Un week-end à la pêche, mode d’emploi

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01OCT. 2021

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Un week-end à la pêche, mode d’emploi

01 OCTOBRE . 2021

Écrit par Thibaut Mortier

Back to basics. Comme le vélo a effectué son grand retour, la pêche, amateur ou sportive n’en finit plus de faire des remous. Citadins en mal de sensations fortes, artistes comme notre ami Olivier Masmonteil, même le PSG s’y est mis. C’est dire ! On vous embarque dans notre week-end à la pêche. Et vous on explique tout le rituel, histoire que vous fassiez mouche.

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Notre ami Hardi et artiste Olivier Masmonteil, bien équipé, en pleine partie de pêche en Corrèze.

Les essentiels de la pêche

C’est décidé, on part deux jours pêcher en Corrèze. Souvenez-vous, on vous avait déjà fait part de cette passion naissante dans nos colonnes. Mais que les amoureux de la nature se rassurent, nous parlons ici de pratique Catch & release, qui consiste à pêcher puis à relâcher ses proies, vivantes. Les praticiens utilisent des hameçons sans ardillons et des épuisettes à mailles très fines pour ne pas abîmer les poissons. Ils sont entrainés à pêcher sans ôter le mucus des poissons et à traiter leurs partenaires avec délicatesse. Ils les remettent d’ailleurs à proximité du courant et se plaisent à dire que le poisson repart de lui-même quand il a retrouvé ses esprits.

Comme dans un célèbre sketch des Inconnus, la différence entre un bon pêcheur et un mauvais pêcheur… c’est la planification. Quelques jours avant la partie de pêche programmée, il faut repérer les lieux, regarder la météo, pour bien anticiper son week-end de pêche en Corrèze. On cherche un gite sympa. Pas spécifiquement dédiés aux pêcheurs. On privilégiera pour les novices des rivières publiques, qui sont bien cartographiées, répertoriées, indiquées et où il est relativement facile de pêcher. Deux ou trois jours avant la date fatidique, on commence à être à peu près sûr de son coup. Ne reste qu’à regarder les niveaux d’eau, pour s’assurer que les rivières vont être en ordre.

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L’avantage de la Corrèze, c’est qu’en fonction de la météo on peut choisir la Dordogne qui est très large, mais si elle est trop haute car il y a de la pluie, il est possible de rebasculer facilement sur des petits ruisseaux de haute Corrèze toujours pêchables. Reste à prévoir l’équipement idoine.

Indispensable pour ne pas avoir trop frais et pêcher avec chic comme il se doit. On prévoit toujours du matériel de pluie : bottes (Aigle), wadders (Sims), casquette, sac à dos étanche HPA, gilet de pêcheur et la montre étanche assortie (HPA également) ainsi que le couteau du même tonneau. La montre grand air, dont le fond du boîtier est gravé d’un saumon, aide à soutenir la survie des saumons sauvages en atlantique, et prouve, si besoin était, que les pêcheurs sont soucieux de leur environnement. Look sportif, genre Rolex vintage, avec bracelet en cuir, cadran marron et petit saumon à 12h. Les indexs luminescents sont parfaits pour les matinales ou les nocturnes de pêche.

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La préparation du week-end à la pêche

Mais passons aux choses sérieuses, le matos de pêche : canne, moulinets et boîtes de mouches se trouvent chez Ardent pêche, une boutique de Caen dotée d’un super site en ligne pour commander notamment la soie, le fil et tous les accessoires. Il faut des mouches d’exception de chez Gérard Piquard (les mouches de Gérard), le meilleur monteur de mouches de France, c’est bien la moindre des choses. Indispensable également : emporter dans sa valise deux jours de casse-croûte : la plupart des pêcheurs sont attachés à des choses de qualité ou d’exception. C’est souvent l’occasion de sortir une belle bouteille de Pommard, de Grange des Pères ou de Château Canon qui va être bue au bord de l’eau, avec un pâté-croûte d’Emeline Aubry, un jambon ou une terrine sympa. Le tout emballé dans une glacière, sans oublier des verres fins pour que ce soit agréable à boire !

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Idéalement, il faut un groupe de trois ou quatre personnes. On se donne rendez-vous au Pont de Saint Yreix-le-déjalat sur la Corrèze, dans sa partie la plus haute pour pique-niquer à l’heure du déjeuner le vendredi. C’est le moment des retrouvailles, l’occasion d’évoquer des souvenirs de pêche comme l’année précédente sur l’Andelle avec une éclosion de mouches de mai exceptionnelles. Ou d’échanger des blagues légères. Chez les pêcheurs, les deux ne sont pas incomptables, loin de là.

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Alors on monte son matériel, on découvre celui des autres, comme le dernier moulinet semi-automatique de chez Peux, par exemple ou l’ultime canne Sage. On se répartit chacun une zone de pêche et on se fixe un point de rendez-vous au bout de deux heures pour faire le point et ensuite se déplacer sur un autre parcours.

Chacun démarre un peu sa pêche à lui, avec sa mouche fétiche de départ, qu’il monte automatiquement sur sa canne, quelle que soit la météo. Pour Olivier Masmonteil (dont on vous a souvent parlé dans les Hardis) c’est une “oreille de chevreuil” montée en hameçon de 14 signée Gérard Piquard. “Cette mouche a l’avantage d’imiter à peu près tous les insectes présents sur l’eau, c’est une mouche dite d’ensemble. Elle est tout aussi efficace quand elle flotte que légèrement humide lorsqu’elle coule sous la pellicule de l’eau” nous confie l’artiste.

 

Le temps de la pêche, conversations à la mouche

Chaque pêcheur observe ainsi les indices que peuvent lui donner la rivière : présence d’insectes sur l’eau, température, lecture du courant, météo. Il doit essayer d’imaginer là où se trouve le poisson, d’identifier les gobages. Il lui faut comprendre l’écosystème : est-ce que le poisson s’alimente avec beaucoup d’insectes très caloriques, ou le poisson est-il léthargique parce qu’il fait froid, et se nourrit-il peu ?

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Sur ces petites rivières de Corrèze, les poissons sont assez opportunistes, ils ont besoin de beaucoup de nourriture. Alors ils se postent généralement  au bord des pierres, immergées ou en surface. Ils se stabilisent pour instinctivement attraper ce dont ils ont besoin à portée de gobage.

Au pêcheur d’essayer de comprendre dans quel moment est le poisson. “Avec cette mouche, j’essaie de la faire passer près des truites et des pierres, poursuit Masmonteil. Le gobage est très vif, et sort généralement le pêcheur de ses pensées”. Pour lui comme pour beaucoup, justement, ces moments au bord de l’eau c’est aussi l’occasion rêvée de faire vagabonder ses pensées. “Ce que j’aime beaucoup dans cette pratique c’est la sensation que mes pensées suivent le fil de l’eau. Quand on est immergé avec de l’eau jusqu’à la taille, on a le sentiment que les pensées suivent le flot de la rivière. C’est un moment de plénitude en quelque sorte qui apporte de la sérénité. Comme si l’élément aquatique avait cette capacité de développer une forme de pensée très particulière, très fluide”.

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Ce n’est sans doute pas la moindre des raisons pour ce nouvel engouement de la part des citadins du monde d’après. Le vendredi après-midi c’est un peu la prise de contact avec un coin de pêche, le nouvel arrivant essaie de retenir les expériences de ceux qui connaissent. La vraie partie de pêche, elle, c’est bien connu, commence le samedi matin. On se lève tôt et après un solide petit-déjeuner à base d’andouille, on se retrouve au bord de l’eau. Chacun définit le parcours qu’il souhaite faire et on part pour 4 à 5 heures de pêche, de 8 h à 13h environ. Le reste du week-end n’est une répétition, une succession de parcours et de bonnes bouffes.

Sur le plateau de Millevaches, certains vont vouloir pêcher la Corrèze à nouveau, d’autres la Vézère, ou encore les sources de la Vienne, au nord du département. Pourquoi ne pas choisir les affluents de la Dordogne : le Doustre, la Luzège et la Diège ? Un vaste programme en tout cas, qui a de quoi occuper tout un week-end et bien plus. Et quand les conditions sont bonnes, on se retrouve tous en fin de journée au Pont de Monceaux, sur la Dordogne entre Argenta et Beaulieu, un des hauts lieux de la pêche. Cette partie de la Dordogne qui a vu tous les plus grands pêcheurs se retrouver pour pêcher la truite et l’ombre à la mouche, vous verra peut-être rivaliser du moulinet et taquiner les légendes locales.

T.M

 

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