Week-end : découvrir Ouessant en cinq points de repère

© Dubois Xavier

Le phare, une lumière dans la nuit

Le phare du Créac’h, rayé de noir et de blanc sur 55 mètres de haut, est un mythe autant qu’une lumière dans la nuit. Ses éclats blancs dans la pénombre menaçante de l’océan atlantique portent à plus de 50 km.

© Remedios Valls

C’est l’un des plus puissants phares d’Europe dont l’éblouissement métronomique s’apprécie à la tombée de la nuit. La descente du village vers le Créach, éclairée par le vélo, est joyeuse et intime, puis il faut affronter un dernier virage et une sérieuse côte : nous arrivons au phare, à l’extrémité de la France, pays des Lumières. A l’abri de l’immense projecteur, pour peu que les flots soient déchaînés, le spectacle est grandiose.

Le village, Lampaul : un havre pour se protéger

La source, le repos et le ravitaillement, c’est le village : Lampaul. Ambiance bretonne avec son cimetière qui fait face à la dispensable boulangerie, on lui préfèrera les nouvelles épiceries.

Touchez cette pierre qui borde l’église, elle est solide, un brin tranchante, remplie de mémoire. Les souvenirs d’une île peuplée de femmes alors que leurs maris risquaient leur vie en mer. Ces murs en pierres délimitent le village et l’entièreté des propriétés de l’île. La corvée de pierre n’a été abolie pour les femmes que dans les années 40. Profitez de la mémoire du minéral qui chuchote la vie de ce rocher au large dans l’océan atlantique, devenu île mythique.

Ouessant : La côte sauvage

On vous offre ce repère 48°28’24.9″N 5°05’14.4″W et juste à cet endroit vous pouvez vous pelotonner dans le plus moelleux des matelas constitué d’herbes sauvages balayées par le vent et les embruns. Le lit a été fait rien que pour vous, vous êtes dans de somptueux draps bretons. Mais Allez hop ! Debout ! De là, vous longez une sublime falaise face à l’énigmatique île de Keller. C’est à couper le souffle d’observer le mouvement des marées, le ballet des oiseaux dans le ciel, la nage des phoques le long des rochers. Enfin seul au monde, heureux d’éprouver comme rarement la solide force tellurique face à l’indomptable vent. Un pêcheur, en escaladant la falaise, vient de relever son casier de homards, voilà la drôle de vie sur l’île.

L’anse au phoque à la pointe de Pern

À chaque fois on en doute, sera-t-il là ? On plisse les yeux, les vagues au loin et en bord de plage l’océan est calme, puis on le distingue, brillant dans l’écume : un phoque puis deux, qui surfent sur le dos comme s’ils faisaient la sieste ou plongent élégamment la tête pour se nourrir dans leur garde manger naturel. Vivifiant.

© Job Nicolas

Au large, le massif phare du Nividic intrigue et en longeant cette portion de landes tapissées de bruyères, des rochers surgissent de terre, un jardin de statues minérales, des sculptures préhistoriques devenues contemporaines. Enivrant…

La plage de Corz, l’autre sortie du village

En vélo, cette sortie du village se mérite. Cela grimpe beaucoup et forcément après ça descend très vite. Un toboggan, un manège à en faire tourner la tête quand le vent s’engouffre dans notre veste, tout juste le temps de tourner la tête à droite et c’est un coucher du soleil comme rarement vu. Un spot inoubliable.

© Dubois Xavier

On vous conseille le sandwich (ou quelques crêpes) pour prendre le temps de méditer face à ce soleil couchant. Une veille femme nous a raconté qu’un jour de tempête des milliers de canards en plastique jaune ont débarqué sur l’île. Un container s’était échappé d’un bateau entre deux vagues, elles peuvent atteindre plus de vingt mètres au large. Cette pollution narquoise en mer d’Iroise a transformé les rivages de Ouessant en une tumultueuse fête.

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