Les Hardis au ski 

Depuis le Moyen Âge, des bergers font brouter leurs troupeaux autour de la source d’eau chaude de Saint-Gervais, en bas du Mont-Blanc, au cœur de la haute-vallée de l’Arve. Curieux, un notaire royal du nom de maître Gontard, fait analyser l’eau du village en 1806 et découvre ses vertus phénoménales : un fort taux de minéraux, capable de soigner diverses pathologies. Dès 1807, le tout Paris se rue aux thermes de Saint-Gervais. Aujourd’hui, Saint-Gervais Mont-Blanc s’étend sur 8761 hectares et offre les charmes d’un village authentique où cohabitent pittoresque et modernité. L’ancrage de la culture montagnarde s’y transmet de génération en génération.

Quant au patronyme Mont-Blanc, il se suffit presque à lui-même pour laisser à l’imaginaire le soin de se métamorphoser en alpiniste de ce jardin féérique qu’est le plus haut lieu de la chaîne des Alpes. On découvre d’abord la montagne tout là-bas, entre ciel et terre, elle qui a suscité effroi, attrait puis séduction. Ceux qui côtoient ces paysages alpins l’hiver le savent, on ne peut se faire une idée juste des hautes montagnes avant de les avoir parcourues. Oui, c’est un peu cliché et ça manque d’originalité, mais je rêve secrètement de gravir le Mont-Blanc. Quoi qu’il en soit, les Alpes restent un lieu fascinant : l’immensité, les points de vue terribles et charmants qu’on y rencontre sont faits pour nourrir l’imagination. Alors, qu’est-ce qu’on fait à Saint-Gervais Mont-Blanc ?

1. Prendre le tramway du Mont-Blanc

Ce tramway, les locaux l’appelle TMB et il part du Fayet à 580 m d’altitude pour arriver au Nid d’Aigle, à 2 372 m, après douze kilomètres de douce ascension. Les alpinistes en quête du sommet du Mont-Blanc par la voie royale l’empruntent mais il permet aussi aux contemplatifs et à tous les autres d’accéder à l’immensité de la haute montagne en toute décontraction. À bord, les paysages grandioses défilent et le plus haut sommet d’Europe se dévoile plus proche que jamais.

Un peu d’histoire

Dès 1835 de nombreux projets ont été soumis pour l’installation d’une remontée mécanique qui mène au sommet du Mont-Blanc. Les travaux du train à crémaillère le plus haut de France démarrent en 1906. Le défi technique fut colossal, le chantier prend son temps et la ligne ouvre au public en 1913. Plus d’un siècle après, Anne la verte, Jeanne la rouge et Marie la bleue, les trois rames du TMB, se relaient pour permettre aux voyageurs de rejoindre, en hiver, le domaine skiable des Houches ou les nombreux chemins de randonnée, en été.

Le conseil des Hardis : de nombreuses randonnées pédestres sont proposées au départ des gares du TMB. Vous souhaitez atteindre le Nid d’Aigle ? Il faudra attendre l’été.

2. Faire une escapade en raquettes

Pas moins de huit boucles de différentes longueurs – 37 km de pistes au total – attendent les épicuriens à la recherche du plaisir de la randonnée hivernale en raquettes. Le grand air vous tend les bras, les paysages idylliques au cœur des Alpes, les sapins vêtus de leurs manteaux blancs et la douceur de cette neige plus blanche que blanche. Quel que soit l’itinéraire, ici tout invite à la contemplation, loin des remontées mécaniques et de la foule bruyante. Bien sûr, l’air y est vif et parfumé. Au milieu de ces forêts inhabitées, des vallées et des crêtes, se dressera une espèce de sensation de liberté unique.

Un peu d’histoire

Si vous l’ignorez, la raquette à neige, dite simplement raquette (à ne pas confondre avec la raquette de tennis, de squash ou de badminton) est un accessoire qui permet de se déplacer à pied sur des couches épaisses de neige sans consistance. À l’origine spécifique aux régions enneigées d’Amérique du Nord et de Sibérie orientale depuis des millénaires, cette pratique est désormais prisée des touristes en Quechua. Mais pas que !

Le conseil des Hardis : partez pour une vraie randonnée en famille au point culminant de Saint-Gervais Mont-Blanc. Après ça, le ski ne vous paraîtra plus jamais comme un effort !

3. Se lancer dans le ski de randonnée

Le ski de randonnée se pose comme une discipline de loisir se pratiquant en famille ou entre amis, généralement en milieu non aménagé, sur neige non damée avec des pentes faibles à moyennes. Il permet ainsi de se déplacer avec aisance et célérité dans des espaces naturels hors des pistes, plus sauvage. Bien entendu, il faut monter par ses propres moyens, ce qui réchauffe les âmes (et le dos). Le ski de randonnée peut parfois être désigné sous le nom de ski backcountry.

À Saint-Gervais, on note trois itinéraires de jour, entre le Mont Joly, le Mont Joux et le Mont d’Arbois. Il existe aussi un atypique itinéraire nocturne. Avec l’émergence de la pandémie de la Covid-19 et la fermeture contrainte des stations durant la saison dernière, la pratique de la randonnée à ski, qui ne nécessite pas l’utilisation de remontées mécaniques, connaît un engouement sans précédent.

Un peu d’histoire

Il est peu aisé de définir avec précision l’origine de ce sport puisque l’homme skie depuis environ 4000 ans. La trace des premiers skis a été trouvée sur des peintures rupestres de Norvège. D’abord utilisé en dehors des montagnes, le ski arrive dans les Alpes au XIXe siècle : le premier raid à ski connu aurait eu lieu du 19 au 23 janvier 1897, par le géologue Wilhelm Paulcke qui réalise la traversée de l’Oberland bernois. C’est dans les années 1930 que se fait véritablement la séparation entre ski de randonnée et ski alpin. À la fin des années 1960, un nouveau tournant s’opère lorsque des skieurs se mettent à rechercher la difficulté pour le plaisir, on voit alors apparaître le ski de montagne.

Le conseil des Hardis : avant vos randonnées, achetez local, charcuterie, fromage et même boissons – comme cette bière artisanale, la Brewhouse 74, réalisée à l’ombre du Mont-Blanc dans une micro-brasserie locale – et optez pour le déjeuner sur neige.

4. Tenter le ski Alpin

Nul besoin de vous faire un dessin, le ski c’est la vie ! Des sensations de vitesse presque aériennes, une liberté certaine et une légèreté de mouvements à séduire le moins sportif d’entre nous (on n’est pas tous adeptes des pistes noires !). Les deux domaines, Évasion Mont-Blanc et Les Houches / Saint-Gervais, cumulent 255 pistes sur plus de 500 km et pas moins de 124 remontées mécaniques de 850 à 2 353 m d’altitude.

Si vous n’êtes pas un pratiquant assidu depuis l’enfance, ce qui arrive bien trop souvent hélas – vos parents sont les premiers responsables – plusieurs stations de ski font de gros efforts pour faciliter l’apprentissage du ski, enfants comme adultes. Saint-Gervais ouvre cet hiver un nouvel espace débutant à 1840 m d’altitude. Cette zone de ski progressif inédite possède tous les avantages pour un skieur débutant effrayé par la pente : pistes larges, pentes douces étudiées, tapis couvert moderne, téléski à enrouleur pour une montée aisée…  La cerise sur le gâteau, et ce peu importe votre niveau : le panorama sur la chaîne du Mont-Blanc. « J’aime les panoramas » résumerait Hubert Bonisseur de la Batte.

Un peu d’histoire

Provenant en toute logique des pays Scandinaves, surtout la Norvège en fait, le ski alpin est un dérivé du ski nordique. Quoique sujet à controverses, certains historiens estiment que la pratique est apparue au cœur d’Asie Centrale, plus précisément dans l’Altaï, une sorte de « Tibet russe » situé au centre de l’Eurasie en Sibérie de l’Ouest. En France, il faut attendre l’exposition internationale de 1878 pour voir apparaître les premiers skis conçus pour la descente. En 1900, l’Armée importe la pratique du ski en France afin de favoriser le contrôle de l’espace alpin à la frontière franco-italienne. Le ministère de la Guerre crée en 1904 une école de ski normale à Briançon.

Le conseil des Hardis : cet hiver, essayez la gamme de ski tout en bois, fibre de lin et résine Greenpoxy 56 de chez Tardy ! Trois modèle, typé pur piste, modèle polyvalent avec rocker avant et talon plat et modèle Big Mountain avec rocker avant / arrière et double spatule et.

5. Profiter des adresses gourmandes de Saint-Gervais Mont-Blanc

C’est bien connu, le ski ça ouvre l’appétit. Ça rime aussi. Avis aux amateurs qui se demandent où se retrouver autour d’un bon repas ou d’un verre, à Saint-Gervais les bonnes adresses pour ripailler agréablement ne manquent pas. Bien sûr, on goûtera aux curiosités locales, on attisera ses papilles avec la gastronomie de montagne, qu’elle soit traditionnelle ou revisitée. Et il y en a pour tous les goûts et toutes les envies.

Petit dernier du village, le BJ’s Café, un lieu inédit composé d’un showroom dédié au négoce d’autos de collection et agrémenté d’un snack bar qualitatif et atypique. On appréciera aussi le Mont-Jolu, nouveau spot de référence à Saint-Nicolas de Véroce. On y retrouve des produits locaux mis en scène par le Chef Julien Darcy déjà connu des amateurs de la Table d’Armant, autre adresse incontournable. 

Un peu d’histoire

On ne vous apprend rien, la fondue savoyarde (qui a dit fondue suisse ?) est le plat iconique de la région. Elle est élaborée, selon la préparation dite moitié-moitié, à partir de fromages locaux tels que le comté, le beaufort, le gruyère de Savoie, l’emmental ou l’abondance. Mais qui a inventé la fondue ? La question attise le débat, essayez-donc de la poser à une tablée accueillant suisses et savoyards…

Une fondue dans un igloo ? C’est possible à Saint-Gervais !

Les premières traces de recette à base de fromage fondu remontent à l’Antiquité : Homère dans l’Iliade décrit déjà un mets composé de fromage (de chèvre) râpé et fondu mêlé de vin et de farine blanche. L’officialisation de la recette, on la doit à Brillat-Savarin, un gastronome français (il a également prêté son nom au fameux formage) qui rédige en 1794, la première recette à base de gruyère, œuf et beurre. Le vin n’apparait dans la recette qu’en 1911. Dans les faits, la première mention de ce qui ressemble à la fondue apparaît en fait dans un manuscrit zurichois édité par Albert Hauser et intitulé Pour cuire le fromage avec du vin, de 1699.

Le conseil des Hardis : n’hésitez-pas à cumuler les spécialités locales, souvent fromagères (renseignez-vous sur la dégustation en igloo !) et rentrez en luge.

A.M

Envie d’en savoir plus ? Rendez-vous sur le site de Saint-Gervais Mont-Blanc

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