Découvrir Roscoff et le nord du Finistère : nos bonnes adresses

Cueillir les algues à marée basse

“On ne ramasse pas une algue, on la cueille.” C’est dit avec le sourire et beaucoup de conviction. “Il faut aussi observer l’état de la plage, l’apparence des algues fixées sur les rochers. Toutes sont comestibles”, ajoute notre guide en marchant vers des rochers dans la baie de Morlaix. Quand la plage se découvre au gré des marées – les plus fortes d’Europe dans cette région-, l’algue passe du vert au brun, voire au rouge : “Sur une distance de 50 mètres, on peut découvrir plus 700 espèces.

Tenez !” Le morceau d’algue est tenu au bout du couteau. “Goûtez et vous me direz.” Un goût de crabe très prononcé, impensable. “C’est la polysiphonia lanosa. Et là, goûtez.” Mais c’est de la truffe ! “Exactement : la Osmundea pinnatifida.” Quelle surprise cette cuisine ouverte en bord de mer !

Des découvertes pour la santé de tous

Il y a un siècle au large de Roscoff sur l’île de Batz, on pouvait apercevoir une épaisse fumée blanche, celle des fours à goémon. Les longues algues laminaires et les fucus cueillies en pleine mer, étaient séchées puis brûlées parfois durant plusieurs jours pour se transformer en lave qui une fois refroidie forment de curieux pains : matière première de la soude, iode, sels de potasse… nécessaires à l’industrie chimique et pharmaceutique. Pas de fumée sans feu, en 1872 Henri de Lacaze-Duthiers installe la Station biologique de Roscoff, un innovant centre de recherche, sous la tutelle maintenant de l’université de la Sorbonne, le CNRS et l’INSU (institut national des sciences de l’univers).

Au fil des années et des marées, ils ont découvert des protéines utilisées en recherche fondamentale et appliquée contre les tumeurs, mis à jour les propriétés exceptionnelles du ver marin et percé les secrets d’une protéine de l’oursin aux vertus anti-cancéreuses. Prodigieux.

La première thalassothérapie au monde

Balayé par des marées dont le marnage peut atteindre plus de 10 mètres (il s’agit de hauteur), Roscoff abrite une diversité biologique exceptionnelle qui a encouragé, en 1899, le docteur Louis Bagot à créer la première thalassothérapie. En juillet de l’année suivante, la marquise de Kergariou installe sur la presqu’île de Perharidy (juste en face de Roscoff) un sanatorium héliomarin pour y soigner les malades atteints de tuberculose.

Y aurait-il un secret public dans cette région ? Faire le plein d’algues ne serait-il pas l’équivalent d’une cure de santé ? En tous les cas, chaque matin, en toute saison, on peut observer le ballet des marcheurs, eau à mi-cuisse, profitant de la richesse de ce bord de mer. Depuis sur la presqu’île on soigne des maladies rares comme la mucoviscidose. 

Notre choix : la thalasso de Roscoff

https://www.thalasso.com/destination/roscoff

Découvrez notre sélection des plus beaux hôtels de Bretagne.

Tartare d’algues du Finistère Nord

A la suite d’un reportage de Thalassa qui parlait des vertus culinaires de l’algue, Monique Poulet et son compagnon sont allés sur la plage avec leur brouette : “Et j’ai cueilli des algues !” Trente ans après, Monique, à la tête d’Algoplus avec son compagnon Michel, est tout sourire. “Au début on a utilisé les algues en décoration pour les poissonneries puis grâce à ses vertus pour la santé mais aussi sa richesse en goût, l’algue est passée sur la table.

” Les pays asiatiques en sont friands, il est grand temps que la France s’y mette. “Nous réalisons un tartare d’algues, laitues de mer et dulce.“ Chez Algoplus, les visites d’ateliers sont journalières et le stand dégustation propose de découvrir tout ce qu’on peut réaliser. Rillettes, pâté, plat, thé… tout est à base d’algues 

https://www.algoplus-roscoff.fr/

Le grand cairn de Barnenez

Prenons de la hauteur vers Plougasnou et marchons à côté d’un curieux monument. Notre guide explique qu’il date d’avant les pyramides, c’est le plus grand mausolée mégalithique d’Europe -3 000 m3 de pierres, 3 tonnes de dolérite et une tonne de granit-. Mazette ! Ce cairn, tas de pierres en irlandais, symbolise à la fois un cimetière et un temple. Les corps des morts étaient régulièrement sortis pour être remis ensuite en position fœtale dans les niches créées dans la pierre. “Au temps de la préhistoire, bien avant les celtes”, insiste-t-il. D’ailleurs, une fois revenu à l’accueil, devant une BD d’Astérix et Obélix, on comprend qu’il se dit que c’est n’importe quoi les histoires qu’on se raconte parfois.

L’histoire qu’il nous a conté autour du cairn semble plus folle encore. Alors on va vite aller se réchauffer au gîte du Bulz. Un quatre étoiles, avec feu de cheminée et chèvres en liberté dans une délicieuse propriété au pied des Monts d’Arrée. La Bretagne est toujours terre de surprises.

https://www.barnenez.fr
https://www.gitesdubulz.com/fr