Beau livre : la Méditerranée dans l’œil d’Aurore de la Morinerie

Nourritures de l’esprit

En marge de ses études de stylisme à l’École supérieure des arts appliqués Duperré, l’artiste se passionne pour la calligrapie et la peinture chinoise, nourrie aussi par la littérature orientale et inspirée par le moine-peintre Shitao (1642-1707). Elle voyage en Chine, en Inde, au Japon pour approfondir sa technique, mais aussi tout autour de la Méditerranée. « Un lieu onirique, mystérieux, commence-t-elle ainsi dans le film lui étant consacré par Louis Vuitton (à retrouver ci-dessous, ndlr). « J’ai choisi d’illustrer le livre en partant des abysses jusqu’à la surface« .

Dès les années 1990, Aurore de la Morinerie collabore avec de nombreux couturiers, Azzedine Alaïa en tête, et de grands titres tels que le T Magazine du New York Times, Harper’s Bazaar ou encore AD Magazine. Représentée par la galerie Bartsch & Chariau à Munich jusqu’en 2018, l’artiste participe à des expositions collectives au Design Museum de Londres (2010), au Museum für Kunst und Gewerbe de Hambourg (2015) et au Museo ABC de Madrid (2019).

À Paris, le Palais Galliera lui commande, entre 2013 et 2015, deux corpus d’œuvres, dont une partie intègre la collection permanente du département des arts graphiques du musée. Elle signe des expositions personnelles à la galerie Akio Nagasawa à Tokyo (2018‑2019) et à la Galerie Stefan Vogdt à Munich (2019).

La nature comme fil conducteur

Côté technique et esthétique, Aurore de la Morinerie « s’emploie à simplifier le monde visible, à le dénuder suffisamment pour n’en retenir que l’essentiel » nous explique-t-on ainsi dans le beau livre qui lui est consacré aux éditions Louis Vuitton, à travers la thématique de la Méditerranée. Au pinceau, à l’encre pour dessiner l’élément vivant, la faune, notamment. A la presse pour les paysages infinis aux couleurs les plus profondes comme les plus légères et nuancées. Les photographies en noir et blanc sont indissociables de sa pratique du dessin. Le geste est longuement réfléchi, la ligne aérienne et puissante, « unit les contraires sans les confondre. »

La nature est son fil conducteur. « Le dessin et la nature ont en commun d’être des zones de silence et de contemplation. Je m’y rends depuis l’enfance », confie l’artiste et illustratrice, originaire de Saint-Lô, qui aime par-dessous tout s’aventurer dans de nouveaux territoires. De quoi nous livrer le parfait voyage immobile.

https://www.youtube.com/watch?v=7YwycYc28sA