Cuisine
7 livres de recettes du monde pour voyager depuis sa cuisine
08 FéVRIER . 2021
L'un des plus grands pouvoirs des livres ? Vous téléporter à l'autre bout du monde en quelques mots seulement. L'avantage des livres de recettes ? Faire exploser dans votre cuisine parfums, saveurs et souvenirs de contrées connues et inconnues. Voici donc nos 7 livres de recettes du monde, nos véritables coups de cœur pour vous faire voyager en France, en Europe et à l'autre bout du monde, tout ça en restant dans votre cuisine. Au travail !
1. Ibrik, pour bourlinguer vers l’est
Pour voyager où ? Dans les Balkans, cette région d’Europe de l’est souvent très méconnue. Pour l’auteure, il s’agit de vadrouiller « de la Grèce à la Hongrie d’un côté, et de la Turquie à la Moldavie de l’autre« .
La guide ? Ecaterina Paraschiv-Poirson est la cheffe du restaurant parisien Ibrik, un établissement à la carte tournée vers les spécialités des Balkans. Dans le livre, elle nous plonge dans sa culture, dans ses souvenirs, dans une cuisine qui donne le sourire et qui réchauffe le cœur.
Le moyen de locomotion ? Des illustrations fleuries, colorées, joyeuses et des photos alléchantes, mettant en valeur des plats pas toujours connus de notre palais, dont on ressent le lien fort avec la terre, les champs, les troupeaux des régions valorisées.
Les spécialités locales : ne rangez pas le livre avant d’avoir testé le caviar d’haricots blancs (page 15), les börek aux épinards (page 31), le shawarma d’épaule d’agneau, chips de pommes de terre (page 60) et le gâteau au fromage des Balkans (page 169).
2. De rades en comptoirs, pour longer le littoral
Pour voyager où ? Sur le littoral français, les pieds dans le sable et les yeux dans le bleu infini. Pas dans des restaurants étoilés et guindés, mais dans les rades aux tables branlantes, le café du coin usé par les habitués, dans le bistrot à l’ardoise fêlée.
Le guide ? Patrick Cadour use d’une gouaille piquante, poétique, amusante, pour parler de sa Bretagne natale. Pas celle des guides au papier brillant et autres adresses lisses, mais la Bretagne du quotidien, de ceux qui y vivent, la vivent et surtout la mangent !
Le moyen de locomotion ? Pas de photos, mais des mots qui guident l’imagination du lecteur et quelques illustrations pour insuffler une sensation de calme, de bien-être, de houle reposant en feuilletant les pages. Avant la tempête qui secoue l’estomac à la lecture des recettes.
Les spécialités locales : elles sont marines, d’ici et d’ailleurs, et puisent leur âme dans les voyages en mer et les embruns matinaux. Essayez donc le grog et glögg pour vous embrumer l’esprit, le ahi poke (salade de cubes de poisson cru page 41) et le tartare de chinchard (page 46) pour surfer sur les vagues, ou les moules à l’hydromel (page 64) pour plonger dans le littoral.
3. Dishoom, pour s’envoler à l’autre bout du monde
Pour voyager où ? En Inde, et plus précisément dans la région du Maharashtra, dans le sud de Bombay, dans le centre-ouest du pays.
Les guides ? Ils seront trois à vous tenir par la main dans ce pays fourmillant, bruyant, impressionnant. Shamil et Kavi Thakrar, les deux fondateurs du restaurant londonien Dishoom et le chef, Naved Nasir.
Le moyen de locomotion ? Les trois guides vous prennent par la main pour vous proposer une balade d’une journée complète, du lever du soleil avec le petit-déjeuner dans leur café préféré, à la tombée de la nuit avec un cocktail à siroter au Taj Mahal Palace. C’est un véritable journal gourmand/carnet de bord que les auteurs partagent avec vous, avec des mots d’une forte sensualité, force photos de la ville, récits d’anecdotes et portraits de personnages en plus des recettes.
Les spécialités locales : un petit-déjeuner avec un akoori -oeufs brouillés épicés- (page 37), samoussas à l’agneau (page 166) au déjeuner, un dahi bhalla chaat -un encas de rue- en guise de goûter (page 181) et un basmati kheer -un gâteau de riz- pour clore ce voyage express (page 297).
4. Falastin, pour vagabonder au Proche-Orient
Pour voyager où ? Après Jérusalem et l’ode à la cuisine juive, l’auteur Sami Tamimi rend hommage à la cuisine palestinienne. Celle des Palestiniens de là-bas et d’ailleurs, qui ont tous en commun de faire une cuisine de joie et d’hospitalité.
Les guides ? Sami Tamimi a fondé avec Yotam Ottolenghi le restaurant Ottolenghi. Né à Jérusalem-Est, il est passé à l’Ouest faire ses premiers pas en cuisine, avant de partir pour Tel-Aviv, puis Londres. Tara Wigley, elle, s’est formée en cuisine après une première carrière dans l’édition. Rédactrice culinaire, elle met les mets en mots pour le bonheur des lecteurs.
Les moyens de locomotions ? Dans ce livre, les recettes sont un prétexte, le voyage se faisant surtout à l’aide des mots -chaque recette est longuement racontée- et des rencontres auprès d’artisan.es et de commerçant.es des saveurs de là-bas. On y rencontre « les femmes qui fabriquent du yaourt à Bethléem » (page 53), une agronome botaniste (page 107), découvre la délicatesse des huiles d’olives palestiniennes (page 248).
Les spécialités locales : bien sûr, on ne rentre pas de ce fabuleux voyage sans avoir corné la page de la recette des falafels farcis au sumac et à l’oignon (page 62), de l’aubergine rôtie, yaourt à la feta, piment d’Alep et pistaches (page 111) ou du cheesecake au labneh, abricots rôtis au miel et à la cardamome (page 322).
5. On va déguster l’Italie, pour saluer les voisins
Pour voyager où ? Dans la Botte, les pieds dans l’eau en Sicile, le petons dans les champs du Piémont, les panards dans les terres de Lombardie.
Les guides ? Ils sont très nombreux à vous faire parcourir l’incroyable paradis gastronomique qu’est l’Italie. François-Régis Gaudry, journaliste, critique culinaire et animateur de l’émission de radio On va déguster et ses amis journalistes, chef.fes, spécialistes, artisans… ont creusé, fouiné, pour tout vous dire de la Botte.
Les moyens de locomotions ? La grande particularité de cet ouvrage et ce qui en fait sa force -outre tout ce qu’on y apprend- est la beauté des images, qu’elles soient illustrées, infographiées, cartographiées, photographiées… Elles sont belles, intelligentes, alléchantes, et permettent un voyage original et dépaysant.
Les spécialités locales : elles sont infinies ! Si vous pensiez tout connaître de l’Italie, vous allez devoir avouer que vous étiez loin du compte. Si vous êtes calés sur les gnocchis (pages 88-89), les pastas (pages 140-147), les tomates (pages 30-31) et les cafés (page 72), passez au niveau supérieur : le langage des signes gourmands (pages 10-11), la cuisine de refuge (page 96), la multitude de panettone (page 108-111) et les innombrables salaisons (pages 360-362).
6. Bazaar, pour pérégriner au Moyen-Orient
Pour voyager où ? Au cœur des marchés traditionnels (« bazar ») du Moyen-Orient, entre les étals de fruits, de légumes et d’épices.
La guide ? Sabrina Ghayour est née en Iran. Autodidacte, elle a posé ses casseroles à Londres, où elle a régalé bon nombre d’amoureux des saveurs et arômes perses et orientaux.
Le moyen de locomotion ? On peut dire que ce livre mise sur l’éclat des recettes : couleurs des ingrédients, scintillements des épices, clinquant du résultat. Le petit plus, l’auteure partage avec le lecteur ses anecdotes, conseils de préparation, infos pratiques sur les produits utilisés.
Les spécialités locales : Dans votre panier, glissez la liste de course pour réaliser les boulettes de carottes, halloumi et aneth (page 11), le cheesebombe, un fromage frais décorés avec force apparat (page 50), la soupe de maïs, pommes de terre et cheddar (page 64) ou encore les roulés à la cannelle en mode baklava (page 220).
7. Sun and rain, pour galoper en Slovénie
Pour voyager où ? La Slovénie, pays peu connu pour sa gastronomie. À tort, car l’une des plus grandes cheffes y reçoit les épicuriens du monde entier. Mais c’est surtout à travers les terres, les montagnes, les fermes, les jardins, les producteurs et productrices qui rendent possibles les merveilleuses assiettes d’Ana Roš, qu’on voyage dans ce livre.
La guide ? Si vous êtes un mordu de haute gastronomie, alors vous connaissez cette cheffe autodidacte, qui a commencé par une carrière dans le ski avant de débarquer dans le restaurant de ses beaux-parents : Ana Roš a fait l’objet d’un épisode de la série Chef’s Table. Sa cuisine est un minutieux équilibre entre la tradition culinaire d’un pays enlacé par l’Italie, l’Autriche, la Hongrie et la Croatie et la modernité d’une femme qui veut faire découvrir les trésors culinaires de son pays.
Moyens de locomotion ? Ce livre est une grande réussite, de par les photos sublimes qui font plonger le curieux dans un pays magnifiquement vert et vaste. Mais aussi par les textes qui racontent l’histoire d’un pays, un terroir, une histoire ; celle de la cheffe et de son intime réussite gastronomique, dans le cercle très fermé des plus grands chefs cuisiniers. La lecture est ponctuée de photographies de plats, érigés en œuvres d’art, dont les recettes sont à retrouver à la fin.
Les spécialités locales ? Ce sont les plats signatures, les plats qui rendent hommage aux producteurs de la région d’Ana Roš, comme la langue de boeuf (page 56) des bêtes des producteurs locaux, le pissenlit (page 96) qui poussent partout dans la Vallée de Soča ou encore le praliné de rose musquée (page 157).
A.L-J
En librairie
Ibrik, ma cuisine des Balkans, Ecaterina, édition Marabout, 25,00 €
De rades en comptoirs, Patrick Cadour, les éditions de l’Epure, 20,00 €
Dishoom, bon baisers de Bombay, Shamil et Kavi Thakrar et Naved Nasir, Hachette éditions, 35,00 €
Falastin, Sami Tamimi et Tara Wigley, Hachette éditions, 35,00 €
On va déguster l’Italie, François-Régis Gaudry, éditions Marabout, 42,00 €
Bazaar, fabuleuses recettes végétariennes, Sabrina Ghayour, Hachette éditions, 24,95 €
Sun and rain, Ana Roš, éditions Phaidon, non traduit, 49,95 €