Gastronomie
Mandoobar : les raviolis vapeur comme à Séoul
07 OCTOBRE . 2019
L’exploration de nouveaux territoires gustatifs est un plaisir sans cesse renouvelé à Paris. La Corée s’y taille une part respectable avec plusieurs belles adresses authentiques et savoureuses, à l’image ce Mandoobar où les raviolis coréens sont à l’honneur. Voyage.
Par Thierry Richard
(Texte et photographies)
Pour qui s’est déjà attablé à Séoul, le Mandoobar, hissé à quelques rues au dessus de la Gare Saint Lazare, produit un effet de déjà-vu. Son très beau décor mêlant briques, acier et bois est en effet à l’image de ce que l’on trouve régulièrement dans les restaurants de la capitale coréenne.
Pour le parisien que nous sommes, ce petit mouchoir de poche recèle un charme indéniable : murs de brique rouge, bar en L et en bois (notre place préférée), tables et chaises hautes, lampes incandescentes, boiseries en mosaïque foutraque, ce mélange de quiétude et d’énergie a tout pour nous plaire.
Le set qui vous attend sur table est lui-même très coréen, avec ses baguettes typiques en métal et ses deux petites céramiques rectangulaires, toujours dépareillées, pour accueillir la nourriture et les sauces.
La spécialité du Mandoobar est donc, c’est écrit dessus, le mandu, un ravioli coréen cuit ici à la vapeur (il peut aussi être frit, bouilli ou grillé), dans l’esprit des Dimsum cantonais, mais avec plus de finesse dans la pâte de riz et des garnitures spécifiques. Faits maison, on les trouvera ici au boeuf et porc mélangés (Gogui Mandoo) au Kimchi (chou lacto-fermenté épicé), au boeuf mariné au soja (Boulgogui), aux crevettes et coriandre (Sewoo Mandoo), etc. Fins et délicats, on peut les commander par 6, 8 ou 10 selon les appétits.
Pour varier les plaisirs on pourra les faire suivre d’une autre spécialité du chef Kim Kwang-Loc, le tartare. Au boeuf, soja et sésame (un régal de mâche et de goût) au thon, algue et piment (un régal de fraîcheur) ou à la dorade et shiso.
Taillés de main de maître au couteau devant les convives accoudés au bar, on les déguste du bout de la baguette avec délectation, accompagnés d’un bol de riz ou d’une salade coréenne (chou, soja, poivron, radis jaune, pousse d’ail, jus de yuzu et de fruit de la passion) fraîche et délicieusement croquante.
Quand bien même les desserts sont rarement le fort de la cuisine coréenne, on se régale ici de découvertes étonnantes (toutes glacées), comme cette glace d’un noir profond dite “Coco charbon”, à la noix de coco brûlée ou de la “Pandan-Sarasin” douce et croquante, au léger parfum de vanille et de riz soufflé.
La clientèle enthousiaste qui se presse ici en nombre (il faut absolument réserver) l’a bien compris : pour goûter aux plaisirs d’une belle cuisine coréenne en petit comité c’est au Mandoobar qu’il faut s’accouder. Et c’est nettement moins cher qu’un aller Paris-Séoul.
T. R.
Résumons
Atmosphère : Bouillonnante
Bande son : Cosmopolite
Le plat à ne pas louper : Les mandus bien sûr mais aussi l’étonnante glace Coco Charbon qu’on ne trouve pourtant pas en Corée.
Liquides : Dépaysement oblige, optez pour une bière coréenne (très légère) ou un thé fermenté.
Prix : Chacun y trouvera son compte.
En pratique
Mandoobar
7 rue d’Edimbourg
75008 Paris
Téléphone : 01 55 06 08 53
Fermé dimanche et lundi
Réservations acceptées
A la carte compter entre 25 et 35 €
Métro : Europe