Hôtels & Chambres d'hôtes
Paris : Itinéraire dans le quartier des opéras
24 JUIN . 2022
A qui sait observer, le quartier de l’opéra de Paris n’est pas fait que du monument, d’axes sans charme et des grands magasins. Itinéraire.
Dormir à la Maison Favart
La place est ensoleillée et silencieuse, protégée de l’agitation des Grands Boulevards à deux pas : une rareté parisienne comme on n’en fait plus. D’une part, l’Opéra-Comique, ce bâtiment typique de la fin du XIXe siècle, souvent comparé à un Opéra Garnier miniature. Celui-ci est un bijou de pierre, de dorures et de ferronnerie à taille plus humaine. Lui faisant face sur la place, un bâtiment resté inchangé : notre première adresse, la Maison Favart.
C’est l’un des plus anciens hôtels de Paris : ouvert en 1824, il déploie les trois quarts de ses chambres face à l’opéra, comme autant de loges privilégiées. L’adresse, reprise depuis et toujours familiale, doit son nom au couple Favart, qui fit justement les grandes heures de l’Opéra-Comique à la fin du XVIIIe siècle, elle, comédienne et danseuse, lui, auteur librettiste. La maison qui nous accueille se situe à mi-chemin entre l’hôtel (4 étoiles, justement) et la maison d’hôtes mêlant charme et luxe. Le positionnement est voulu par ce petit groupe familial qui possède aussi l’hôtel-restaurant Le Narcisse Blanc du côté des Invalides.
Ici, point de restaurant dans le petit bâtiment cossu mais 39 chambres, dont 7 suites et un véritable petit appartement en duplex, La Petite Maison, jouxtant la grande salle à manger où l’on sirote son café-crème matinal. Toutes les chambres sont différentes de nom et de décor, mais toutes ont été imaginées par le studio de création Laurent & Laurence et le duo d’Exclusive Interiors, dans un style XVIIIe siècle poudré et revu -comme l’aurait revu le XIXe siècle florissant du monde du spectacle.
Pari réussi : on se sent comme chez soi dans cette grande maison de ville à taille humaine, regorgeant de clins d’œil à l’illustre voisin d’opérette, à la romance du couple Favart et au Paris des lettres et des arts du XIXe. On en profite pour vous glisser que le spa de poche, composé d’un grand bassin aux mosaïques irisées et sombres, d’une salle de sport et d’un sauna de poche est accessible même aux Parisiens…
Un itinéraire dans le quartier des opéras
Puisqu’on est dans le thème, impossible de ne pas faire un arrêt à l’Opéra Garnier, situé à quelques encablures à peine de l’hôtel. Pour réserver de bonnes places de spectacle, il faudra s’y prendre un peu plus tôt. En revanche, ne ratez pas la visite des coulisses du monument. Vous y découvrirez entre autres les appartements particuliers de Napoléon III et Eugénie, la superbe bibliothèque et le foyer derrière la scène, immortalisé par Renoir et ses danseuses. A côté, faites une pause et prenez un café sur la petite place cachée du théâtre Édouard VII. En revenant vers vos pénates, explorez les ruelles parisiennes : ici, tout est à observer.
Du côté de la rue de Richelieu et de la rue Vivienne, on découvre les passages couverts du XIXe siècle, qui abritent toujours de nombreux commerces -dont Daroco, la pizzeria du quartier qui ne désemplit jamais. Mais nous, c’est le Paris à l’ancienne qu’on préfère, Chez Georges rue du Mail, la brasserie parisienne typique, aux grandes banquettes de cuir, au saucisson-beurre et à la cave bien fournie, vous trouverez toujours un Hardi bien attablé.
En sortant, si la digestion vous le permet, la basilique Notre-Dame des Victoires, connue pour ses ex-voto, vaut le coup d’œil et un peu plus loin, le beau square Louvois et sa fontaine aux Trois Grâces entourée d’arbres, juste en face de la Bibliothèque nationale de France. Ensuite, flânez dans les rues Sainte-Anne et Saint-Augustin : vous êtes en plein quartier des meilleurs restaurants japonais ! On en profite pour vous signaler la boutique des épices Roellinger un peu plus bas, dont on vous a souvent parlé…
Profiter du spectacle à Drouot
S’il vous reste une once d’énergie, remontez la rue de Richelieu jusqu’à l’Hôtel Drouot (si vous ne voulez pas faire tâche, dites à Drouot), et suivez le spectacle des ventes aux enchères. Les plus chanceux pourront repartir avec une babiole ou une grande trouvaille. Les curieux en seront quittes pour observer un ballet fascinant de bric-à-brac en tout genre mêlés aux chef-d ’œuvres et de traditions truculentes.
Et puisque vous êtes là, s’il vous reste une petite place, déjeunez au milieu des commissaires-priseurs, les experts et les collectionneurs au Petit Riche, l’authentique restaurant traditionnel à Paris, comportant son décor d’origine du XIXe siècle fait de petits salons successifs. Histoire de se murmurer en paix les derniers potins du quartier. Si Paris.