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6 choses insolites à faire pour découvrir la Guyane autrement
18 MAI . 2023
Ce territoire français en Amazonie est l’un des plus spectaculaires par sa diversité. Forêt, ville, fleuve et mer : la liste des paysages et des activités est variée et singulière dans la région. La culture guyanaise n’en est pas moins riche. Les Hardis sont partis à l’aventure et revenus avec 6 idées d’activités insolites pour découvrir la Guyane autrement.
La Guyane est le plus grand territoire ultramarin de France et fait aussi partie de ceux qui ont la plus faible densité de population : 97% du territoire est recouvert par la forêt amazonienne ! Dans ses 8 millions d’hectares, dont 6 réserves naturelles, on part à la découverte de la variété étourdissante de paysages, de faune et de flore, mais aussi de patrimoine.
Road trip, randonnées, pirogue, kayak ou canoë, les sentiers et les fleuves du Parc Amazonien vous entraînent loin, en prenant le temps : cap sur un séjour nature et slow tourisme idéal pour refaire le plein d’énergie.
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Tenter le bivouac de 2 jours en pleine forêt amazonienne
Qui n’a pas rêvé d’une aventure en pirogue dans la nuit de la forêt amazonienne ? Mais laissez-nous plutôt vous décrire deux jours pleins d’expédition avec bivouac de nuit : installation du campement, coucher de soleil, préparation du feu et du repas, exploration nocturne dans la forêt qui adopte un tout autre visage de nuit, repos bien mérité en pleine nature, dans un hamac et réveil à l’aurore avec la faune et la flore…
Ce trek en pleine nature évolue dans une végétation dense et riche. Remontez les cours d’eau et les cascades à pied ou grâce au guyaning (l’art de se laisser porter par la rivière sur plusieurs kilomètres, à la nage ndlr) : la Guyane est parcourue par 110 000 kilomètres de cours d’eau ! Découvrez une faune impressionnante de diversité et plongez dans des bassins d’eau naturelle, en pleine forêt, pour faire une pause… Les plus beaux spots de baignade se méritent ! Quoi de plus dépaysant ?
En savoir plus sur l’immersion totale en forêt amazonienne
Départs des excursions depuis Saut Bief.
Attention ! Bonne condition physique requise pour les adultes, enfants acceptés pour les excursions courtes.
Budget variable selon le nombre de personnes et de jours souhaités. (D’une excursion à la journée jusqu’à 9 jours maximum)
Recommandation de période : saison sèche (de juillet à novembre). Pour pratiquer le guyaning, on réservera pendant la saison des grandes pluies.
2. Assister à un lancement de fusée
C’est l’expérience d’une vie ! Depuis 1968, la Guyane est la porte d’entrée vers l’Espace pour la France. Devenue depuis l’unique base de lancement européenne, elle a connu bien des aventures spatiales : le lancement de sa première fusée-sonde Véronique, en avril 1968, l’adoption du programme Ariane en 1973 après l’échec d’Europa et le premier lancement en 1979, jusqu’au 100e lancement d’Ariane 5 en 2018, des créations et lancements de sondes et de satellites pour scruter l’univers…
Pour réaliser un rêve d’enfant, rendez-vous du côté de la montagne Carapa, de la Plage des Roches ou de la Plage Pim-Poum à Kourou. 10,9,8… Le célèbre décompte marquera l’apogée de la tension (délicieuse !) avant le lancement : sol qui tremble, fusée qui s’arrache du sol dans un fracas immense… Un vrai concentré de merveille et d’adrénaline !
Ce moment extraordinaire, à partager en amoureux, entre amis ou en famille, est une expérience à vivre au moins une fois dans sa vie – et les régions où y assister ne sont pas nombreuses dans le monde.
Bonus ! Si vous assistez à un lancement de nuit, le spectacle en sera d’autant plus incroyable grâce à l’incandescence des moteurs. La fusée fend le ciel comme un éclair… Profitez-en pour visiter le Centre Spatial Guyanais et son Musée de l’Espace juste avant !
Le musée est fermée jusqu’à la fin 2023.
Attention ! Les Lancements ne sont pas garantis et peuvent être reportés jusqu’à la dernière minute si les conditions techniques ou météorologiques ne sont pas réunies. Prévoyez un emploi du temps flexible.
3 endroits où admirer le lancement d’une fusée :
– Près du lancement à la montagne Carapa à Kourou : on assiste au lancement avec vue plongeante sur le Centre Spatial (à moins de 15 kilomètres de la base) et surtout retransmission sur écran géant du décollage (attention, l’accès est limité à 1 500 personnes et il vous faudra grimper la pente forte !).
A la mer, sur la Plage des Roches ou la Plage Pim-Poum à Kourou : pour voir la fusée décoller au-dessus de la mer dans un cadre exceptionnel (c’est le site privilégié par les familles avec de jeunes enfants).
Le plus magique, au Lac de Petit Saut, installé dans un kayak pour vivre une expérience absolument incroyable !
3. Jouer aux Touloulous au Bal paré-masqué
Débutant à la période de l’épiphanie et s’étendant pendant deux mois jusqu’au fameux mercredi des Cendres, le carnaval de Guyane compte parmi les plus longs carnavals du monde. Mais ce sont surtout ses activités spécifiques, comme les grandes cavalcades de bandes costumées le dimanche après-midi et les bals parés-masqués le samedi soir, qui le caractérisent…
Chaque samedi soir durant le carnaval, ont lieu les bals parés-masqués. D’onze heures du soir jusqu’à l’aube, seules les femmes déguisées, dites Touloulous, sont autorisées à danser ! On vous prévient tout de suite : impossible de tricher. Si vous vous risquez sur la piste au son des mazurka, biguine ou piké djouk sans être Touloulou, l’orchestre s’arrêtera tout simplement de jouer…
Les hommes ne se déguisent pas pour être reconnaissables : ainsi, les mystérieux Touloulous peuvent faire leur choix et inviter à danser tel ou tel prétendant…. Avant de se faire offrir un verre, c’est la règle. On le constate, les codes à respecter sont rigoureux.
Et après ? A l’aube, on sert le blaff, ce court bouillon traditionnel de poisson ou de crevettes aux épices créoles, qui récompense les valeureux danseurs.
Bonus ! Mercredi des cendres, kézako ? Pendant les derniers jours du carnaval que sont le dimanche gras, le lundi gras, le mardi gras et le mercredi des Cendres, la fête atteint son paroxysme. A chaque jour sa thématique (roi Vaval, inversions, diables rouges…). Le dernier jour, on brûle le roi Vaval, le roi du carnaval, pour marquer la fin de la fête. Bien sûr, il renaîtra de ses cendres pour le prochain carnaval…
Pour en savoir plus sur le Carnaval de Guyane, c’est par ici.
4. Une nuit en immersion dans le marais de Kaw
Pour ceux qui préfèreraient les eaux mystérieuses à la terre ferme, nous autres Hardis avons pensé à tout. Dernière idée en date : passer une nuit dans les marais de Kaw, à bord d’un carbet flottant. Et ne vous y trompez pas : à la tombée du jour, la nature s’éveille…
D’abord, on est ébahi par l’immensité d’eau et de mangrove qui s’étendent devant nos yeux. La réserve est classée réserve naturelle depuis 1998 et elle en est la troisième de France par sa superficie (94 700 hectares !). Coucher et lever de soleil spectaculaires, rosée et brumes matinales au-dessus des marécages, concert des singes hurleurs, murmure d’oiseaux et chauve-souris… De notre carbet flottant, on assiste à un somptueux tableau.
Ouvrez les yeux et les oreilles pour tenter d’apercevoir les ibis rouges, les jacanas noirs, les hoazins huppés et hérons cocoï, les zébus, les tapirs et les lamantins… Plus de la moitié des espèces animales protégées de Guyane se trouvent ici ! Et puis, vient l’heure des caïmans… A la tombée de la nuit, on cherche celui qu’on surnomme le maître des marécages, à la seule lumière des lampes-torche. Frisson garanti.
En savoir plus sur la réserve naturelle des marais de Kaw
Départ des excursions depuis le débarcadère (dégrad de Kaw) – accès par la RN2 à 50 km à partir de Roura.
Env. 50€ pour une excursion sur une demi-journée (un peu moins de 100€ pour une journée), et entre 100€ et 150€ environ si vous passez une nuit dans les marais.
Durée variable selon le type d’excursion que vous choisirez
Période idéale : en saison sèche de juillet à novembre
5. « Jamais-goûté », Calalou : déguster toutes les spécialités guyanaises.
Foi de Hardi, on ne recule jamais devant une aventure gastronomique. La Guyane est l’une des régions les plus riches en spécialités du coin. Elle est, en réalité, le mélange de plusieurs influences : créole, bushinengué (c’est-à-dire l’ensemble des peuples descendants d’esclaves africains emmenés au Suriname pour travailler les plantations, ndlr), amérindienne, brésilienne, chinoise et même indienne ! On a listé quelques exemples en vrac qui devraient vous ouvrir à de nouveaux horizons.
La cuisine créole est très parfumée et souvent un peu relevée. Elle met en scène des fruits et légumes souvent inconnus de nos pauvres palais français : dachine, manioc, sorocci, calou ou parépou : autant de saveurs à découvrir sur les étals des marchés et au restaurant.
La cuisine amérindienne est elle aussi adepte du manioc, souvent cuisiné sous forme de soupe, préparé en farine pour le couac, en galettes (cassave), en sorte de porridge sucré (abilipo) ou en boisson (cachiri).
Les recettes bushinengué nous parle d’un héritage millénaire. Les plats sont simples, nécessité oblige. Arachide, manioc, poisson et gibier comme l’iguane (attention, chasse réglementée !), le cochon-bois, le cariacou ou encore le maïpouri sont à l’honneur. Sans oublier le grand gagnant : le riz ! Il est cuisiné de toutes les manières, riz au lait de coco (Coconoto Alisi) ou encore riz aux cacahuètes (Pinda Alisi) en tête.
Avec ce beau mélange, image parfaite de la richesse culturelle guyanaise, on ne manquera donc pas de goûter aux spécialités incontournables de la région : le bouillon d’awara, servi à Pâques, qui fait la part belle à ce fruit de palmier transformé en pâte, le « jamais-goûté », un poisson que l’on ne trouve que dans l’ouest guyanais, du côté de Saint-Laurent du Maroni, à la chair blanche et au goût très fin ou encore le Calalou, préparé avec du crabe et des épinards. Les recettes varient outre-mer : le calou est aussi un légume vert à graines un peu gluant, que l’on utilise dans le Calalou guyanais avec des crevettes, des tomates, des épinards et de la queue de porc.
Il y en aurait bien d’autres à décrire, comme le Bami et Nassi, ces plats sucré-salés originaires des Indes, le couac, cette pulpe de manioc tamisée et cuite, qui se ramollit quand on le mélange à une sauce locale comme la pimentade. Sans oublier le boucanage, les fricassées et même la Soupe Pho (mais si !).
Bonus : Où déguster ces mets ? La Guyane offre une belle sélection d’adresses locales à retrouver sur le site de l’office de tourisme. Trois conseils Hardis : au Spot Rooftop, comme son nom l’indique on profite… de la vue du seul restaurant en hauteur de Cayenne ! On en profite pour déguster les produits locaux (pêche du jour, mousseline de banane plantain…). Au Wood, on tente le burger à la caraïbéenne : la galette de banane mûre remplace le pain et enserre la viande de bœuf hachée fraîche. Enfin, au Janmin gouté à Saint Laurent du Maroni, on goûte à la cuisine traditionnelle créole.
6. Voler en ULM au-dessus de la canopée
Attention, décollage ! On embarque à bord d’un hydravion ULM pour découvrir autrement la région de Mana. Forêt amazonienne, rivières Mana et Maroni, réserve naturelle de l’Amana, Awala Yalimapo, Saint-Laurent-du-Maroni et bien d’autres joyaux guyanais auxquels nous n’aurions pas accès par la terre ou les eaux : c’est une envolée grandiose à la sensation folle de liberté.
Bonus : on privilégiera un vol en fin de journée, une heure ou deux avant le coucher du soleil. Sensations fortes garanties avec l’heure dorée qui illumine les paysages. On en ferait presque un syndrome de Stendhal.
A Mana, dans le Territoire de l’Ouest
Du lundi au dimanche de 8h à 18h
Pour toute la famille à partir de 6 ans et pour les personnes de moins de 95kg. Baptêmes de l’air possibles !
De 40€ à 200€ par personne, entre 15 et 60 minutes de vol.
Période idéale : pendant la saison sèche, de juillet à novembre