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Portrait et rencontre : l’été de Gilbert Kann
21 AOûT . 2023
Pour voguer à travers l’été en toute volupté, on vous a concocté une série de portraits de personnalités qui chérissent le beau, le bon et l’exigeant, contribuant dans leur quotidien à rendre le monde plus doux, plus riche, plus stimulant… Embarquez pour un voyage autour de ce moment si particulier de l’année en compagnie de figures inspirantes !
Gilbert Kann se définit comme un « psychopathe du mobilier et des arts décoratifs du XXe siècle », balayant les termes d’« expert » ou de « spécialiste » trop tièdes pour celui qui a fait de sa passion, un métier mais aussi et surtout un art de vivre. Après un DESS en cartographie en poche et des heures passées le nez dans les revues Domus – bible des amateurs de design – il parcourt les Etats-Unis, accompagnant des marchands d’art amis de la famille à la recherche de pièces de collection. La fièvre ne le quittera plus, il publiera un guide : le Paris Design, et deviendra conseiller en acquisition et curateur pour de nombreux clients privés comme Michel Vivien ou le Bon Marché Rive Gauche.
S’affairant à dénicher des pièces originales avec un oeil avant-gardiste, il forme des collections et habille les espaces de mobilier et arts décoratifs comme celui de la boutique du chausseur du Faubourg Saint-Honoré ou le terminal 2G de Roissy, quand il ne s’occupe pas de sa collection personnelle. Cette dernière composée de pièces de Gaetano Pesce à Ettore Sottsass en passant par Gabriella Crespi, ne cesse de s’agrandir jusqu’à saturer ses lieux de vie. Pas question pour autant de se défaire de l’une d’entre elles, « je n’ai pas le chromosome du marchand dans mon logiciel » nous souffle-t-il, confessant son incapacité à vendre quoi que ce soit. La collection n’est pas morte, vive la collection !
Et sinon, l’été d’un tel passionné ça donne quoi ?
Une destination
La France, parce qu’on regarde souvent ailleurs et qu’on oublie de parler de nous !
C’est une terre cosmopolite, une super destination, un endroit totalement légitime par rapport aux arts décoratifs dont je suis passionné.
Vrai urbain, j’adore Paris l’été, je trouve la ville magique et particulièrement à ce moment de l’année. Désertée de ses habitants, j’ai la ville presque à moi … enfin je la partage aussi avec les touristes. Rires.
Et sinon évidemment en région les Alpes de Haute Provence, Forcalquier, Hossegor, le Golfe du Morbihan.
On ne peut pas se lasser de la France, il y a tant et tant à voir.
Un musée / une fondation / lieu culturel
Le musée de Noguchi de New-York
C’est le musée le plus incroyable de la ville. Tout le monde se précipite au Moma, au Guggenheim et ne pense que rarement à celui-ci.
C’est une vraie claque, on rentre totalement dans l’univers du designer, on s’immerge dans son œuvre. Et puis après l’agitation de Manhattan, on est ici dans une bulle, dans le Queen au calme.
Un menu/ un plat
Œuf dur mayonnaise, parce que c’est un classique absolu, une valeur sûre. Qu’il me rappelle cette époque où l’on prenait son œuf dur au comptoir des bistrots, on n’avait plus qu’à demander la mayo et la bière qui allait avec ! Aujourd’hui, ça m’amuse de voir toutes les nouvelles générations faire la queue devant Chartier ou le Bouillon Pigalle pour aller manger ça !
Une lecture
Le K de Dino Buzzati que j’ai découvert à 16 ans, et que je relis avec beaucoup de plaisir.
Parce que je n’ai jamais trop le temps de lire mais qu’avec cette nouvelle, je suis immédiatement pris dans l’action.
Il fait partie d’un recueil de nouvelles du genre fantastique. L’ambiance est totalement surréaliste, on y entre directement, une histoire de requin assez folle en une vingtaine de pages ; Parfait pour les lecteurs occasionnels comme moi qui ont besoin d’être tout de suite transportés !
Un film
Il était une fois en Amérique parce que c’est avant tout une histoire d’amitié hors norme, une histoire de copains d’enfance sous fond de Prohibition.
Je suis très copains, j’ai ma bande, cette histoire d’amitié et de trahison m’a beaucoup touché. Et puis bon c’est le meilleur rôle de de Niro avec Taxi Driver !
Un son
L’unica chance d’Adriano Celentano
Parce qu’elle incarne totalement l’été pour moi. Elle s’écoute le matin, le midi, le soir. Tu lances et c’est parti. Adriano Celentano c’était le Johnny Hallyday italien, dans le contexte d’une Italie des années 70-80 totalement cosmopolite.
Il faut regarder le clip, son costume, la danseuse qui l’accompagne, égérie d’une époque. C’est tout une ambiance !