Art
Expositions : Picasso et Bernar Venet en majesté au Louvre Lens
04 JANVIER . 2022
Non, on ne vous conseillera pas toutes les semaines d’aller passer un weekend à Lens… Mais la cause est exceptionnelle, et si la destination s’avère insolite, foi de hardi, vous ne bouderez pas votre plaisir…que dis-je, votre jouissance ! Alors le week-end prochain, bougez-vous et préparez la voiture pour 2 heures de route au pays des ch’tis. Rendez-vous à Lens, d’extrême urgence.
Picasso au Louvre Lens, seulement jusqu’au 31 janvier
Voilà une exposition d’envergure internationale, tout à fait exceptionnelle, bien qu’ouverte en catimini depuis le 13 octobre au Musée de Louvre Lens et prétexte idéal à un weekend en amoureux ou un dimanche culturel en famille… la destination étant parfaitement adaptée à chaque situation pourvu qu’on apprécie l’art, les surprises et les couleurs.
Oui, on a bien écrit « exceptionnelle » : il s’agit là d’une exposition comme seul le Musée du Louvre peut en organiser : une débauche d’œuvres d’art et d’objets historiques de toutes époques, un ensemble de chefs-d’œuvre majeurs tout à fait remarquable ! Quel est donc le point commun entre une version romantique du Déjeuner sur l’herbe, un miroir poli d’époque étrusque, le Bain Turc (où l’on remarque une baigneuse pétrir de sa voisine le téton…), une antique tête de taureau vert-de-gris, des danseuses en bronze de Degas, le portrait d’une Famille heureuse de Louis le Nain ou encore L’enlèvement des Sabines scénarisé par Nicolas Poussin (et par Picasso, image à la une, ndlr) ?
Et j’oublie les vases grecs, l’épopée napoléonienne, les orgies romaines, les portraits de Delacroix, de Manet encore… bref, on ne peut dresser l’inventaire de cet amoncellement de merveilles (500 œuvres au moins), qui ont chacune ponctué l’Histoire de l’Art avec un grand « H » et s’étendent sur près de 1700 mètres carrés, soit la totalité d’un des halls dédiés aux expositions temporaires du musée du Louvre Lens.
Ce point commun, alors ? Il tient en un mot, ou plutôt un nom : Picasso !
Le Louvre immerge le visiteur dans le processus créatif de Pablo Picasso à travers les facettes de son rapport au Louvre, que l’artiste visita tant de fois, où il aimait flâner aussi souvent que d’autres s’installaient au café. Les innombrables galeries de ses départements ont ainsi offert leurs œuvres à Picasso comme autant de sources d’inspiration. De ce constat, le Louvre Lens a tiré une scénographie de confrontation passionnante : on y croisera donc une statue égyptienne projetée contre une sculpture cubiste du maître, une toile réaliste et sombre du XVIIe siècle à laquelle fait écho un essai pointilliste, aux couleurs vives, signé Picasso, mais aussi des poteries de l’artiste comparées à leurs aînées antiques (on comprend mieux le mot de Picasso à Georges Salles, « vous n’avez pas vu mes poteries grecques ? »). On constate ainsi que La Source, le dessin du maître au crayon gras sur toile réalisé à Fontainebleau en 1921, s’inspire directement d’une urne funéraire italienne, sculptée au IIe siècle av. JC.
Alors Picasso, plus grand pique-assiette de tous les temps ? Plus habile copieur ? Touche-à-tout invétéré ? La confrontation des styles et le mélange des époques rencontrent en tout cas la créativité illimitée de l’artiste, ses rhétoriques tantôt réalistes, tantôt cubistes, ses expressions en tant que dessinateur, peintre, sculpteur, potier…
Avant cette exposition, je m’étais parfois senti très réservé quant au « génie » d’un Picasso et son esthétique singulière. Mais après ce passage au Louvre Lens, j’ai l’impression qu’on a allumé la lumière, poussé violemment l’interrupteur. Je suis ressorti du Louvre Lens avec le sentiment d’avoir compris. Compris une partie de l’œuvre, sa genèse, les sources d’inspiration, le dialogue incessant de Picasso avec l’art et l’ensemble de ses prédécesseurs. « Les Louvre de Pablo Picasso » sont une belle balade dans le temps, l’histoire des hommes et de l’art.
La suite du parcours au Louvre Lens : l’exposition temporaire Bernar Venet
Souvenez-vous, on vous parlait dans nos colonnes de l’artiste Bernar Venet en Juillet dernier (c’était par ici). Depuis, le Louvre Lens a dédié l’un de ses salles et quelques carrés du parc à l’un des plus grands sculpteurs contemporains français. Et tandis que ses œuvres courbes, aux formes mathématiques, égayent les jardins du Louvre Lens, son questionnement sur l’entropie interpelle et constitue une exploration singulière…
Tant qu’on y est : quelques adresses pour un week-end à Lens
D’abord, un plan très hardi pour dormir : l’hôtel du Louvre Lens, l’hôtel le plus agréable de Lens ! On a justement négocié pour vous, lecteurs, dans ce 4 étoiles modèle et moderne situé juste en face du musée, 25% de remise sur le prix des nuitées. Installé dans d’anciennes maisons authentiques de mineurs, cet hôtel fait la part belle au design en associant le côté historique du bâtiment (murs de briques, couleurs grises, noires et blanches…) à un style contemporain de bon aloi : larges baies vitrées, brasserie traditionnelle au ton industriel, chambres confortables entre oreillers douillets et plaids de laine aux motifs écossais. Attention : l’espace bien-être est à réserver en avance, c’est le lieu où toutes les équipes de foot pro résident lorsqu’elles viennent jouer à Lens !
Pour bénéficier de notre offre à l’hôtel du Louvre Lens, il vous suffit de faire une demande de réservation ici en précisant le code HARDIS25. Quelle que soit la date, vous bénéficierez de 25% de remise sur les tarifs officiels de l’hôtel grâce à notre partenariat avec le Club Yonder !
Et côté bonne chère, alors ? Trois adresses essentielles : l’Atelier de Marc Meurin, d’abord, dans le cadre du musée du Louvre Lens. Le chef 2 étoiles Michelin Marc Meurin y a ouvert un bistrot de chef d’anthologie ou l’entrecôte Angus flirte avec la crème de chou-fleur glacée aux crevettes grises ou une alléchante poitrine de veau fermière et légumes de saison. Menus à partir de 32€ entrée/plat/dessert. Réservation impérative plusieurs jours à l’avance, le restaurant, l’un des meilleurs de la région, est pris d’assaut le weekend.
Atelier de Marc Meurin
97 rue Paul Bert
62300 Lens
03 21 18 24 90
Le Pain de la Bouche, ensuite. L’estaminet lensois typique, bien dans son jus et très hardi, à la déco étudiée façon expo de moulins à café anciens, carafes en verre des années 50 et nappes à carreaux. On y déguste les spécialités du cru, de la carbonade flamande au potjevlesch en passant par les pommes de terre gratinées au maroilles, sans oublier une bonne bière locale. Dépaysant.
Le Pain de la Bouche,
41 bis rue de la Gare
62300 Lens
03 21 67 68 68
Enfin, le Galibot, la brasserie de l’hôtel Louvre Lens. Avec une réouverture prévue dès le 17 Janvier 2022, on a hâte de redécouvrir cette table typique où un jeune chef jouait en 2021 une partition verte et locale de très bonne facture
2, rue La Bruyère,
62300 Lens
03 66 98 10 41
E.L