Gastronomie
Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le Dry Martini
01 FéVRIER . 2023
Le dry martini, c’est le souvenir complice de s’extasier devant James Bond accroché à son verre à cocktail en plein film d’action et c’est aussi une méprise. Ce n’est pas un dry martini qu’il déguste car il n’y a pas de vodka dans ce cocktail historique mais du gin ! Fin du rêve et début de l’investigation autour de ce Martini qui exige de savoir mixer gin et vermouth à bonne température dans le bon verre avec une olive si possible. Le dosage de ce cocktail sans recette reste mystérieux : enquête autour de 5 lieux emblématiques pour le déguster.
Au Harry’s bar, l’art du Martini extra dry
C’est presque un choc de déguster un dry martini, au Harry’s bar, son goût puissant dépasse l’amertume et laisse au palais une sensation inoubliable. Quand le gin prend le pouvoir sur le vermouth, on dit que le martini est dry, dans ce bar américain il est extra dry. Un dry martini : “C’est super simple et super complexe à la fois”, nous confie un amateur exigeant.
Tout est dans le dosage et il faut le servir uniquement dans un délicat verre… à Martini, car nos doigts risquent de réchauffer le précieux nectar. Sa surface évasée permet au gin d’exhaler ses parfums… surtout quand il est extra dry.
“Je dois me débarrasser de ces vêtements mouillés et me glisser dans un dry martini.”
Mae West
Chez Bonhomie, le Dry Martini s’adapte aux circonstances
Le chef de bar au Bonhomie sourit :”les dry martini, je les aime wet. Il n’y a pas de recette officielle alors on peut surdoser en gin ou inverser si on veut prendre le temps de manger avec son cocktail.” Il reste un élément sans dosage, et ce n’est pas la part des anges, mais l’eau qui reste après avoir jeté les glaçons. “Le diluer dans juste un peu d’eau, c’est important” (comme pour le whisky qui a besoin d’eau pour exprimer ses arômes).
On peut jouer avec la saumure d’olive, pour faire un dirty martini, mais hop hop hop ! Surtout rien d’autre ! Notre barman nous glisse à l’oreille : “Une olive dans le verre, ou trois, mais jamais deux !” Décidément, ce cocktail est une énigme.
“La meilleure sensation au monde est celle entre le deuxième et le troisième martini.”
Al Pacino
Le Grand Bain dans le dry Martini
Avant de dîner dans cet excellent restaurant qu’est Le Grand bain, on vous conseille de demander un cocktail au comptoir. Le barman connaît ses classiques et, après un sourire complice, s’est lancé dans l’action.
Il a mélangé le gin et le vermouth à l’aide d’une cuillère à cocktail, il a retiré les glaçons qui ont servi à refroidir le verre à Martini puis, au travers d’une passoire afin de retenir les glaçons de la carafe, a versé le précieux mélange. Enjoy ! Et on a envie de dire : Plouf ! C’est l’heure du bain comme Dita von Teese qui finit nue ses spectacles dans un immense verre à Martini.
“Le Martini : l’arme américaine la plus létale.”
Nikita Kruschchev
L’art du Dry Martini au Peninsula à Londres
Florian Thireau est directeur de la mixologie pour le futur Peninsula à Londres. Il est l’auteur de The Cocktail Book aux éditions de la Martinière et bientôt de L’ABC des Cocktails. “Ma recette préférée est la suivante” : 50 ml de Gin Beefeater 24, 10 ml Vermouth Dry Martini, 1 zeste de citron jaune. Ce Dry Martini est porté sur la fraîcheur et la pureté.
Des notes complexes de thés vert et de pamplemousse provenant du gin, aux arômes de thym et de citron jaune issu du vermouth.” Son conseil : “Le zeste de citron jaune est exprimé dans le verre avant d’y verser la boisson. L’objectif est de valoriser le nez du gin et du vermouth, ensuite souligné par les arômes de citron. Le zeste est taillé à l’emporte pièce (20mm) afin d’offrir une régularité sur la quantité d’huile essentielle exprimée et pour également valoriser l’esthétisme.” Chef d’œuvre en vue !
“Les Martinis doivent être toujours mélangés à la cuillère et non au shaker, pour que les molécules s’interpénètrent sensuellement les unes aux autres”
W. Somerset Maugham
5 CopperBay, l’appel du cocktail d’excellence
“Il n’existe pas de meilleur tranquillisant que le Dry Martini. Laissez-moi faire je vais le préparer”, dans Le charme discret de la bourgeoisie, le cinéaste surréaliste Luis Buñuel décline sa recette et ses intentions. Il ajoute dans ses mémoires : “Les véritables amateurs, qui aiment leur dry-martini très sec, allaient jusqu’à prétendre qu’il fallait simplement laisser un rayon de soleil traverser une bouteille de Noilly-Prat avant d’aller toucher le verre de gin.
Un bon dry-martini, disait-on à une certaine époque en Amérique, doit ressembler à la conception de la Vierge Marie.” Au CopperBay, le dry Martini est divin… Amen !
“J’ai bu deux martinis au Nouvel An et j’ai tenté de détourner un ascenseur pour Cuba.”
Woody Allen
L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. À consommer avec modération.