Gastronomie
A Paris, Mimosa
Soleil d’hiver à déguster à l’Hôtel de la Marine
07 MARS . 2022
Il s’était fait attendre des années de rénovation durant. Le voici enfin, rouvert aux quatre vents : l’Hôtel de la Marine revit une seconde jeunesse aux abords de la Place de la Concorde. Et c’est au chef doublement étoilé Jean-François Piège qu’incombe la tâche de remettre en selle nos appétits parisiens dans ce lieu magique, tout juste ripoliné de frais. Il s’y emploie en version XXL (extra-luxe ?) au sein de ce Mimosa, tout juste éclos. Mais cela vaut-il le coût ? Visite nocturne.
On vous en parlait déjà dans notre article consacré à l’Hôtel de la Marine. Ce qui frappe avant tout c’est l’espace. La grande place à ciel ouvert aux pavés illuminés, la terrasse aux dimensions longilignes puis, la porte poussée, après le sas chaleureux d’un bar fleurant bon la Riviera, rotin, tableau alangui et plantes vertes, une salle de réception immense. On pourrait avoir le sentiment de dîner dans la salle d’un paquebot. Elle vibre, dans une lumière tamisée, du bouillonnement de la vie parisienne bien née, celle qui a passé la cinquantaine ou qui ne mesure pas son succès au nombre d’années d’études mais à l’aisance de son carnet de chèques. Une clientèle volubile, ravie d’y être, apprêtée, en transit.
Le décor où se joue cette pièce déploie ses atours dans un luxe sage aux parfums méditerranéens. Très belles alcôves aux contours boisés et arrondis, éclairages en demi-teinte bien étudiés, moquette profonde, mosaïque, bibelots en étagères rétro-éclairées se hissant jusqu’au plafond. Même la vaisselle de terre cuite aux poissons dessinés, poursuit la métaphore marine. C’est beau. Chic. Impeccable.
Tout comme le service aux petits soins qui vous glisse à votre table en douceur et restera toujours présent, avec gentillesse et sans fausses manières. Une rareté pour les adresses à la mode où le Tout-Paris aime se faire rabrouer.
Côté assiette, chez Mimosa, on a bien travaillé son concept.
En entrée, pas moins de 6 déclinaisons d’Oeufs “Mimosa” (what else ?) sont proposées, de 8 € à 68 € pour qui ne peut se passer de sa dose de caviar quotidienne. On a goûté la Poutargue avec de belles lamelles fondantes gentiment salées et le Homard Cocktail, frais et bien servi.
La carte pousse ses feux dans le maritime en proposant nombre poissons dont malheureusement pour nous les Bar et Saint-Pierre, cuits au four à bois, étaient servis à la pièce pour toute la table. A trois nous aurions plongé, à deux pour 1,4 kg le poisson, nous sommes restés à quai, optant pour un “Poulpe de roche grillé au four à bois, pois chiche, coriandre” à la cuisson parfaite, aux accords délicats mais un peu chiche en accompagnement et un “Steak de thon rouge de Méditerranée, poivre sauvage, riquette” arrivé sans riquette et un peu trop cuit. La rançon du succès d’une salle bondée et d’une cuisine un peu débordée.
Très bon Chablis 2019 pour arroser l’ensemble et, quelques “Légumes retour des jardins sur la braise” dévorés en deux coups de fourchette plus tard, nous passions au dessert.
Gros coup de coeur pour le “Panettone et agrumes comme un pudding, glace à la fleur d’oranger” servi là encore pour deux, et sa douceur tiède, sa rondeur aux allures de pain perdu et le parfum délicat de la fleur d’oranger. Superbe point d’orgue d’un dîner dont il restera le souvenir d’une soirée dans le Monde, comme une parenthèse hivernale aux airs de Côte d’Azur rêvée.
Vous l’avez compris, ce Mimosa-là a la couleur de l’or, des brins de mimosa, du soleil éclatant et des coffres-forts suisses. Alors, en plein hiver, on ne boudera pas son plaisir, si on peut se l’offrir.
T.R.
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