Destinations

Les Hardis à Rome avec le Louis Vuitton City Guide

Toutes nos bonnes adresses romaines

17 JUIN . 2022

N’est pas Romain qui veut. La Dolce Vita se vit à pas lents dans la ville, à coups de café granité et de bella chiacchierata, la parlotte du temps qu’il fait et des dernières nouvelles. Rome est restée dans son jus, bien loin d’une capitale à la mode : et c’est ce qui nous plaît. D’ailleurs ici, le trendy ne fonctionne pas, ou peu. On flâne à travers les ruelles et les lieux hors du temps, on prend exemple sur les Romains qui se fichent comme d’une guigne de ce qu’on pense d’eux et de leur ville. On arrive en retard à tout, on se laisse guider, on parle à tout le monde et surtout, on prend le temps. Aux Hardis, on a décidé de vous donner un aperçu (restreint, forcément) de Rome en quelques bonnes adresses avec le Louis Vuitton City Guide.

Rome, Italie.© Bertrand Meunier, Collectif Tendance Floue

On dort où ?

A la villa Médicis (p.78), bien sûr ! Eh oui, c’est (ou plutôt, c’était) l’un des secrets bien gardés de l’Académie de France à Rome. Aux Hardis, c’est l’un de nos plus beaux souvenirs romains. Qu’importe le luxe, quand on dort dans une chambre historique ? Vue dégagée et magique sur Rome jusqu’au Vatican, rares éléments décoratifs historiques – comme la frise au plafond de Jacopo Zucchi (on retrouve l’artiste du XVIe siècle au studiolo avec la sublime fresque aux oiseaux, dans les jardins), une hauteur sous plafond équivalente à la superficie de votre appartement parisien… Oui, tout est réuni pour un séjour complètement hors du temps.

Attention, amateurs de luxe moderne s’abstenir : ici, le charme infini et la beauté impressionnante de l’endroit ne tient certainement pas au confort de la salle de bains ou aux rares meubles qui peuplent d’immenses chambres. Il vous faudra d’ailleurs montrer patte blanche : on ne réserve pas sa nuit à la villa Médicis autrement que par une adresse mail et pas plus de quatre mois à l’avance, le room service est hors de question, mais croyez-nous : le jeu en vaut la chandelle.

Pour un déjeuner d’affaires

On file s’attabler à la Trattoria Monti (p.106), le restaurant de la famille Camerucci dont le menu n’a pas changé depuis plusieurs décennies. A l’intérieur, une salle sobre, nappes blanches et chaises en bois, de quoi changer un peu des restaurants chic et mettre votre interlocuteur à l’aise, sans être entendu ! Conseil hardi : la cervelle frite aux artichauts, le lapin lardé, les tortelli sont les indémodables de l’adresse.

Roscioli Caffe Pasticceria. Rome, Italie.© Bertrand Meunier, Collectif Tendance Floue

Faire ses emplettes

La ville ne manque pas de petits bouclards et de grandes maisons. Le meilleur shopping à Rome sera donc celui de vos flâneries au gré des petites rues regroupant marques indépendantes et magasins vintage, et des axes commerçants (la nouvelle collection Pucci est à se damner, mesdames). Quelques adresses tout de même : chez Barbiconi (p.174), on dévalise les chaussettes cardinales pour ces messieurs ecclésiastiques connue de tous les élégants.

Rome, Italie.© Bertrand Meunier, Collectif Tendance Floue

Chez Dédé (p.177 et 223), un cabinet de curiosités tenu par un couple franco-italien : un illustrateur et une styliste, devenu mythique ! Dédale de salons, bijoux, parfums, produits de rasage, papeterie, bouquins de mode introuvables et surtout, les créations du duo, qu’on ne trouve que chez eux et que tout Rome s’arrache : sacs, trousses, etc.

Au Mercato di Via Sannio (p.186), le marché vintage romain, les gens de la mode, les costumiers de cinéma et de théâtre chinent des heures durant pour trouver la pièce rare. Attention, grand bazar : il faut avoir l’œil pour dénicher le beau vêtement, le bel accessoire. A l’Antica Famacia Reale (p.201), l’ancienne pharmacie royale, donc, c’est la cosmétique qui est devenue reine et l’on trouve toutes les marques de niche et de qualité. Onguents et crèmes à foison et Kess, la marque haut de gamme créée par les lieux !

Sacro-Saint apéritif

Au bar San Calisto (p.145), rien n’a changé, c’est ce qui nous plaît. Le combo adresse historique figée dans les années 70 + familles et habitants du quartier, artistes et intellos qui s’y retrouvent pour trinquer + étudiants qui sirotent du granité ou une bière. Proche de la Piazza Santa Maria in Trastevere. Si le commissaire Maigret avait été romain, il aurait sans doute siroté un petit ballon par là-bas.

On dîne où ?

Dans un lieu secret et difficile d’accès, évidemment. Pour dîner chez Settimio al Pellegrino (p.101), il faut au choix, connaître le patron, Mario, être déjà venu faire ripaille avec un habitué, ou compter sur son capital sympathie et prier pour que sa tête revienne au maître des lieux. Sonnez, entrez (si vous y arrivez), vous penserez vous être trompé : salle d’attente ? Immeuble privé ? Non, non : institution romaine depuis plus de cinquante ans. Peu de tables, peu d’espace, la cuisine délicieuse de Teresa, façon nonna. Le jeudi, c’est gnocchi, boulettes et légumes du jour. Un voyage, presque de fiction.

Antico Forno Roscioli, Via dei Chiavari, Rome, Italie.© Bertrand Meunier, Collectif Tendance Floue

Un musée incontournable

Il est bien facile de se perdre dans le dédale des ruelles romaines. Souvent, on tombe sur un lieu à part ou une belle église tout à fait par hasard. C’est un peu comme ça qu’on a trouvé le Chiostro del Bramante (p.254, en réalité, on a tourné autour cinq fois sans comprendre avant de tomber dessus), adjacent à l’élise Santa Maria della Pace, qui abrite les Sibylles du grand Raphaël. On doit le cloître au non moins grand architecte de la Renaissance Bramante, superbe de pureté et de symétrie. Mais ce n’est pas tout : le lieu vit. Café, librairie, expos d’art contemporain continuent de le faire vibrer.

Galeria Nazionale Rome © Bertrand Meunier, Collectif Tendance Floue

Pour un déjeuner à la cool

Sur le pouce ! Vous n’alliez tout de même pas quitter Rome sans goûter à la pizza romaine. L’Antico Forno Roscioli (p.124), que bon nombre de Romains qualifient de meilleur boulangerie-pizzeria de la ville. Le four à pizza, en tout cas, est historique : 1824 ! Note : juste à côté, on trouvera le bar à vins de la maison et la boulangerie, dont l’enjeu contemporain est la recherche, pour le patron, des meilleures farines.

Pour une dernière promenade avant le départ

Nous, on ne se lasse pas du Tempietto de Bramante, qui vous l’aurez compris est l’un des nos architectes préférés. Il faudra flâner en remontant la colline, passer devant la fontaine dell’Acqua Paola, que vous aviez repérée dans la scène d’ouverture de La Grande Bellezza, avant d’arriver au temple (attention aux horaires !). Redescendez ensuite vers le Trastevere, le nez en l’air pour admirer l’architecture, le quartier verdoyant et surtout, la vue !

L’adresse secrète des hardis

Comme on est généreux, on vous en souffle deux : chez Piperno, via Monte dè Cenci, où déguster les meilleurs carbonara et artichauts à la juive, le tout dans un cadre charmant et surtout caché, avec un coup de Barolo. Le matin, prenez votre café crème au bar ou en terrasse de la Latteria Giuliani, à quelques encablures du Vatican. Le décor n’a pas changé depuis le grand-père, les croissants à la crème sont délicieux et il y souffle un air de Dolce Vita bien mérité.