Auto
Hommage à la Quattroporte, la voie Royale pour Maserati
30 JANVIER . 2020
Maserati présentait au Royal Mansour de Marrakech une série spéciale de la Quattroporte, sobrement baptisée Royale. Une version hommage à la Quattroporte Série III, discrète quadragénaire qui ne s’attendait sûrement pas à ce retour inopiné sous les feux de la rampe.
Par Bertrand Waldbillig
L’inspiratrice
Dessinée par Pietro Frua, la Quattroporte première du nom est à sa sortie en 1963 l’une des premières berlines à faire rimer luxe avec sportivité. Moins confidentielle que la Lagonda Rapide, sa concurrente directe, elle permet à la firme au Trident d’exprimer sa latinité sous une nouvelle forme de carrosserie. Et surtout d’inaugurer une appellation appelée à perdurer. Lui succède en effet une anecdotique Série II (13 exemplaires carrossés par Bertone) et la Série III en 1979. Avec ses lignes tracées à l’équerre par Giorgetto Giugiaro, la longue berline en impose sans se montrer trop ostentatoire. Et remplit en cela sa mission dans l’Italie des années de plomb.
En 1986, son évolution baptisée Royale entre en scène avec un V8 4,9l porté à 300ch et quelques modifications esthétiques dont les plus flagrantes se trouvent à l’intérieur, dorénavant généreusement tapissé de cuir souple et doté d’accessoires aussi indispensables que des tablettes en bois précieux aux places arrière ou un petit frigo. Seuls une cinquantaine d’exemplaires seront produits jusqu’en 1990, avant que le modèle ne sombre dans un oubli presque total. D’où le choix surprenant de Maserati de raviver aujourd’hui une appellation qui n’évoquera pas grand-chose au commun des mortels. En vérité, une excellente idée … et voici pourquoi.
Un hommage inédit
Au fil d’une histoire mouvementée, Maserati a certes connu des heures moins glorieuses que d’autres. Mais la force d’une marque, aujourd’hui en pleine forme, n’est-elle pas d’assumer voire de valoriser chaque épisode de son passé ? A ce titre, on ne peut que se réjouir que la marque fasse un clin d’œil aux années 1980, qui ne furent pas si moroses sur le plan commercial grâce au succès de la Biturbo.
Voici donc l’appellation Royale extraite des archives. Elle ne sera disponible que pour 100 exemplaires confondus de Quattroporte, Ghibli et Levante, ce qui veut dire que Maserati prend les commandes dès maintenant sur les trois modèles mais stoppera la production au bout de 100 voitures vendues. Une démarche relativement inédite mais commercialement non dénuée de sens.
Raffinement vintage
Comme pour la Royale de 1986, seules deux couleurs sont officiellement disponibles : Blue Royale et Verde Royale, délicieusement rétros et aussi seyantes l’une que l’autre, à tel point que l’on aimerait les voir perdurer dans la gamme. Jantes spécifiques de 21 pouces et étriers de frein couleur argent complètent une panoplie extérieure élégante mais discrète.
L’intérieur se distingue par un équipement ultra-complet (toit ouvrant, système audio haut de gamme etc), mais surtout par son cuir fauve Zegna PELLETESSUTA™, un cuir tissé exclusif à Maserati. A elle seule, cette splendide sellerie semble justifier un tarif plutôt coquet (à partir de 103 500 € pour la Ghibli). A noter qu’un cuir bicolore plus classique est également disponible. Dans tous les cas, une plaque numérotée signe chaque exemplaire sur sa console centrale.
Un V6 sinon rien
En ce qui concerne la motorisation, Maserati laisse le choix à ses clients. Pourvu qu’ils choisissent un V6. Un V6 diesel (275ch), ou essence (350 et 430ch). Le choix d’un diesel parait surprenant, mais le client est roi. Il serait d’ailleurs intéressant de connaître la répartition des modèles et des motorisations à l’issue de la commercialisation. Simple curiosité.
M comme Maserati, mais aussi Marrakech
Soucieuse de s’ouvrir à d’autres univers, comme le font d’autres marques de luxe -tous secteurs confondus- Maserati est notamment partenaire du chef italien Massimiliano Alajmo, qui fut à 28 ans le plus jeune à conquérir une troisième étoile au Guide Michelin. Il signe aujourd’hui la carte d’une petite dizaine de restaurants, dont le café Stern à Paris.
Dernier en date : Sesamo, l’autre table du Royal Mansour Marrakech, où officie déjà une autre étoilé : Yannick Alleno. Le menu transalpin est en grande partie concocté à partir de produits locaux. Mention spéciale pour le tartare de bœuf à la truffe blanche et le risotto croustillant au safran. Le Royal Mansour et ses 53 Riads (de 140 à… 1800m2 pour chacun d’eux) appartiennent à la famille royale du Maroc et jouent un véritable rôle d’ambassadeur pour tous les savoir-faire marocains. Un écrin de choix pour la Quattroporte Royale, qui célèbre également une certaine forme d’artisanat.
B.W