Beau livre : Feng Li,

Paris en folie pour Louis Vuitton Fashion Eye

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15MARS. 2022

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Beau livre : Feng Li

Paris en folie pour Louis Vuitton Fashion Eye

15 MARS . 2022

Écrit par La Rédaction

C'est notre lecture du moment, et, une fois n'est pas coutume, on se laisse tirer le portrait par un artiste chinois. Dans ce beau livre de la collection Fashion Eye aux éditions Louis Vuitton, c'est le photographe à l'oeil acéré et plein d'humour Feng Li qui s'en donne à coeur joie pour immortaliser la ville lumière, ou plutôt ses autochtones. On le feuillette ensemble.

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Où l’on reconnaît la moquette de la célèbre boîte de nuit parisienne Castel…

Après Venise, Sao Paulo ou encore le paquebot Normandie, c’est à Paris que le beau livre des éditions Louis Vuitton se consacre. Curieuse trajectoire que celle de Feng Li, passé de la fonction publique chinoise au statut envié de photographe d’art et de mode international ! Né en 1971 d’une mère médecin et d’un père ouvrier, élevé par ses grands-parents comme il est souvent d’usage en Chine, il poursuivra des études universitaires en acuponcture… Avant d’entamer une carrière de fonctionnaire au ministère de la Santé chinois.

Comment devient-on, sans aucune formation, photographe internationalement reconnu ? Par lassitude ? Elle s’installe, cette lassitude, dans la petite vie bien rangée du fonctionnaire, qui décide un jour de démissionner. Ses supérieurs l’en dissuaderont et le transfèreront vers le service de communication externe, où Feng Li apprend sur le tas le métier de photographe de terrain.

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…Comme les scènes festives de la vie quotidienne parisienne !

« Rompu aux inaugurations, discours, banquets, vins d’honneur et autres manifestations urbaines immortalisées pour le peuple », nous explique la courte biographie à la fin de l’album Fashion Eye, le voici désormais photographe officiel au bureau de propagande de la ville de Chengdu, la capitale de la région du Sichuan. Mais « il finira par prendre la tangente et tourner son appareil vers ses concitoyens, se détachant ainsi progressivement de la petite histoire officielle. » C’est ici que naît l’un des éléments essentiels au style de Feng Li : l’humain, qu’il se plaît à observer et à représenter avec, selon ses propres termes, « une ironie tranchante, un lyrisme romantique, une absurdité cocasse et un humour triste ».

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« A l’Auberge de Chine, en bordure du Marais, la table est vaste. Autour, une Japonaise, une Colombienne, deux Chinois et un Azerbaïdjanais, styliste. De nombreuses bouteilles de Tsingtao ont déjà rendu l’âme. Feng Li trône au milieu de ce beau monde. (…) Feng Li s’est-il délecté de pieds de porc rôtis ? Rien n’est moins sûr, lui qui élève dans son appartement de Chengdu un cochon, entre autres espèces animales. » – Patrick Rémy

 

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Ce regard drôle, acéré, un poil provocateur et plein de tendresse est révélé au public dans sa première publication, en 2017, White Night, rassemblant les photographies de l’artiste réalisées entre 2005 et 2015, publiées par l’un des éditeurs indépendants les plus influents de Chine, Jiazazhi Press. La suite de l’histoire le sort définitivement de l’ombre : invitations aux foires, aux festivals, aux Biennales et par les musées chinois, puis à Paris pour le prix Paris Photo-Aperture 2017, en Angleterre et aux États-Unis pour Vogue, Balenciaga ou Burberry, entre autres.

L’album Fashion Eye de Louis Vuitton pour lequel Feng Li a carte blanche est centré autour de Paris, ou plutôt, suivant les principes chers au photographe, des Parisiens. En résidence pendant quatre mois à la Cité internationale des Arts de Paris, sur une initiative du Consulat de France et du musée d’art A4 de Chengdu, Feng Li livre un portrait subjectif de cette « espèce sauvage s’il en est », nous raconte le critique photographique Patrick Rémy, qui l’interviewe à cette occasion pour la publication.

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White Night in Paris concentre le principe artistique du photographe : les gens, rien que les gens, approchés spontanément, capturés lors d’un instant « furtif et drôle » par celui qui ne se considère pas comme un photographe de rue, qui situe son premier coup de foudre avec la photo à l’aune de La Route de Madison de Clint Eastwood et se dit influencé par Diane Arbus et Weegee, qui « parviennent à représenter l’essence de la nature humaine avec un grand réalisme », dans une photographie « percutante, puissante ». On l’a compris, pas de nostalgie qui tienne ici. On feuillette donc avec joie le livre coloré, théâtral, moderne d’esprit que nous livrent ensemble, Feng Li et les éditions Louis Vuitton.


Louis Vuitton Fashion Eye : Paris, 96 p. 50 €
Acheter le livre : c’est ici.

Prolonger le voyage et découvrir tous les albums Fashion Eye des éditions Louis Vuitton

Vous êtes plutôt Paris nostalgique ? Retrouvez ici notre article consacré au Fashion Eye Louis Vuitton consacré à la capitale vue par le photographe sixties Melvin Sokolsky

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