Expérience : dormir dans un buron au cœur de l’Aubrac et du Cantal

Les burons, le mode de vie paysan ressuscité 

Les burons, kézako ? De petites bâtisses en pierre recouvertes de lauze, perdues dans les pâturages. Ils accueillaient durant l’été les bergers qui gardaient les troupeaux de vaches et qui y fabriquaient le Cantal ou le Salers. Typiques du Cantal et de l’Aubrac, ils sont complètement tombés en désuétude à la fin des années soixante. L’exode rural a eu raison d’eux… et d’un certain mode de vie.

DR

C’était sans compter sur des habitants volontaires et passionnés qui ont souhaité faire revivre et perdurer ce patrimoine en lui offrant une autre fonction, celle d’accueillir des citadins en mal de nature et en quête d’expérience insolite. Oui, cher lecteur, on vous encourage à tomber dans le cliché du bobo parisien exalté devant la moindre branche, devant le premier légume sorti de terre atterri dans votre assiette. Le temps d’un week-end nature parfait.

Rénovées, donc, ces cabanes de pierre, perdues au milieu des pâturages ouvrent leur porte à ceux qui veulent s’y rendre. Si les prestations sont haut de gamme et la décoration soignée, bien souvent il n’y a pas d’électricité dans ces habitats traditionnels. On y vit au rythme de la nature, des levers de soleils et des ciels étoilés.

Le buron du Cap Combattut, sur le plateau de l’Aubrac

Cette fois-ci, on ne vous emmène ni dans la Meuse, ni dans les Landes. Le buron du Cap Combattut est ouvert toute l’année, idéal si vous souhaitez expérimenter un retour à la nature sans nuisance digitale et profiter tout simplement du temps qui s’écoule. Pour y accéder, une jolie promenade de quatre kilomètres qui se fait l’hiver en raquettes, au cœur du plateau de l’Aubrac. 

Vous ne vous occupez de rien, vos hôtes y pourvoiront car ici, on vit en auto-suffisance. Les produits régionaux issus de de la ferme, conserves, salaisons, fromages sont à disposition dans le buron et si vous le souhaitez, on triche un peu et on vous livrera des plateaux repas composés naturellement de spécialités comme le célèbre aligot ou bien des soupes et tartes maison.  La famille propriétaire du buron du Cap Combattut, possède un élevage, race Aubrac bien sûr, et propose aussi ses produits. D’ailleurs, vous verrez les vaches paître tranquillement autour de votre habitation…

Le buron de Bane, à flanc du Plomb du Cantal

Situé sur le site des flancs du Plomb du Cantal, ce buron offre un décor grandiose et une vue imprenable sur les volcans d’Auvergne. Ni route, ni lumière à l’horizon, juste un chemin qui part de Pailherols et qui vous mène, deux heures de marche plus tard rythmée par le son de cloche des vaches, à cette cabane authentique. 

L’apéritif vous y attend, heureusement, car la cave du Buron regorge de bonnes bouteilles ! Votre panier du Buronnier contient suffisamment de victuailles pour votre dîner et votre petit-déjeuner, vous aurez sûrement peine à le finir tant il est copieux…

A l’intérieur du buron, la décoration est chaleureuse, toute en pierre et bois. La cheminée crépite en hiver, la nature fleurie vous entoure l’été, des bougies sont disposées partout car si l’électricité fait défaut ce n’est pas une raison suffisante pour ne pas y voir et vous aurez votre douche chaude grâce à un vieux poêle qu’on alimente avec des bûchettes. Perché entre ciel et terre, on tend à la plénitude absolue…

Le buron de Niercombes, surplombant la vallée de la Cère

Il vous faudra parcourir, pour l’atteindre, cinq kilomètres qui peuvent être effectués en 4×4 si vraiment vous le souhaitez. Eh oui, vous l’aurez compris, accéder à un buron se mérite et cette promenade fait intégralement partie du charme de ce mode d’hébergement.

Restauré dans le respect des techniques ancestrales, avec un mobilier conçu sur-mesure pour le lieu, comme la table fabriquée à partir du hêtre de la forêt voisine, le buron offre un confort sommaire mais bienvenu. La salle de bains est irriguée grâce aux sources du domaine. Plus que tout, le soir, vous bénéficierez d’une vue exceptionnelle, 360 degrés sur les hauts pâturages d’Auvergne et peut-être même sur les farfadets qui apparaissent, selon la légende, les soirs d’été…

A.H

Buron du Cap Combattut
Gîte Pitchou Buron – 1 à 3 personnes, 2 nuits à partir de 250 euros
Buron du Cap Combattut – 4 personnes, 2 nuits à partir de 360 euros
Combatut, Marchastel,
48260 Route des lacs
Tél.06 74 81 89 19

Buron de Bane
De 2 à 6 personnes
2 nuits à partir de 250 euros
15800 Paiherols
Tél.04 71 47 57 01

Buron de Niercombe
6 personnes
3 nuits minimum à partir de 1000 euros
15800 Saint-Jacques des Blats