Vélo
Tendance : le vélo Gravel, qu’est-ce que c’est ?
27 AVRIL . 2021
Evasion, le mot trotte dans nos têtes depuis des mois. D’où notre envie de vous parler de liberté au grand air, de grands espaces, de forêt à l’odeur d’humus et de chemins de traverses sans ronronnements de moteur ni contraintes d’attestation… Certes, il faut que vous soyez un peu sportif pour nous suivre. Mais il n’est pas nécessaire d’être à fond. C’est le charme de la nouvelle tendance dans le cyclisme, matérialisée par le Gravel. Cette expression anglo-saxonne évoque les sentiers de gravier que vous pourrez emprunter avec ces nouveaux types de vélos, un mix de VTT et de cyclo-cross avec une petite touche de routier. Tout en effleurant un peu la technique, tentons d’explorer l’esprit qui anime le Gravel.
© Steven Le Hyaric
Mais que veut dire un vélo Gravel ?
Vous vous êtes peut-être dit que vous feriez volontiers des virées à vélo pour vous aérer, mais rouler sur l’asphalte avec un cuissard et un maillot lycra ne vous enchante pas. Se faire doubler par des voitures qui vous frôlent à 80 à l’heure, ça décourage vite. Et puis tous ces plateaux, la raideur du cadre et l’inconfort de la selle qui vous cassent au bout de deux heures, il faut vraiment être mordu.
Alors le VTT peut-être ? Mais ce vélo est, en général, assez lourd et donc pas idéal sur la route. C’est plutôt casse-cou comme son acronyme (vélo tout terrain) le cache et on en revient tout crotté ! Reste le cyclo-tourisme, qui n’est adapté qu’à l’itinérance sur route.
Un constat que des passionnés de vélo ont fait il y a quelques années, en Californie où l’on cultive un art de vivre confort, détente et plaisir. Désireux de rompre avec la notion de performance sur route et de défonce dans les descentes à tombeau ouvert, ils ont donc eu l’idée de faire un cycle adaptable aux circonstances géographiques, un mix entre route et chemin, entre bitume et caillasse.
Un vélo pour le seul plaisir de pouvoir rouler partout au gré de ses envies, dans de bonnes conditions, aussi bien sur la distance que sur la musardise, en montagne comme sur le plat. Une monture qui sort des catégories un peu rigides, parfois même antagonistes entre pratique Route et VTT. « Le Gravel, c’est la nouvelle randonneuse, explique Julien Sommier, responsable magasin chez Steel Cyclewear à Paris. C’est vraiment un vélo à tout faire ».
« Le Gravel, c’est la nouvelle randonneuse » – Julien Sommier
Avec le Gravel, chacun adapte ses sorties à ses envies. Un vélo juste pour s’amuser, éventuellement s’éclater sur des pentes un peu raides ou flâner sur de petites sentes sablonneuses. Un vélo confortable sur les pavés de Paris comme dans un chemin forestier ou en itinérance quelques jours en mode bikepacking. « Les fabricants ont compris qu’ils pouvaient proposer aux amateurs d’espace et de liberté un nouveau type de vélo en utilisant la technologie de pointe des différents cycles existants » analyse Olivier Brunaud, guide VTT du côté du Ventoux.
Quel vélo Gravel choisir ?
De fait, les Gravel sont désormais une nouvelle catégorie de vélo chez les fabricants, celle qui connaît la plus forte demande. Le hors-série Gravel que vient de sortir Vélo Vert aide à comprendre les subtilités de ces nouveaux cycles et décortique l’anatomie de ce « vélo dans son plus simple appareil ».
courtoisie Cadence Cycles
A retenir : la selle privilégie le confort au poids, la fourchette de section des pneus est large (de 32 à 50 mm), la transmission est simplifiée avec plutôt un seul plateau au pédalier et jusqu’à onze pignons (la chaîne doit être de bonne qualité…), les pédales acceptent des chaussures de marche (ce n’est pas le cas des vélos de route) et les freins sont de plus en plus à disques, technologie oblige.
Le choix du guidon reste personnel. Cintre plat (pardon, flat bar…) ou typé route, pas de dogme nous dit-on, illustrant la philosophie de ces nouveaux vélos construits en aluminium, en carbone mais aussi en acier, matériau préféré par Mael Jambou, jeune artisan qui a créé en 2019 son entreprise Cycles Cadence. Il fabrique à Troyes des cadres sur mesure (une trentaine par an) en privilégiant les fournisseurs français ou européens. Du très haut de gamme.
© Florent Schneider
« Ce qui était une niche, il y a encore deux ans explose désormais. La demande dépasse celle des VTT » note Mael Chapeau, chargé de communication chez Origine cycles, une société créée en 2012 à Somain (59) par des passionnés qui assemble des vélos à la carte, vendus sur son site internet ou dans son magasin d’usine. « On vend nos vélos en direct et le client choisit un modèle configuré selon ses choix ». Et son budget …le carbone multipliant par trois le prix d’un cadre alu ou acier.
Le succès du vélo gravel, y compris chez les femmes
Le succès des Gravelman qu’organise un des pionniers de la discipline, Steven Le Hyaric, 33 ans, est aussi là pour attester de ce nouvel engouement – y compris auprès des femmes !
Cet aventurier des temps modernes, seul cycliste à avoir traversé l’Himalaya à vélo d’est en ouest sur le Great Himalaya Trail, (2000 km et 90 000 m de dénivelé en 51 jours en autonomie) avoue être surpris par le succès de ses raids initialement organisés pour une bande de copains. Prochain rendez-vous : Paris-Deauville, départ 6h le 7 mai, 350 km de liberté, d’aventure et de dépassement jusqu’à dimanche 9 à midi. « Après des années de rangement du vélo dans des boîtes, par type de pratiques sectaires, le Gravel efface les frontières pour que chacun (re)trouve le vélo qui lui ressemble » conclut Sébastien Corradini, rédacteur en chef de Vélo Vert.
P.M-C
A lire : Vélo Vert Hors série, Gravel le vélo de l’aventure au quotidien dans les kiosques
Trouver son vélo gravel
Steel Cyclewear,
58 Rue de la Fontaine au Roi,
Paris XIe
Cycles Cadence,
54 Avenue Jean Jaurès,
10600 La Chapelle-Saint-Luc
Origine cycles,
ZA La Renaissance, 638 Rue Léonard de Vinci,
59490 Somain
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