Aventure & RoadTrip
Plongée sous la glace : immersion dans l’univers d’Alban Michon
26 MARS . 2020
Tentés par une plongée dans un lac gelé ? L’aventurier français Alban Michon invite à se jeter à l’eau. Une initiation – testée en grandeur nature – qui ne laisse pas de glace.
Texte Frédéric Brun | Photographies © Greg Jongerlynck (courtesy Jaguar Land Rover France)
Contrairement à une tenace idée reçue, Alban Michon n’aime pas le froid. Certes, l’aventurier intrépide explore les pôles. Il s’est même forgé une réputation de spécialiste de la plongée sous glace. S’il n’a pas froid aux yeux, ce Troyen au regard bleu revendique un mode de vie tout ce qu’il y a de plus normal. Pour lui, piquer une tête dans un lac gelé doit être un frisson accessible au plus grand nombre.
Un frisson accessible
C’est pour cela qu’il a été l’un des tout premiers à créer une école dédiée à cette activité. C’était à Tignes, en 2000. Il n’avait que 22 ans mais déjà une idée bien précise de l’univers dans lequel il voulait évoluer. Forcément, avec une enfance passée à rêver devant les émissions du Commandant Cousteau, l’idée d’avoir un détendeur entre les lèvres met l’eau à la bouche.
Il développe le premier centre d’entraînement pour les équipes de plongeurs des expéditions polaires. Jean-Louis Etienne, son autre héros d’enfance, en est le parrain. Vite reconnu dans le milieu, il est appelé comme conseiller technique pour plusieurs films, notamment Un lac (Philippe Chindrieux) ou De rouille et d’os (Jacques Audiard). Certains y auraient vu un aboutissement. Pour lui, ce n’est qu’un tremplin.
L’esprit d’aventure
Dès 2010, il décide de mettre le cap sur l’aventure. Il est choisi pour l’expédition DeepSea Under the Pole, avec 51 plongées en 45 jours pour mesurer la fonte de la banquise. Puis il y aura le Groënland, et d’autres missions, dont 62 jours en solo pour traverser le passage du Nord Ouest, en 2018. Pour 20 minutes de plongée, il faut d’abord creuser la glace pendant 7 heures. Il y découvre que les températures négatives, autour de – 55°C, piquent moins que la solitude. Son credo : valoriser le caractère humain de l’exploration en mettant l’accent sur le potentiel que chacun possède pour atteindre ses objectifs.
Une initiation sous la glace
Nos objectifs, aujourd’hui, seront simples : s’initier à la sensation spéciale de l’immersion glaciale. Pédagogue, Alban Michon se fait instructeur. Il veut ce programme de découverte accessible aux plongeurs diplômés comme aux néophytes. Tel est mon cas.
Alors, patiemment, il détaille le matériel, égrène les consignes élémentaires. La lourde combinaison de néoprène s’enfile avec du talc. Une petite luge permet de transporter les bouteilles d’oxygène jusqu’au milieu du lac, où des fenêtres de plongée ont été creusées dans la glace. Un fil d’Ariane les relie. Cracher dans son masque n’appartient pas au folklore, cela évite vraiment la buée. Pas besoin de graisse, cette fois, pour faire étanchéité du caoutchouc contre la peau. Sur la banquise, ce serait indispensable. Les gants se fixent par un verrouillage d’un quart de tour.
Dans nos têtes, nous convoquons Némo, Patrick Baudry ou Mortimer. La machine à rêves est déjà en marche. La combinaison se gonfle. Les poumons s’habituent. Les longues palmes barbotent déjà. La silhouette tient sans doute d’avantage de l’otarie. Qu’importe. Il suffit de se laisser glisser dans l’eau sombre et glacée. Le visage est le seul point de contact. Réveil assuré.
Puis, le silence. La respiration accompagne la rotation pour nager sur le dos. Le plafond naturel, veiné comme un marbre de guéridon Louis XV, retient des chapelets de bulles d’air, filtre des pâles lueurs bleutées. La splendeur paisible éclabousse le regard, ressource l’esprit. Que doit être l’observation d’un iceberg !
De la banquise aux grottes de Rocamadour
Alban Michon range le matériel dans le coffre de sa Land Rover. Peu à peu, tout trouve sa place dans la partie arrière spacieuse du Discovery. Travaillant en partenariat avec Land Rover France, Alban Michon est enchanté de cet outil approprié, tout en attendant de pied ferme la livraison prochaine de son tout nouveau Defender.
Il l’a spécialement configuré et aménagé pour ses besoins. Il a hâte de partir avec vers les Vasques du Quercy. Tout jeune, avec son premier 4×4, il s’aventurait déjà dans ces petits coins du Lot, cachés dans les environs de Rocamadour, où il aime plonger loin sous le sol ; loin des parcours touristiques. Le nouveau Defender sera le véhicule idoine, il en est certain. Rendez-vous est déjà pris pour une autre plongée initiatique, dans les entrailles de la Terre cette fois.
F.B