Culture
Les Hardis à Mexico avec Louis Vuitton City Guide
03 AVRIL . 2019
Parcs, galeries, sites historiques, musées, restaurants, l’attractivité de Mexico réside dans son offre inépuisable. Aussi grande que peuplée, il est difficile de parcourir tout ce qu’elle a de plus beau à offrir en une seule fois. Mais une chose est sûre : vous planifierez le deuxième voyage avant la fin du premier. Manger des tacos à n’importe quelle heure de la nuit, boire une margarita ou un shot de tequila en plein après-midi ou encore voir une corrida ne sont qu’une infime partie de ce qu’on peut y faire. Bienvenue à Mexico… Olé !
Mexico City (Mexico DF (Distrito Federal) ou encore CDMX (Ciudad de México)) – on ne compte plus les surnoms donnés à la capitale mexicaine, construite sur un lac et devenue en quelques années l’un des endroits les plus désirables de l’Amérique centrale. Car la ville change rapidement au contact d’une forte empreinte européenne, et pour le meilleur : l’ébullition est palpable. Souvent ternie par une mauvaise publicité teintée de narcotraffic, de promiscuité sociale et autres faits divers, la ville qu’on rencontre une fois sur place est loin de ce que l’on pourrait imaginer. La lumière, le climat, les arbres omniprésents au coeur d’un relief urbain unique, les parcs et l’architecture sont autant d’attraits qui s’ajoutent à la riche histoire culturelle de la ville.
Evidemment et comme partout, il faut bien choisir ses quartiers, et on est là pour vous y aider avec quelques adresses triées sur le volet, parfaites illustrations de la métamorphose de la capitale mexicaine, qui a su conserver ses charmes et ses traditions tout en s’ouvrant à de nouvelles influences cosmopolites, multipliant de différentes facettes et enrichissant l’énergie de la Ciudad de México. Le rayonnement de cette mégalopole de plus de 20 millions d’habitants – parmi lesquels on compte bien des Français qui représentent la deuxième plus grande communauté étrangère de Mexico City et de ses alentours, après les Espagnols – n’est plus à prouver.
On dort où ?
Au Gran Hotel Ciudad de México (p.59, 289). Outre son alliage entre luxe classique et confort moderne, l’emplacement de cet hôtel de luxe au Mexique est son atout majeur, particulièrement pour rester proche du centre historique. Ex-grand magasin le plus exclusif d’Amérique, il a conservé de sa jeunesse Art Nouveau l’extraordinaire verrière Tiffany signée Jacques Grüber et ses ascenseurs panoramiques qui fonctionnent toujours. Même si vous ne séjournez pas dans cet hôtel réputé surplombant le Zocalo, il vaut au moins la peine de s’y arrêter pour admirer son intérieur à couper le souffle. Le bâtiment a initialement ouvert ses portes en 1899. Ses restes Art Nouveau ont été soigneusement entretenus : l’escalier tournant, réplique de celui du Bon Marché à Paris, l’ascenseur antique, en fer et en béton, premier du genre à Mexico, ainsi que son lustre de style Louis XV.
De la fenêtre de leur chambre, les clients jouissent d’une vue sur l’emblématique Place de la Constitution et la Cathédrale métropolitaine. Le brunch dominical est d’ailleurs très prisé par la clientèle, même celle des autres établissements, venue profiter du panorama exceptionnel qu’offre la terrasse…
Pour un déjeuner d’affaires
Le Rosetta (p.92, 125) est nichée dans une maison du XIXe siècle, l’une des mieux restaurées du quartier Roma avec son patio lumineux et son allure de manoir situé près de la Plaza Rio de Janeiro. Il est assez rare de trouver un restaurant proposant des spécialités du nord de l’Italie agrémentées de saveurs mexicaines. La cuisine raffinée et fraîche de la chef Elena Reygadas (qui a pris les rênes du restaurant après avoir fait ses armes aux côtés de Giorgio Locatelli à Londres) en fait l’une des meilleures adresses italiennes de Mexico. Si l’on y mange bien à toute heure, l’endroit est très prisé pour le déjeuner où on devine de nombreuses négociations entre hommes d’affaires et clients issus du monde de l’art et de la mode. Pensez à réserver !
Faire ses emplettes
Inspirée par sa grand-mère (haute-)couturière, la délicatesse, la sophistication et l’attention portée aux détails sont les caractéristiques qui décrivent le mieux Sandra Weil (p.199). Péruvienne de naissance et établie à Mexico depuis 2008, elle y est devenue un grand nom de la mode. Ayant ouvert sa première boutique dans le quartier haut de gamme de Polanco, elle crée des vêtements sur-mesure et du prêt-à-porter, mais est sans doute mieux connue pour ses robes de mariée contemporaines. Les coupes exquises de ses collections sont déclinées dans une gamme de couleurs modernes mais neutres qu’elle renforce de détails matériaux et de combinaisons saisissants.. Il va sans dire que la qualité de ses tenues est incomparable et ses réalisations, confectionnées à la main, vont des longues robes en soie aux par-dessus brodés, tournant autour de sa pièce maîtresse : le corset.
Messieurs, si vous n’êtes pas adeptes du corset (on ne juge pas), on vous recommande le concept store créé par l’architecte Andrea Césarman, Blend (p.223), qui se décline sur trois niveaux et assure une sélection où se côtoient de belles trouvailles design et style. On y trouve des maisons telle que Bauhaus ou Casa Studio, qu’on ne présente plus…
Sacro-saint apéritif
L’hôtel Condesa DF (p.67,75,150) est un établissement résolument contemporain, niché entre les façades historiques d’une rue pavée bordée d’arbres. Le bâtiment néoclassique français de 1928, classé au patrimoine culturel de l’Instituto Nacional de Bellas Artes, renferme une originalité certaine allant des chambres jusqu’au toit. Tout tourne autour du patio central où des rangées de volets blancs créent des motifs géométriques sur trois étages menant au ciel ouvert. À la hauteur des cimes, le bar de la terrasse est l’endroit où les locaux branchés se retrouvent pour un cocktail, idéal pour admirer le coucher de soleil sur la ville.
Dans un quartier qui a résolument su rester bohème, le Condesa DF arbore une esthétique chic et moderne, au design soigné et au goût impeccable. Situé à proximité des galeries et de divers restaurant branchés, on y trouve une clientèle jeune composée principalement de musiciens, d’hommes politiques et de journalistes, venus décompresser avant l’heure du dîner… (On le recommande également comme hôtel pour les budgets plus raisonnables et les chambres avec terrasse !)
On dîne où ?
Quintonil (p.108) doit son nom à une herbe mexicaine verte et sauvage originaire d’Oaxaca ; très joli restaurant situé au cœur de la ville, il incarne l’élégance et la finesse de la cuisine mexicaine. Un excellent moyen de commencer le voyage en essayant de nouvelles saveurs que vous auriez probablement raté ailleurs. Dîner ici n’est pas n’importe quelle affaire : on vient surtout assister, comme au spectacle, à l’impressionnant talent du chef Jorge Vallejo, ancien du Pujol (p.47, 107). Représentant une nouvelle vague de la cuisine mexicaine, il y sert un menu de dégustation de dix plats préparés avec des ingrédients indigènes : maïs, haricots, courge, piments et champignons. Par respect pour les ingrédients locaux qui mettent en valeur la diversité culinaire du Mexique, on y trouve même un jardin extérieur où ils font pousser certains de leurs légumes. Il y a quelques plats de viande et vous pouvez également commander à la carte si vous n’avez ni le temps ni le budget pour un tel dîner. Les desserts, comme la crème glacée au maïs brûlé, se distinguent tout autant que le reste de la carte…
Un musée incontournable
Bien que le Museo Nacional de Antropologia (p.47, 263, 268) soit le plus connu et le plus touristique de la ville, on lui a préféré le Palacio Nacional (p.35, 46) et sa célèbre fresque signée Diego Riviera, L’Histoire du Mexique, retraçant l’histoire de la nation d’un point de vue marxiste, de l’ère aztèque au développement industriel en passant par la conquête révolutionnaire, comme venant illustrer l’émancipation des ouvriers et des paysans. À la fois éblouissante et poignante, c’est une des rares occasions d’observer le passé du Mexique à travers l’art pictural.
La peinture murale est située dans un remarquable bâtiment situé à l’est du Zócalo qui fonctionne comme bureau du gouvernement ; c’est le siège du pouvoir exécutif. Lors de sa visite, on se retrouve alors au milieu d’employés en pleine activité mêlés de touristes émerveillés devant le chef-d’œuvre de Rivera.
Construit sur les ruines du palais de Moctezuma, le Palacio Nacional abrita la vice-royauté pendant presque toute la période coloniale. Ce n’est qu’au XVIIIe siècle qu’il commencera à revêtir son aspect actuel.
Pour un déjeuner à la cool
Chez Lardo (p.95), on se retrouve dans un univers au charme simple et vivant, tout ce qu’on aime à CDMX. Ici, Elena Reygadas (oui, encore elle !) nous sert dans une ambiance cuisine ouverte. Son petit dernier est particulièrement chaud et animé les jours de beau temps, lorsque les façades en baies vitrées s’ouvrent complètement et que sa belle foule se déploie, remplie de la jeunesse bohème et professionnelle du quartier.
La cuisine applique tous les raffinements du chef à un mélange gagnant de recettes toscanes mettant l’accent sur la charcuterie fine. Les plats sont simples (peut-être même trompeurs) : œufs pochés, assaisonnés selon l’humeur, une belle sélection de pizzas, des salades fraîches et légèrement vinaigrées et des crustacés grillés. Une belle carte des vins encourage la sobremesa, la délicieuse coutume mexicaine de s’attarder à la table, faisant écho à l’envie d’ouvrir une adresse qui serviraient des petites assiettes à partager dans une atmosphère détendue. Les plus pressés pourront évidemment se ravitailler sur le pouce.
Pour une dernière promenade avant le départ
Avant de quitter la ville vous pouvez vous balader dans le quartier colonial de San Ángel, un bout de promenade agréable qui allie shopping et culture. Altavista (p.291), une des avenues principales, est parsemée de belles et anciennes demeures qui vous mèneront finalement à la Casa Azul (p.268, 291) qui a vu naître, grandir, vivre et mourir Frida Khalo avant de devenir un musée. Il doit son nom à son extérieur d’un vif bleu cobalt. Les visiteurs peuvent y admirer quelques peintures de Khalo et de son mari, Diego Rivera, en plus d’autres artistes contemporains de leur époque. En plus de cette fenêtre offerte sur leur monde créatif, la maison elle-même et la volupté des jardins forment une part entière de l’expérience artistique de Frida et Diego.
L’adresse secrète des Hardis
Aromas – Delicias Cotidianas, et c’est aussi bon que ça en à l’air. Passée la première impression d’entrer dans une boulangerie/pâtisserie/primeur de quartier, on y découvre plus, au fil des étagères, une sorte de boutique gastronomique. Des vins, du mezcal, des jambons, des huiles d’olive, des sels ainsi que des ustensiles de cuisine tous créés par le prisme de designers mexicains, tous à vendre ou à déguster sur place (les spécialités, pas les ustensiles..). Car c’est au deuxième étage que l’on découvre le restaurant, immense terrasse arborée et baignée de lumière filtrée par de larges poutres en bois. L’accueil est chaleureux et les fameux délices quotidiens commencent par les rissinis et des focaccias apportés à votre table pour vous mettre en appétit. On vous recommande fortement les raviolis de homard aux haricots et les tacos de canard avec sa sauce au tamarin. À se damner. Point d’exclamation.
Valentine Lin-Saingré. | Photographie à la une : © Juliette Ranck pour Les Hardis.
L’adresse inédite de Carlos Couturier
Situé au cœur du centre historique, l’établissement Bósforo Mezcalería a connu un immense succès dès son ouverture grâce aux experts en mezcal qui ont rapidement assis la notoriété du lieu. La musique orientée soul, contrastant avec l’ambiance sonore des autres bars à mezcals, a accru la renommée du lieu, dont la réussite ne se dément pas. Le lieu, pittoresque et petit, attire une sympathique clientèle mexicaine et internationale, parfait pour se faire des amis. Une intéressante sélection de mezcals provenant de différentes régions du Mexique y est proposée, notamment d’Oaxaca, et la musique est variée, allant de The Cure à Café Tacvba.
Les auteurs
Notre Grande Duchesse Valentine Lin-Saingré est tombée amoureuse du Mexique lors de son dernier voyage. Esthète aventurière aux origines multi-culturelles, elle nourrit sa curiosité pour toute belle chose et son goût du risque de nombreux voyages, son dernier dévolu s’étant jeté sur l’Amérique latine.
Carlos Couturier a bouleversé la scène hôtelière de Mexico en implantant dans la ville des hôtels tendance, chacun jouissant d’un style et d’une atmosphère propres grâce à son flair, mais aussi grâce aux architectes, aux designers et aux artistes auxquels il fait appel. d’Habita (passé d’immeuble des années 1950 à lieu de vie incontournable dans le quartier de Polanco) à Condesa DF (réalisé en collaboration avec India Madhavi), au Distrito Capital et à l’Habita Monterrey (avec Joseph Dirand, cette fois), sans oublier l’hôtel Americano de New York (avec Arnaud Montigny) ou encore l’Endémico, complexe de cabines écologiques de luxe à Baja California, la vision de l’entrepreneur amoureux de son pays marque son temps…
Louis Vuitton City Guide
Les adresses
Gran Hotel Ciudad de México
Avenida 16 de Septiembre 82
Centre Historico
06000 Ciudad de México
T. +52 (55) 1073 7700
Rosetta
Colima 166, Colonia Roma,
06700 Ciudad de México, CDMX
T. +52 (55) 5533 7804
Sandra Weil
Emilio Castelar 185, Colonia Polanco, Polanco III Secc
11560 Miguel Hidalgo, CDMX
T. +52 (55) 5280 4509
Condesa DF
Avenida Veracruz 102, Colonia Condesa
06700 Ciudad de México, CDMX
T. + 52 (55) 5241 2600
Lardo
Agustín Melgar 6, Condesa,
06140 Ciudad de México, CDMX
T. +52 (55) 5211 7731
Quintonil
Avenida Isaac Newton 55, Polanco, Polanco IV Secc,
11560 Ciudad de México, CDMX
T. +52 (55) 5280 2680
Demandez une table sous la lucarne dans l’arrière-salle aux allures de jardin et réservez en ligne le plus tôt possible.
Museo Frida Kahlo
Londres 247, Del Carmen, Colonia Coyoacàn
04100 Ciudad de México, CDMX
T. +52 (55) 5554 5999
Pensez à acheter vos tickets à l’avance, les files d’attente peuvent être très longues et décourager. Vous apprécierez plus facilement une visite en semaine.
Aromas Delicias Cotidianas
Monte Everest 770, Miguel Hidalgo,
Lomas de Chapultepec V Secc,
11000 Ciudad de México, CDMX
T. +52 (55) 7313 9072
Bósforo Mezcalería
Luis Moya 31, Colonia Centro Histórico
11000 Ciudad de México, CDMX
T. +52 55 12 1991