Voyages
Il me semble désormais que Roger est en Italie : les trésors de Rome en Automne
24 OCTOBRE . 2019
Rome, c’est une ambiance. De l’atmosphère d’une piazza à celle d’une église, du détail émouvant d’un tableau ou d’une sculpture aux délices de la région, on arpente la ville à la manière du petit bréviaire publié en 1986 par Frédéric Vitoux, véritable ode à l’Italie et ses arts.
Par Pauline Da Costa Sampieri
Sept heures. La ville s’éveille. C’est le moment (et on ira même jusqu’à dire le seul) de profiter de Saint-Pierre en solitaire ou presque. Et c’est précisément comme cela que la basilique s’apprécie le mieux : perdus dans l’immensité, éblouis par son décor majestueux, l’architecture grandiose, la Pietà de Michel Ange, le baldaquin aux merveilleuses colonnes torses du Bernin, et ce silence qui règne.
Retour au monde profane. A deux pas de la cité du Vatican, c’est l’heure du café. Pour les amateurs de capuccino, une seule adresse : La Latteria Giuliani. A boire au comptoir en discutant mi-français, mi-italien avec le patron.
Après avoir traversé le Tibre et longé les quais, on s’arrête au Palais Farnèse. La demeure Renaissance abrite l’Ambassade de France (cocorico) et la visite est obligatoirement guidée mais impossible autrement de découvrir la galerie des peintres Carrache. A sept mètres au-dessus de nous et sur vingt mètres de long, une myriade de trompe-l’oeil et de personnages se déploie. Oeuvre ultime de ces deux frères originaires de Bologne, cette incroyable fresque conclut le courant Maniériste du XVIe siècle et ouvre sur un XVIIe siècle emprunt de classicisme.
Et comme toutes ces découvertes ouvrent l’appétit, on file à deux pas, dans une adresse célèbre : la trattoria Roscioli. Un peu convenue certes, mais à essayer au moins une fois dans sa vie, notamment pour ses célèbres pâtes à la carbonara… Après ce repas délectable, direction la Piazza Navona, ou plutôt juste derrière, là où se cache un petit chef-d’oeuvre de l’architecture baroque romaine : l’église Santa Maria della Pace. Sa construction date de 1482, mais la façade que nous connaissons aujourd’hui est une modification du XVIIe siècle. L’architecte Pierre de Cortone imagine alors ce portique semi-circulaire qui donne aux lieux un aspect de théâtre miniature…
Flânez encore en direction de la Piazza del Popolo. L’heure est plus fraîche, mais il est encore temps de profiter de l’hôtel de Russie et ses jardins de 900 m2. Un hôtel historique où Pablo Picasso et Jean Cocteau ont séjourné en 1917. Atmosphère élégante, propice à la rêverie. La carte des cocktails est riche – accompagné d’antipasti : pas de meilleure façon pour terminer la journée…
La visite de la villa Médicis et plus particulièrement celle du pavillon à la pergola réalisée par Jacopo Zucchi vers 1576 est un véritable enchantement : dans le petit cabinet, les oiseaux en tous genres succèdent aux fabuleux motifs de grotesques dans une fresque incroyable de finesse. Quelques tables sont installées dehors pour déjeuner ou faire une pause. On s’attable et on contemple la ville qui s’étend à nos pieds, un vrai moment de grâce.
Dernier détour par la Galleria Doria Pamphilj. Ce palais du XVe siècle, qui abrite l’une des collections d’art les plus importantes de Rome, appartient toujours à la même famille (qui y vit encore!). C’est l’occasion de se confronter aux oeuvres des plus illustres : Carrache, Caravage, le Guerchin, Titien, Raphaël et autres Velasquez, Brueghel ou le Dominiquin…
Impossible de quitter Rome sans avoir dîné chez Dino e Tony ! Derrière le Vatican et ses foules, la via Leone IV ne paie pas de mine mais ne vous y trompez pas, la véritable pépite est bien celle-ci ! A la trattoria de Dino et Tony, toutes les générations de Romains se retrouvent et sont reçus généreusement. En cette saison, goûtez aux funghi bien sûr mais surtout l’incontournable Carciofi alla giuda… On ne vous en dit pas plus.
P.D.C.S