Gastronomie
5 adresses de restaurant convivial à Paris où partager des assiettes de compèt’
12 JANVIER . 2023
Alors que la mode des assiettes à partager a envahi les tables parisiennes, un certain ras-le-bol pointe le bout de son nez. Ras-le-bol de la burratina prétendument divisible par quatre, de l’addition trop salée, et de l’estomac qui gronde après dîner. Pour ne pas tomber dans le traquenard d’adresses qui n’ont de partage que le nom, voici 5 spots, testés et approuvés, où se régaler en bande. 5 adresses de restaurant convivial comme on aime quoi !
Le restaurant le plus festif : Gargouille
Dans leur bistrot parisien de poche de la rue Jean-Baptiste Pigalle, Jules et Arthur, épaulés par Marc-Elie, envoient une volée d’assiettes à partager, gourmandes et savamment travaillées, qui fleurent bon la Méditerranée. Le soir, alors que les tables se remplissent dans un joyeux brouhaha, on fait son choix entre une douzaine de propositions à l’ardoise, dans lesquelles se mêlent saveurs grecques, libanaises et italiennes, en écho à l’histoire familiale des deux acolytes.
On commence les agapes avec de savoureux petits pains pitas agrémentés de zaatar, à tremper dans un labneh aux olives de Kalamata, puis on poursuit, pêle-mêle, avec des bricks de Tunis au chèvre baignés d’une sauce au yaourt et à l’aneth, des keftas à la purée de patates douces et à la salade d’endives, ou encore un carpaccio de Saint-Jacques au crémeux châtaignes et aux épines vinettes. Dans chacune des assiettes (que l’on a presque toutes goûtées), les épices savamment dosées viennent délicatement relever légumes, viandes et poissons de saison. On accompagne le tout de vins nature ou du cocktail maison, à base de Chartreuse, gin et miel.
Les assiettes sont généreuses, l’atmosphère chaleureuse, et le premier service a bien du mal à laisser sa place au second… Le futur QG de toutes vos prochaines tablées et le restaurant convivial à Paris par excellence.
Assiettes entre 9 et 15€
Gargouille, 7 rue Jean-Baptiste Pigalle 75009 Paris
Le restaurant convivial parisien le plus gastro : Nectar
Au rez-de-chaussée de l’hôtel parisien Maison Mère, se trouve Nectar, la nouvelle planque gourmande du chef Aurélien Lasjuilliarias. Dans une atmosphère tamisée – banquettes rouges, chaises en velours et tables de marbre – on s’attable pour partager des créations terre, mer ou végétales aux accents gastronomiques, élaborées en fonction des produits de saison.
A la carte ce soir-là, nous avons craqué pour la tartelette de courge, avec son praliné de graines de courges et sa crème mimolette-curry, pour les Saint-Jacques crues marinées dans un savoureux combo tagète-yuzu, pour le tarama maison et ses blinis de blé noir, ou encore pour les raviolis de champignons, immergés dans un consommé à la flouve odorante. Le dressage est travaillé, les assiettes lisibles, et riches en textures. Pour parfaire le tout, on choisit son cocktail en piochant parmi les mystérieuses carte de tarot revisitées. Ceux-ci sont élaborés par Marvin Landro, mixologiste de la maison, passé entre autres par la Mezcaleria.
Les indécis pourront se raccrocher à la carte Joker et laisser Marvin leur concocter un cocktail sur-mesure. Enfin, ceux pour qui gastronomie et partage ne font pas bon ménage pourront opter pour le menu dégustation en cinq temps, et savourer le cocktail surprise version solide, en dessert !
Assiettes entre 9 et 15€, Menu dégustation 49€
Nectar chez Maison Mère 7 rue Mayran, 75009 PARIS
Le restaurant le plus engagé : Le Comptoir des Résistants
Après plusieurs restaurants, une épicerie et une cave, les Résistants ont ouvert leur Comptoir ! Dans ce petit espace de béton ciré et bois brut accolé au restaurant, on retrouve les valeurs qui ont fait la renommée du groupe : des produits de saison en circuit-courts, issus d’une agriculture durable, et la valorisation des paysans producteurs avec lesquels l’équipe collabore.
Si le midi l’ambiance est plutôt à la cuisine de bistrot revisitée, le soir, le temps est au partage ! Fromages et charcuteries soigneusement sélectionnées alternent avec des assiettes plus élaborées, comme le wellington de vache, l’arancino de riz long blanc camarguais, la tatin à l’échalote ou encore le maquereau de Capbreton. En dessert, on se délecte d’un addictif moelleux à la châtaigne, champignon de Paris, crème crue et glace sarrasin. Au même titre que les producteurs, le nom de l’équipe en salle est affiché sur le menu, ainsi que la charte de qualité des Résistants.
Côté liquide aucun risque de faux-pas : tous les vins sont le fruit du labeur de vignerons respectueux du vivant, ami.e.s de la maison. L’adresse idéale pour réconcilier plaisir gustatif et écoresponsabilité.
Assiettes entre 9 et 20€
Le Comptoir des Résistants, 18 Rue du Château d’Eau, 75010 Paris
Le restaurant le plus mystérieux : Orgueil
Bistrot, restaurant gastronomique et speakeasy… il y a un peu de tout cela à la fois chez Orgueil. On y dîne dans un décor baroque, qui n’est pas sans rappeler l’atmosphère des anciens cabinets de curiosités, ou l’esthétique fantasque d’Alice au pays des Merveilles.
Côté restaurant, on se partage des assiettes généreuses, inspirées des grands classiques français ou d’incontournables de la street food européenne, tandis que côté speakeasy, on se laisse surprendre par le menu dégustation en six temps.
Dans les deux cas, c’est le produit qui dicte la carte : aux manettes, le jeune chef Eloi Spinnler se veut acteur d’une gastronomie engagée et durable. Les producteurs, en grande majorité locaux, ont été sélectionnés avec le plus grand soin, les condiments sont faits maison et le gaspillage est proscrit. Les propositions culinaires sont réparties entre terre, mer et végétal, afin que chacun y trouve son compte. Les viandards craqueront pour le demi Pithiviers de pigeon et ses pommes de terre marinées au soja (un régal), les férus d’iode pour les encornets teriyaki à l’écrasé de pomme de terre et au citron Beldi, et les végétariens pour les champignons du moment, salicorne et châtaignes. En dessert, la brioche au chocolat et sa glace au labneh mettra sans nul doute tout le monde d’accord.
Assiettes à partager entre 5€ et 18€
Orgueil, 6 rue Popincourt, 75011
Le restaurant le plus créatif : Chocho
Décidément, la rue de Paradis porte bien son nom : les ouvertures bistronomiques se succèdent, à l’image de Chocho, petit bijou du chef Thomas Chisholm, ouvert il y a à peine plus d’un an. Si le jeune chef s’est fait connaître du grand public lors de son passage dans l’émission Top Chef, c’est bien grâce à Chocho qu’il a acquis la reconnaissance des fines gueules parisiennes.
Influencé par ses origines catalanes, Thomas Chisholm a souhaité revisiter les indéboulonnables tapas à travers des assiettes à partager aux goûts francs, sublimées par un savant jeu de cuisson et d’associations de saveurs. Ainsi, l’oignon de Toulouges, avec son crumble de baies roses se planque sous un taleggio fumé décadent, le portobello frit, farci de gorgonzola et de jaune d’œuf au garum, se coiffe d’un gel d’agrumes, et le chèvre frais se voit rafraîchi par un granité d’orange sanguine, tequila et aneth…
On retrouve dans les créations de Thomas Chisholm son goût premier pour le dessin, avec des assiettes toujours très visuelles, que l’on déguste d’abord avec les yeux. Un conseil, ne repartez pas sans avoir goûté le « plat à saucer », star de la carte : un plat au dressage abstrait, que l’on déguste en y trempant un morceau de pain tiède. En ce moment, c’est le n°5 : une purée de chou-fleur pimpée d’un condiment pomme balsamique, et cernée de lait ribot au hareng fumé et d’un jus de volaille. A vos résas !
Assiettes à partager entre 10 et 34€
Chocho, 54 Rue de Paradis, 75010 Paris