Un week-end en Crimée

Un week-end en Crimée, à mi-chemin entre l’Italie et la Russie

Aucun doute : on tombe rapidement sous le charme de cette terre fertile où les vignes s’étalent à perte de vue, où les cyprès et les palmiers bordent une mer d’un bleu éclatant. Les palais de marbre blanc aux magnifiques roseraies vous plongent dans les fastes d’une époque révolue, et il flotte dans les airs une douce nostalgie et un je ne sais quoi d’Italie.

Russe depuis le XVIIIe siècle, elle fut tour à tour grecque, byzantine, génoise, ottomane avant d’être conquise définitivement par Catherine II. En résultent une grande richesse culturelle ainsi qu’un étonnant brassage de population qui transparaît nettement dans la cuisine locale.

Vue de Sebastopol.

Faut-il y aller ? Oui bien sûr! Mais attention, le week-end en Crimée n’est pas fait pour tous. La région est magnifique et les hôtels et restaurants répondent largement aux normes européennes en revanche, l’habitant est quelque peu rugueux et peu (ou pas!) habitué aux occidentaux : personne ne parle anglais, tout est écrit en cyrillique… Voyageur qui partez sur les chemins de Crimée, armez-vous d’une bonne dose de ténacité, de pas mal de patience et de beaucoup de sourires pour venir à bout des désagréments quotidiens si nous vous parlez pas le russe. Un guide local sera une bonne option, apprendre vingt mots essentiels à votre vie courante aussi. Attention, on n’accède à la Crimée qu’en transitant par Moscou avec Aeroflot… prévoyez une journée de voyage, cette destination se mérite.

Succombez au charme de Yalta et de la côte

Si elle est surtout connue pour avoir été le lieu où furent signés les célèbres accords, c’est avant tout une charmante cité balnéaire où il fait bon flâner : sur le bord de mer, de nombreux bars et restaurants parfois clinquants, et naturellement une gigantesque statue de Lénine (les russes ayant la passion des monuments imposants, vous en croiserez de nombreux sur votre route) mais également de petites babouchkas, fichus sur la tête faisant leur promenade quotidienne.

A Yalta, au palais Livadia.

Ne ratez pas le grand marché alimentaire qui recèle bien des trésors et qui prouve à quel point la région est fertile et gourmande. Pour un shopping à la russe, direction les fameux passages jaunes datant du siècle dernier où les petites échoppes qui se succèdent regorgent de bidouilles rigolotes comme des petites pantoufles tricotées, des œufs peints, de jolies boîtes de thé et une foule d’autres choses qui ne demandent qu’à remplir votre valise.

Continuez votre chemin en contemplant les datchas d’un autre âge qui bordent la route et faites une halte à Livadia, dernier palais du tsar Nicolas II, étincelante bâtisse en marbre blanc aux influences mauresques surplombant la mer Noire, offrant un aperçu de ce que pouvait être la vie de la famille impériale dans leur résidence d’été.

Flânez dans la capitale de la Crimée, Simferopol

Capitale administrative de la Crimée, il serait dommage de la négliger. Rues piétonnes aux bâtiments datant du XIXe siècle et aux cafés accueillants, gigantesques bâtiments à la gloire du communisme ou encore églises orthodoxes aux coupoles dorés à l’or fin, toute l’histoire de la Russie est concentrée dans cette ville prospère.

Ne manquez pas l’intéressant musée central de Tauride qui, à l’aide d’objets rassemblés au cours des siècles, retrace l’histoire de la région de l’Antiquité à nos jours. Le guide du musée, un vieux monsieur tout droit sorti d’un livre d’histoire soviétique, est littéralement passionnant en revanche, ne parlant que russe il est préférable de vous munir d’un traducteur. Pour déjeuner, direction le Simfero qui propose un cuisine ouzbek plus que raffinée et un panorama absolument imprenable sur la ville.

A noter : le trajet Yalta/Simferopol est possible en trolley bus (l’une des plus longues lignes du monde), la vitesse étant limitée à 70 km en Crimée ce peut être une bonne option pour qui veut voyager comme les autochtones. Prévoir un trajet à peine plus long qu’en voiture.

Découvrez les spécialités culinaires de la Crimée

La Crimée regorge de délices pour qui est un tantinet curieux. Le tvorog, fromage blanc russe particulièrement onctueux, est la base de nombreuses préparations comme les sirnikis, épais pancakes ressemblants à de petits palets, à manger tièdes, les oladis, assez similaires mais frits ou encore le vatroucka, variante russe du cheesecake.

Les joies du lagman tigre.

Laissez-vous aussi tenter par les bières locales, légères et artisanales (prononcer « piva » mot très utile à apprendre) blondes ou ambrées, accompagnées de harengs marinés, saucisses de porc fumées ou encore de tcheboureks, de gros raviolis frits épicés et servis fumants.

Enfin, de délicieuses soupes parfumées et réconfortantes vous feront oublier le fameux bortsch : aux champignons et à l’orge perlé, par exemple. Notre préférée ? Le lagman tigre, un bouillon tomaté riche en épices agrémenté de nouilles et de bœuf. Un conseil : soyez intrépide, et puisque vous ne comprendrez pas les menus des différents restaurants en Crimée, autant laisser faire le hasard…

Faites un tour dans les vignes de Crimée

Il serait dommage d’aller en Crimée sans s’arrêter dans les vignes. C’est très facile : elles sont partout. Les vendanges sont tardives et elles se parent de mille couleurs en automne que l’on appelle, à juste titre ici, l’automne d’or. Les amateurs de vins pétillants pourront visiter et déguster les crus locaux à Zolotaya Balka, étonnante et immense exploitation d’une grande modernité. Si vous avez un petit creux, arrêtez-vous au restaurant, il est fameux et idéal pour grignoter et siroter un verre en face des vignes.

Si vous voulez découvrir les cépages autochtones, orientez-vous vers des plus petites propriétés viticoles qui cultivent le Massandra et le Saperavi  de façon plus traditionnelle depuis des centaines d’années et qui proposent des vins originaux.

Notre dernier conseil pratique ? Inutile de vous munir de votre peau d’ours et de votre chapka, privilégiez plutôt les lunettes de soleil, le climat est plutôt à la Dolce Vita…

A.H

Quelques adresses testées et approuvées par Les Hardis

Simfero,
Ulitsa Karla Marksa, 28,
Simferopol

Jules Verne,
Lenina St, 10,
Alushta

Zolotoya Balka,
Krym, Sevastopol

Des organismes locaux peuvent vous aider à organiser votre voyage :

Etnotour : transports, guides, réservations d’hôtels et formalités. Possibilité de formules d’oenotourisme. Rendez-vous sur travelcrimea.com