Style de vie
10 exemples du style Tarantino pour claquer à Cannes
21 MAI . 2019
Depuis plus de quinze ans, Quentin Tarantino impose un genre jamais vu au cinéma, s’emparant des grands thèmes classiques avec toujours la même recette : bande-son au cordeau, scènes explosives et acteurs oubliés ou en devenir crevant l’écran. Et toujours avec beaucoup de style ! Retour sur ces 10 films dans lesquels le vêtement fait le style, et dont le dernier-né se projette à Cannes ces jours-ci…
Par Guillaume Cadot
Le Festival de Cannes 2019 annonce le retour de Quentin Tarantino en sélection officielle avec son dernier film Once Upon a Time in Hollywood. On ne l’avait pas revu depuis 2014 à l’occasion des vingt ans de la Palme d’Or de Pulp Fiction. On a eu envie de revoir le vestiaire des héros de Tarantino… Et on a trouvé 10 styles dont s’inspirer pour éclabousser le Festival. Moteur, action !
Reservoir Dogs, 1992
Avec ce premier film, Tarantino montre que la pellicule sanguinolente peut être cool. Les noms de code colorés d’un cortège de gangsters constituent la seule touche de couleur de ce film tâché de sang. A leur uniforme sombre (costume noire, chemise blanche et cravate fine), on a préféré l’éclatante veste de sport Nike en jersey parme, bleu canard et noir du bouffi Chris Penne aka Eddie Cabot. Une vraie veste de voyou des pays de l’Est, ouverte sur une moquette épaisse avec breloques en or autour d’un cou de taureau !
Pendant le Festival : vous aurez bien accès à une soirée “Gangsta Rap” qui fête le retour des années 90 pour porter ce genre de survet…
Pulp Fiction, 1994
Bombe fiction qui a tout dynamité sur son passage, le film qui a relancé la carrière de Travolta et raflé la Palme d’Or à cannes est aussi un monument de style. Difficile de choisir tant on aime tous les vêtements et leurs accessoires. La chemise oversize de Mme Wallace, le T-shirt “UC Santa Cruz” de Vince Vega, le Hawaiian shirt de Ringo ou encore le bomber en suédine associé au parfait t-shirt blanc de Butch. Et bien sûr, on a retenu le col roulé de Marsellus Wallace dans sa couleur pissenlit !
Pendant le Festival : le type en col roulé de couleur avec son blazer, en pleine boîte de nuit à 4h30, fait toujours grosse impression. “vous n’avez pas trop chaud ? Non, pourquoi ?” Ce sera vous !
Jackie Brown, 1997
Hommage à la Blaxploitation des années 1970, Tarantino ressort la bombesque Pam Grier toute carrossée en robe moulante, met un micro short à Bridget Fonda, rend idiot De Niro et fait exploser la marque Kangol avec la casquette vissée sur la tête de Samuel L Jackson. Si vous l’avez oublié, jetez-vous dessus rien que pour la bande-son. Pour l’été qui arrive, pensez à la chemisette de pompiste bleu layette avec votre prénom brodé dessus comme Louis Gara (De Niro). A porter négligemment sur votre vieux short.
Pendant le Festival : en chemise pour faire une pause en milieu d’après-midi à la plage qui-porte-un-nom-de-marque. On vous demandera sûrement s’il s’agit de la dernière collection d’une marque de luxe qui fait la mode…
Kill Bill: volume 1, 2003
Le premier volet de ce dyptique sur le thème de la vengeance consacre Uma Thurman dans ce film hommage au cinéma hongkongais d’arts martiaux et aux western spaghetti. Sa combinaison jaune à la Bruce Lee la fait reine des Viper Assassination Squad à laquelle elle appartient et qui la trahit, et la marque Onitsuka Tiger (Asics) se retrouve propulsée sur le devant de la scène des sneakers avec le modèle Tai-Chi jaune. Peu de looks masculins intéressants dans ce premier Kill Bill, si ce n’est l’intrigant masque porté par les tueurs Johnny Mo et la jeune Gogo. Il s’agit du masque Kato, du nom du majordome expert en arts martiaux dans la série de 1966 The Green Hornet, avec un certain Bruce Lee…
Pendant le Festival : vous recevrez bien une invitation un peu olé olé pour une soirée dans une villa sur les hauteurs de Cannes où votre masque Kato sera d’une grande utilité !
Kill Bill : volume 2, 2004
La suite des aventures de la vengeance de Beatrix Kiddo (Uma Thurman) est tout aussi passionnante que le premier épisode. Deux rôles masculins viennent contrebalancer la toute puissance féminine avec Bill (David Carradine, Mr Kung-fu des années 80) le boss du gang des Vipers et le récurrent Michael Madsen en cowboy looser. On retiendra son chapeau aux bords très relevés comme un chanteur de country.
Pendant le Festival : pratique, il vous protègera du soleil à la plage. Identitaire, il pourrait vous faire passer pour un producteur américain. Vous êtes sûr qu’une fille vous le volera dès votre première soirée pour aller danser sur un podium !
Death Proof, 2007
Échec commercial pour ce road movie célébrant les films de poursuites automobiles des années 1970 et leurs cascades. C’est un Tarantino pur jus : bande-son détonante, grain vintage de la pellicule et rythmique d’un thriller érotico-sanguinolent. Trois jolies filles délurées jouent à cache-cache sur les routes avec Stuntman Mike, un cascadeur psychopathe joué par le revenant Kurt Russel (New York 1999 !). Son blouson en cuir couleur aluminium et ses patchs racing annonçait déjà le succès du bomber jacket brodé de Ryan Gosling dans Drive, 4 ans plus tard…
Pendant le Festival : le blouson du racing driver fait toujours son petit effet de jour comme de nuit. Le porter tel un étudiant américain avec jeans 501, t-shirt blanc et une paire de mocassins.
Inglourious Basterds, 2009
Ce titre – avec deux fautes d’orthographes volontaires- rend hommage à The Inglorious Bastards de 1978, un film de guerre italien qui s’inspirait lui-même en partie des Douze salopards (1967). On y suit la vengeance d’une jeune Juive dans la France occupée dont la famille a été décimée par le SS Hans Lana, joué par le fascinant Christopher Waltz qui entre ainsi dans l’écurie Tarantino. Il est lui-même poursuivi par un commando de Juifs Américains tueurs de nazis, emmené par Aldo The Apache (génial Brad Pitt). La scène dans laquelle il porte une veste de smoking blanc, essayant de parler italien avec un Hans parfaitement multilingue au milieu du rassemblement du IIIe Reich, est un grand moment.
Pendant le Festival : même si on considère que la veste de smoking blanc ne se porte que sous les tropiques, on peut faire une exception sur la Riviera… Si en plus c’est pour la soirée Tarantino et que vous croisez Brad Pitt, vous aurez un sujet de discussion !
Django Unchained, 2012
Le style Western cher à Tarantino est ici récompensé par deux Oscars en 2013, dont celui du meilleur second rôle pour le génial Christopher Waltz. Di Caprio crève l’écran par sa folie et on découvre un Jamie Foxx élégant, au style très James West dans les Mystères de l’Ouest. Sa veste coupe spencer vert jardin en velours est sublime.
Pendant le Festival : ne pas oublier une veste passe-partout, entre un blouson et un blazer. Pourquoi pas une bonne veste en jeans bien patinée ? Parfait avec un Denim blanc, un chino ou votre pantalon de smoking si vous avez une soirée très fashion.
The Hateful Eight, 2015
On prend les fidèles et on recommence ! Un western tourné en Ultra Panavision 70mm pour donner de la richesse aux images en pleine Guerre de Sécession et dans le blizzard avec Samuel L. Jackson, Kurt Russell, Michael Madsen et Tim Roth… Les silhouettes des personnages sont impressionnantes, notamment grâce aux manteaux spectaculaires qu’ils portent. On retient celui de Jackson, une cape marine à l’intérieur jaune, la couleur du camps des Nordistes.
Pendant le Festival : rien de plus élégant qu’une cape sombre sur votre smoking, simplement nouée pour vous rendre à votre soirée, pump slippers aux pieds.
Once Upon a Time in Hollywood, 2019
En pleine Amérique hippie, Rick Dalton – star déclinante – et Cliff Booth sa doublure de toujours, essaient de relancer leurs carrières dans un Hollywood chamboulé. Joués respectivement par Leonardo Di Caprio et Brad Pitt, le monde entier attend la projection cannoise avec impatience. L’affiche nous rappelle le duo seventies Starsky & Hutch avec deux pièces iconiques du vestiaire masculin de l’époque ; la Denim jacket Wrangler et le blazer en cuir.
Pendant le festival : on vous a déjà dit ce qu’on pensait du potentiel de la veste en jean. Pour le blazer en cuir, même acheté en friperie, il reste compliqué… Sauf pour une soirée déguisée. Once Upon a Time in Cannes…
G.C.