Gastronomie
Cuisine d’élégance à l’Orangerie du George V
30 SEPTEMBRE . 2019
On aurait pu croire l’Orangerie du George V orpheline après le départ pour Taillevent (lien) de son très talentueux chef David Bizet. Il n’en est rien. C’est Alan Taudon qui, après 8 ans passés auprès de Christian Le Squer, en tient désormais les rênes. Pour notre plus grand bonheur.
Par Thierry Richard
(Textes et photographies)
A côté des grands espaces du Cinq (triple étoilé) et du George (le repaire italien de Simone Zanoni), l’Orangerie fait office de petit havre de paix, à l’image de ces immenses jardins anglais où l’on découvre, dans un recoin, une petite serre botanique au charme antique.
De serre l’Orangerie en revêt d’ailleurs quelques aspects. Dotée d’une armature de verre et d’acier, elle déploie ses 7 mètres de hauteur sous plafond vers la cour fleurie du Palace. Quelques tables à peine et des fauteuils profond lui confèrent une intimité précieuse et la décoration, très “chic parisien” affirme des notes féminines, avec son sol en mosaïque et ses lanternes Lalique.
C’est peu dire que l’Orangerie baigne en pleine lumière : le soir, on y dîne même sous la lune. Et même sous une étoile Michelin, accrochée ici depuis 2018.
C’est dans cet écrin, cette antichambre, ce laboratoire qu’oeuvre le chef Alan Taudon. Il y imagine une cuisine d’une élégance folle, d’une clarté et d’une fraîcheur imparables.
Le végétal et l’iode y sont à l’honneur et dressent les lignes de force d’une carte relativement courte où les produits d’exception sont traités avec délicatesse et légèreté (peu de sauces et toujours sans gras).
On a pu y piocher des entrées d’une beauté confondante, comme cette “Langoustine à cru, riz à sushi” en manière de crinoline ou cette “Dieppoise de moules et crevettes, rehaussée d’une sauce au curry” composée comme un tableau abstrait.
Même les produits les plus simples sont ici mis en scène et magnifiés comme cet “Avocat, fines feuilles de chou snackées au piment d’oiseau” ou ce “King crabe grillé” fleuri, transparent et d’un vert cuisant.
En principal, le “Rouget en écailles, gnocchis de tomate, amaretto” joue les bords de mer avec bonheur et le “Homard bleu à la nage, vapeur de légumes” de très belle construction se révèle d’une puissance et d’un raffinement remarquables.
Même soin du détails côté sucré où il ne faut pas passer à côté de la “Fleur de vacherin, framboise et menthe poivrée”, fruit d’une patience infinie du pâtissier et au goût subtil et crémeux. Un must !
On passera sous silence la profondeur de la carte des vins qui puise ses nectars dans l’une des plus grandes caves de Paris.
Table intime s’il en est, baignée de lumière, claire dans son propos comme dans son décor, l’Orangerie tient haut la main les promesses de l’un des palaces les plus gourmands de la capitale ! On tient là une table de haut vol, c’est sûr.
T.R.
Résumons
Atmosphère : Calme et lumière exceptionnelle
Bande son : Y en avait-il une ?
Le plat à ne pas louper : Le homard bleu à la nage et la Fleur de vacherin.
Liquides : Quand l’embarras du choix n’est plus un embarras.
Prix : Carte gold, Palace oblige.
En pratique
Orangerie
Four Seasons George V
31 avenue George V
75008 Paris
Téléphone : 01 49 52 72 24
Ouvert tous les jours
Réservations acceptées
Menu Déjeuner : 75 €
Menu Dégustation : 125 €
A la carte compter entre 110 € et 140 €
Métro : George V