Style de vie
L’été indien en éponge ou en lin, quelle serviette de plage choisir ?
01 SEPTEMBRE . 2020
La rentrée ? Nenni. Pour ceux qui ont la chance de profiter encore un peu de l’été, la question n’est pas de savoir où poser sa serviette. Mais quel rectangle de tissu poser sur le sable.
Les enclos érigés à la hâte sur le littoral font sans doute moins pour la distanciation sociale à la plage que le drap de bain. Petit espace de fantaisie personnelle, mini campement éphémère il est une représentation horizontale de soi. Son observation est un exercice sociologique des plus intéressants. Éponge imprimée ou fouta légère ? Passage en revue de ces bouts d’étoffe qui disent tout sur leur propriétaire…
La tribu orange
Depuis les années 30, chez Hermès, l’éponge ne se vend pas au mètre mais au carré, dans une boîte de carton orangé. Les adeptes du drap de bain Hermès forment une catégorie à part. Poissons multicolores, toucans souriants, tigres langoureux, flamands roses pimpants, équipement équestre bien rangé propagent une poésie imagée. Les modèles imprimés, apparus en 1954 sont un espace de liberté visuelle et mentale.
Mais le groupe n’est pas homogène. Les codes sont très subtils. Les adeptes des pièces vintage, élégante formule pour des serviettes datées, parfois délavées, ou, mieux, légèrement effrangées, entendent poser la nonchalance des vieilles familles sûres d’elles et économes, ou le snobisme des bourgeois fauchés.
Dans sa version noire et flambant neuve, elle permet de repérer le startupper branché, content de son insolente réussite. Si son entreprise est dématérialisée, son succès doit se concrétiser. Entre ces stéréotypes, chacun pourra naviguer à sa guise et choisir le motif permettant à ses yeux de faire la meilleure impression.
Notre avis : l’homme désireux de soigner son style se détournera évidemment des logos et ne considèrera les modèles publicitaires offerts par ses fournisseurs supposés qu’avec humour et dérision. Ou par provocation. La matière a son importance et guide en partie le choix, avec des arbitrages entre capacités d’absorption et rapidité du séchage. Le poids et la taille sont à considérer pour la charge des bagages.
Coton éponge, peigné ou égyptien ou nid d’abeille ?
Le coton est majoritairement apprécié. James Bond, autrefois, aimait tellement sa douceur moelleuse qu’il s’en était même fait faire une combinaison pour mettre en échec Goldfinger à Miami. Les cinéphiles se souviennent de cet effet bleu layette, superbement kitsch. Orlebar Brown réédite la pièce, dans sa collection 007. Reste à oser…
Notre avis : bien que lourd, le coton se montre résistant et ne se déforme pas au fil des lavages. Sa capacité d’absorption est constante, qu’il s’agisse du coton éponge, ou égyptien, aux fibres deux fois longues, ou cardé avec ses fibres courtes à l’aspect mat, et le coton peigné, le plus haut de gamme. Le nid d’abeille a ses adeptes, avec sa texture gaufrée, visuellement sophistiquée. Plus léger que l’éponge, il a la même capacité absorbante, mais il est bien moins doux.
Fouta, kikoy ou peshtemal ?
Les tenants de la légèreté ont découvert il y a une quinzaine d’années les qualités des étoffes de hammam. Elles ne sèchent pas grand-chose, mais le vent et le soleil sont en principe là pour ça, n’est-ce pas ?
Notre avis : la fouta indo-tunisienne est en coton cardé, aux fibres courtes qui diminuent son pouvoir absorbant et au toucher un peu rêche. Le kikoy, originaire du Kenya, est en coton peigné, plus soyeux et plus doux. C’est la version la plus luxueuse. Traditionnellement utilisé dans les hammams en Turquie, le peshtemal est avant tout conçu pour absorber un maximum d’eau.
Se sécher bobo-écolo avec du bambou ?
La viscose de bambou est antibactérienne et proclame un engagement. De quoi en faire le tissu du moment ? Attention, il ne se recycle toutefois pas et sèche moins vite, à la différence de son alternative, la fibre de soja.
La microfibre : la serviette des sportifs
La particularité du tissu microfibre tient à son épaisseur réduite. Elle est appréciée pour sa capacité d’absorption optimale. De plus, ce tissu ne demande que très peu de temps pour sécher.
Le lin : pour les peaux fragiles
Aussi confortable qu’écologique, le lin possède plusieurs atouts. En effet, cette fibre végétale est solide et élégante et absorbe une grande quantité d’eau et sèche vite. Matière légère résistante et durable, elle n’irrite pas la peau. Un choix des plus délicats.
F.B