pour 385€. Le cousu baraquette et peausseries épaisses sont des gages de qualité certains.
Voilà de quoi aller chercher ses enfants à l’ESF, déguster une fondue ou boire un vin chaud en tout en élégance ! De l’importance d’être constant, disait Oscar Wilde…
David El Hayani