Week-end en Suisse : nos bonnes adresses dans le Canton de Vaud 1/2

Bonne nouvelle : il n’y a pas que l’hiver pour se mettre à l’heure suisse ! Bien qu’il reste efficace, le cliché des sommets enneigés et des pentes à dévaler peut en effet faire de l’ombre à un pays qu’il est pourtant si bon de découvrir hors-piste (de ski). Le canton de Vaud – un des 26 que compte la Suisse – est en tout cas une destination en soi qui, pour un week-end en Suisse (que l’on recommande chaudement) prolongé, dépayse de plaisir.

Et puisque, contrairement à l’avion, le train n’engourdit pas les jambes, on allonge le trajet pour prendre sans attendre un poil de hauteur. Quelques dizaines de minutes après Lausanne, Grandvaux donne à voir et à manger. Première escale : Tout un monde, pour une carte mouvante en fonction des hommages mensuels rendus aux pays du globe, un premier contact avec les produits locaux (savoureuse truite du Léman accompagné d’un Calamin grand cru bien minéral) et, bien entendu, une terrasse que l’on savoure avec vue plongeante sur le lac, et d’où l’on ressent dès le premier contact oculaire une sensation de côté amalfitaine, l’apaisement en plus.

Un cadre idyllique qui incite forcément à s’attarder en Lavaux, où règnent les 40 000 terrasses (!) du seul paysage viticole de Suisse à être inscrit au patrimoine de l’UNESCO.

Pour un weekend en Suisse : Immanquables Montreux et alentours

Et là encore, on oublie les poncifs sur des vins ne s’accordant qu’avec les fromages fondus, l’hiver venu au coin du feu. Car ici, on s’enjaille avec le chasselas, un raisin qui, sous-coté dans l’Hexagone, donne le meilleur de lui-même de l’autre côté de la frontière, grâce au phénomène des trois soleils : le naturel, celui reflétant sur le Lac Léman et, le dernier qui, via les murets, permet d’emmagasiner la chaleur en journée et de la redistribuer une fois la nuit tombée.

Le résultat ? Moins d’écarts de température, une meilleure concentration des sucs et une plus belle maturité. Confirmation à une vingtaine de minutes de marche de là, à l’Union Viticole de Cully fondée en 1937 et où, au fur et à mesure que les quilles s’aèrent, on découvre, selon les communes de provenance, tantôt des vins fraîchement argileux ou dotés de notes salines, lorsque les sols se rapprochent de l’eau.

Un petit plouf aux bains des dames plus tard, et il est temps de rejoindre Montreux avec une première pause (et une pose de bagages) au Grand Hôtel Suisse Majestic, où l’on n’omettra pas de réserver une chambre dans les étages supérieurs, pour profiter là encore d’une vue époustouflante.

Il suffit alors de descendre quelques marches pour se retrouver sur les quais, pour une promenade romantique de fin de journée, un bain avec vue sur les montagnes, ou quelques haltes pour observer les sculptures trônant ci et là.

On insiste : l’âme de ces quais-là, et la lumière qui varie en fonction des heures, méritent qu’on s’y attarde. Qu’on s’y attable. Qu’on s’y prélasse. Et puisqu’il n’y a pas que les bords du lacs où flâner, on n’oublie surtout pas de passer une tête et un peu de temps dans la vieille ville de Montreux. Rues pittoresques, terrasses et adresses coquettes, escale au Temple Saint-Vincent : le quartier des Planches, prisé des artistes et artisans, offre une autre vision de Montreux. Non loin de là, et dans un cadre beaucoup plus sauvage, les gorges du Chauderon – malgré d’actuels travaux obligeant à se détourner du sentier principal – sont l’occasion d’un bol d’air entre eau limpide et forêt luxuriante.

Cette escale sur les hauteurs de la ville, on la recommande après une journée elle-même passée en altitude, qui peut notamment être l’occasion de grimper en train à crémaillère jusqu’aux Rochers-de-Naye. Une expérience en soit de monter à bord de ces michelines très bien entretenues et pleine d’histoires, avec pour première récompense des points de vue époustouflants une fois à destination. La seconde ? Une escale gourmande, en redescendant, histoire de savourer, là encore à n’importe quel moment de l’année, une fondue avec vue depuis l’hôtel-restaurant le Coucou. Les plus courageux entameront alors une vivifiante phase de digestion en dévalant les pentes qui ramènent à Montreux, pour quelques heures d’une balade qui fait autant siffler les mollets qu’elle met du baume au cœur.

Quand partir ?

Qui dit Montreux dit Montreux Jazz Festival. Alors bien sûr, l’événement est mythique et l’auditorium Stravinski fait rêver. Mais – on tient vraiment à le répéter, le canton de Vaud est délicieux toute l’année ! Et si vous êtes fondu de musique mais un peu moins de foule, il y a aussi le Cully Jazz en avril !

Dormir
À Montreux

Le bien nommé Majestic – ou plus précisément Grand Hôtel Suisse Majestic, pour son ambiance Belle Époque et son décor digne d’un bon Wes Anderson. Côté Léman, la perspective sur le lac y est inégalable.

À partir de 200€ la nuit (un peu plus avec la vue, donc…). Inoubliable coucher / réveil avec le Léman en toile de fond.

Avenue des Alpes, 45

Manger / boire

À Montreux

(Les voiles de) la Rouvenaz offre des assiettes à l’accent souvent italien pour lesquelles on se laisse aisément tenter.

Très belle antichambre installée à fleur de lac durant les beaux jours, où le tête-à-tête avec le soleil couchant s’apprécie avec quelques verres.

Quai de la Rouvenaz
1860 Montreux

Dans les alentours

Superbes vues sur le Lac Léman et les assiettes chez Tout un monde, à Grandvaux, où le chef met à l’honneur un pays chaque mois de l’année (le Costa Rica lors de notre passage). Les plus gourmands n’hésiteront pas sur les sorbets maison en dessert.

Place du village, 7
1091 Grandvaux / Lavaux

Pour une savoureuse fondue à 1150 d’altitude, rendez-vous au Coucou, une sorte d’auberge dans la plus pure tradition des adresses d’altitude comme on les aime. Une halte aussi gourmande que chaleureuse, où on a aussi un très bon sens de l’accueil.

Route des Monts, 31
1824 Montreux