Eros
En politique, cul par-dessus tête
4/5 Chirac, cinq minutes douche comprise ?
20 AVRIL . 2022
Ah, les campagnes présidentielles… Rien de tel que de rire un peu de nos éminentes figures politiques, surtout lorsqu’elles se retrouvent cul par-dessus tête. Entrés dans l’Histoire, ces hommes d’État ? Certes, mais aussi Pompée que César ! Revue de détails en 5 épisodes historiques scandaleux et croustillants qui prouvent, si besoin était, que les politiciens sont des femmes et des hommes comme les autres. Cette semaine, le truculent Jacques Chirac est notre invité spécial scandale !
Surnommé « 5 minutes douche comprise » en raison de sa rapidité dans l’action, Jacques Chirac ne fait pas exception à la règle qui veut que les présidents de la Ve république aient été d’infatigables coureurs de jupons… mais rarement ceux de leur légitime épouse. Chirac, c’était une « sex machine à l’Élysée » pour d’aucuns. Secrétaires, actrices, journalistes, le Président les appréciait toutes. Il avait toujours l’œil qui frisait lorsqu’il rencontrait une belle femme. « Il y a eu les régulières, écrit Arnaud Ardoin, qui, dans son livre Président, la nuit vient de tomber, a recueilli de nombreux témoignages. Les coups de cœur, les amuse-bouche qui réussissent à franchir les cordons de sécurité pour approcher le président, d’autres qui partagent le même avion et qui attendent, nues, dans son espace privé, brûlantes de désir… Elles sont députées, ministres, conseillères, bourgeoises, provinciales, des inconnues qu’on lui apporte sur un plateau ».
Ceci étant dit, parfois, cet infidèle chronique ne ménage pas sa peine pour parvenir à ses fins. Comme lorsqu’à Noël 1975, il rejoint Jacqueline Chabridon, alors journaliste au Figaro, en Guyane pour les fêtes, délaissant sa famille. Elle a été également « la première journaliste à pénétrer dans les appartements présidentiels du fameux fort (de Brégançon) » ainsi que le raconte Renaud Revel dans son livre*.
Philippe Tesson, qui connaît bien « Chabri », murmure dans Paris « Chirac a épousé une aristocrate. Mais entre lui et Jacqueline, sa maîtresse, il y a un truc particulier : la saucisse… Une odeur de saucisse. »
On vous voit venir. Non, on ne parle pas (seulement) de cette saucisse-là. Mais plutôt d’une complicité dans la simplicité, de plaisirs et de valeurs simples, entre elle l’Auvergnate, lui le Gargantua au pouvoir, et même une tête de veau, autour de laquelle s’est nouée la première scène de l’idylle. Certes, la relation fut passionnée, mais aussi brutalement stoppée net -raison d’État oblige. Ironie du sort ? C’est le mari de Chabri qui aura soigné un Chirac vieillissant et malade, des années plus tard…
Quelques années plus tard, ce sera le tour d’Elizabeth Friederich, de l’AFP, d’entretenir une liaison avec celui qui n’était alors encore que Maire de Paris. « Il se présentait sous le nom de Nicolas en tentant maladroitement de dissimuler sa voix lorsqu’il appelait la jeune femme », écrit Jean Garrigues**. Mais personne n’était dupe. L’histoire aurait duré quinze ans.
Jacques Chirac ne cachait pas son attraction pour les femmes, particulièrement les femmes de pouvoir.
« Il ne pensait qu’à ça »
Lors de ses déplacements, Chirac s’arrangeait toujours pour embarquer avec lui une journaliste, laissant monter les hommes dans un autre véhicule. Un jour à la Réunion, une jeune femme vient lui demander un autographe. « Venez dans ma chambre si vous voulez », lui glisse Chirac. Shocking pour les Anglais qui écriront de lui qu’il jouait en réalité un rôle de conservateur et de père de famille. Non, rien ne le faisait reculer, sa libido était sans limites. Ce qui était parfois gênant, sans parler des diners officiels. « Alors qu’il reçoit le président syrien, Jacques Chirac lorgne avec lourdeur sur sa très jolie épouse et demande à l’un des officiers de sécurité, qui a également des vues sur la jeune femme, de ne pas ‘chasser sur ses terres », écrit Pierre Lunel***. Un tempérament de feu, vous dit-on ! Bill Clinton n’a qu’à bien se tenir… Car Chirac était le champion toutes catégories des étalons politiques. « C’est bien simple, il ne pensait qu’à ça », se souvient l’un de ses anciens collaborateurs.
Les rumeurs les plus folles courent sur le nombre de conquêtes du corrézien, le grand, comme on l’appelait. La ministre de la santé Michèle Barzach, Claudia Cardinale, Chirac collectionne les conquêtes avec encore plus d’appétit et de frénésie que Mitterrand. Ce n’est pas un bourreau des cœurs, mais un véritable latin lover. Ses amis, son entourage, mais également les électeurs manifesteront en tout cas tout au long de sa vie politique une grande tolérance face à ses mœurs.
« Les filles, ça galopait » – Bernadette Chirac dans un livre d’entretiens en 2002.
Régulièrement, la Première Dame demandait ainsi au chauffeur « savez-vous où est mon mari ? ». Tenez par exemple, la nuit où Diana s’est tuée en voiture à Paris, le Président était introuvable ! La rumeur le donnait au lit avec une star du septième art d’origine italienne…
Paradoxalement pour ce défenseur des droits des femmes, « il était aussi réputé pour ses propos et comportements déplacés envers la gent féminine », écrit Marie-Claire. “Nous autres, les hommes, nous sommes les Cro-Magnon de la préhistoire. Toujours à chasser et à courir la gueuse » déclarait en effet le président Chirac à Franz-Olivier Giesbert en 2016. Pour les préliminaires, prière de repasser. La quantité chez l’ogre Chirac a toujours prévalu sur la qualité. C’est dire si son mariage n’a été qu’une longue litanie d’affaires extra-conjugales. Tout comme la fin de sa vie politique a été une longue succession d’affaires judiciaires. Mais ça, c’est une autre histoire…
A.M
Vous en voulez encore ? On s’instruit :
Arnaud Ardoin, Président, la nuit vient de tomber (Cherche-Midi,2017)
*Renaud Ravel, Les amazones de la république (Pocket, 2014)
**Jean Garrigues, Une histoire érotique de l’Elysée (Payot, 2019)
***Pierre Lunel, Sexe, mensonges et politique (Archipel, 2012)