Hôtels & Chambres d'hôtes
Voir du pays sans le quitter à la Colline du Colombier
Un week-end entre campagne charolaise et bords de Loire
09 MARS . 2021
Le contexte sanitaire n’empêche pas de rêver ni d’envisager sa prochaine échappée. Jamais l’envie de voyager n’a semblé aussi forte et le besoin de se projeter aussi irrésistible ! On a testé pour vous la Colline du Colombier, en Saône-et-Loire, l’auberge perdue en pleine nature de la famille triplement étoilée Troisgros.
Le temps s’arrête. On ne compte plus les kilomètres, les yeux rivés sur le GPS. On se perd (une fois, puis deux) en prenant plaisir à s’enfoncer dans une campagne verdoyante, plongés dans un paysage paisible, sur les rives de la Loire, à mi-chemin entre le Beaujolais et la Bourgogne.
C’est à Iguerande, petit village de Saône-et-Loire, qu’on pose nos valises pour vivre un instant de poésie dans un décor de pâturages. Un moment unique, déconnecté, suspendu. La Colline du Colombier, c’est un lieu ouvert en 2008 qui incarne la première fugue « nature » de la famille Troisgros – véritable légende de la gastronomie française – à une vingtaine de kilomètres de Roanne, leur fief historique.
Séjourner dans les cadoles de la Colline du Colombier
Marie-Pierre et Michel Troisgros ont eu la bonne idée de confier la conception du lieu à l’architecte Patrick Bouchain. Sa mission ? Transfigurer une vieille ferme à l’abandon en une auberge contemporaine. Et traduire en un lieu la vision d’une hospitalité intime, sensible et sincère.
En pénétrant dans le domaine, on découvre le Grand Couvert, l’ancienne étable reconvertie en restaurant. Un peu plus loin, la longère et la tour (le Colombier) ont entièrement été restaurées et magnifiquement réhabilitées. Et puis les cadoles, qui empruntent leur nom aux anciens abris des vignerons bourguignons, matérialisées ici par des huttes d’un nouveau genre, sortes d’ovnis architecturaux : trois incroyables cabanes métalliques aux formes arrondies, dressées sur pilotis. C’est ici qu’on s’installera le temps de quelques nuits.
La cadole s’ouvre sur une grande pièce à vivre qui accueille les iconiques Mushroom de Pierre Paulin, clin d’œil moderne dans ce cadre rural. A l’extérieur : une grande terrasse de bois, suspendue au-dessus du vide. Comme un balcon sur la nature. Au fond de la cadole, la chambre à coucher, dont les parois sont recouvertes de lanières de chanvre entremêlée, a été pensée comme un nid d’oiseau.
Au salon, d’où s’échappe un parfum de bois brûlé, on se prélasse. Un conseil : on troque la télévision – dont on oublie volontiers l’existence – pour la bibliothèque et sa sélection courte mais pointue de bouquins d’art et d’architecture. Oui, vous êtes ici pour rêver, pour contempler, pour vous isoler, respirer. Ici, les nuits ne peuvent que tenir leurs promesses.
Le matin, à la fraîche, on nous dépose sur le pas de la porte un panier rempli de produits locaux. Souvenir heureux du miel maison, à tartiner sur le pain frais. Les ruches sont lovées à une cinquantaine de mètres de la cadole : c’est là que la notion de circuit (très très) court prend tout son sens.
Là, on goûte au vrai luxe. Celui qu’on aime et qu’on défend, celui de l’essentiel, de l’espace, du calme, du cadre. On comprend vite que rien ne perturbera la quiétude et l’apaisement qui opèrent ici en maîtres.
Les bords de Loire et la campagne charolaise
Pour s’imprégner du lieu, on opte pour une longue balade à pied autour du domaine, jusqu’au Rio (un nom qui pourrait évoquer celui d’une boîte de nuit locale mais qui désigne ici un bras d’eau des bords de Loire).. Et comme la balade fut longue, vous ferez bien une petite sieste ? Ah, l’herbe réchauffée par le soleil pour matelas, le seul mugissement des charolaises pour playlist…
Virus oblige, en attendant de pouvoir s’attabler au restaurant et savourer une cuisine franche, qui valorise le terroir et respecte le produit ; et à défaut de vouloir pousser jusqu’à Roanne et son Central, le café-restaurant de la famille Troisgros pour récupérer son menu version click and collect… On se prépare à un pique-nique façon déjeuner sur (l’herbe) les bords de Loire.
Évidemment, nos hôtes ne partageant pas naturellement avec nous leur liste secrète de producteurs et de fournisseurs alentour, on décide de sillonner le coin en quête de pépites locales à déguster.
Glanés au fil de nos rencontres : une quille minérale et fruitée du Domaine de la Roche des Bancs (vignoble bio confidentiel, on vous le recommande), les petits fromages de chèvre charolais AOP de la ferme de Jean-François, un fabuleux pain au levain cuit au feu de bois du côté de Dyo…
En chemin, soyez curieux ! Faites un détour par le joli bourg de Semur-en-Brionnais pour y découvrir son château médiéval, son église romane, sa chapelle, ses anciennes maisons, ses vieilles pierres… L’âme d’un vrai village français (oui, on sait, on fait chauvin).
La Colline du Colombier, le luxe de l’authentique
La Colline du Colombier (et ses environs), c’est un instant suspendu, un tête-à-tête avec la nature, un moment de déconnexion à quelques heures de chez nous. C’est une auberge réinventée, un regard familial passionné sur un terroir et une nature bruts, sublimés.
C’est l’une de ces rares adresses où, à peine partis, on pense déjà à la prochaine fois. L’une de ces adresses fétiches, qu’on voudrait presque secrètes, qui incarnent cette vision d’une hospitalité enchantée à laquelle on adhère tant : authentique, singulière, radicale, durable.
G.B
On y va ?
La Colline du Colombier,
71340 Iguerande
T. 03 85 84 07 24
Les cadoles, gîtes pour 2 personnes, 2 nuits mimimum
300 euros par nuit
Vous pourrez aussi séjourner dans la Tour ou la Longère, gîtes pour 4 personnes, 2 nuits mimimum
350 euros par nuit