Culture
Beau livre : Voyages extraordinaires
L'art du voyage à la Louis Vuitton
28 AVRIL . 2021
Le voyage sous toutes ses formes, c’est-à-dire par tous ses moyens de locomotion. Tel est le propos du livre paru ces jours-ci, que nous propose Francisca Mattéoli et qui emprunte son titre à Jules Verne. Ce beau livre dense, co-édité par Xavier Barral et Louis Vuitton, a permis a l’illustre maison d’ouvrir ses archives à l’écrivaine. Pour un voyage immobile. On le feuillette ensemble.
Stand Louis Vuitton lors de la première Exposition internationale de locomotion aérienne, tenue à Paris du 25 septembre au 17 octobre 1909. Paris, Archives Louis Vuitton Malletier. © Bridgeman Images
A travers une cinquantaine d’épopées illustrées, ce sont tous les voyages, toutes les aventures, les départs et les aventures humaines en tous genres qui sont mis à l’honneur. L’auteure chilienne de mère écossaise y explore les moyens de locomotion sans volonté encyclopédique -ce qui nous rend l’ouvrage encore plus agréable.
Thérèse Bonney, Le Voyage en avion, vers 1927. Les bagages frappés d’un V ont été personnalisés par Gaston-Louis Vuitton. Paris, Archives Louis Vuitton. © Archives Louis Vuitton Malletier, Paris
On feuillette avec joie ces saynètes du voyage, avec en tête la recommandation de Mattéoli « il ne s’agit pas d’un ouvrage encyclopédique, il ne demande aucune compétence particulière. Il ne délivre pas non plus une masse de connaissances, n’est nullement scientifique, géographique, ethnologique, météorologique, que sais-je encore. Il n’est que le prétexte à partir,à s’évader, vers un monde de rêves qui se sont réalisés, puis inscrits dans l’Histoire et l’imaginaire collectif, transformant une époque, nos existences, parfois même nos destins. »
L’Aviateur, dessin publicitaire de Pierre-Émile Legrain, vers 1910. © Archives Louis Vuitton Malletier, Paris
On croisera au fil de notre lecture, entre autres, le comte Ferdinand von Zeppelin et ses dix-huit petites minutes de voyage au-dessus du lac Constance, Henri Ford le self-made man qui promet des heures glorieuses aux États-Unis, Lawrence d’Arabie à dos de chameau, les steamers de la famille Cook qui glissent, entre luxe et volupté, sur les eaux du Nil, le raffinement inouï de l’Orient-Express.
Henri Pecqueur, secrétaire général du raid, et l’explorateur Georges-Marie Haardt au campement d’Hindi, au Cachemire, vers 1932. © Archives Louis Vuitton Malletier, Paris
Mais ce sont aussi l’ancêtre de l’hélicoptère, le tour du monde d’Harriet Clark Fisher en locomobile, le ballon de Nadar à la suite des frères Montgolfier, la conquête du Pôle Nord et jusqu’aux pousse-pousse, éléphants de transport, chiens de traîneaux, chevaux et autres automobiles ou bicyclettes européennes, sans oublier notre préféré : le Tilbury, sorte de chaise à porteur ultra légère entièrement démontable, qui se range… Dans trois grandes malles en Vuittonite rouge, évidemment. Une grande première, qui permet à la fantasque Blanche de Clermont-Tonnerre de parcourir les contrées lointaines de la Perse.
On pourrait continuer la liste infinie et pourtant non-exhaustive de cette petite bible des moyens de locomotion et de rêve. Mais on vous laisse trouver votre tapis volant à vous.
E.C | Photographie à la une : la voiture de Jean du Taillis est embarquée sur un bac improvisé à destination de Djerba, dans le Sud tunisien, 1923. © Archives Louis Vuitton Malletier, Paris / colorisation Sébastien de Oliveira.
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